Du champagne gratuit devant la Tour Eiffel et un ciel à faire rougir de jalousie toutes les couleurs du monde pour débuter le meilleur mois de l'année. Voir mes amis avec mon recueil de poèmes, ça me fait exploser de fierté et de joie, même si ça fait bizarre, c'est presque comme s'ils avaient mon journal intime. Les effluves de l'été qui arrive me font adorer la vie, qu'est-ce qui pourrait bien surpasser les fraises et les livres allongée sur l'herbe brûlante d'un parc, le soleil qui tape dans les cheveux ? Les cours s'achèvent, une soirée pour fêter ça, et la sensation fâcheuse d'être passée à côté de mon année. Acheter des plantes, les appeler Agatha et Florence, même si Florence meurt au bout de deux semaines. Étourdie de bonheur, je prends un train pour Lyon, je retrouve ma Juliette que j'aime tant, je passe une après-midi entière au parc de la tête d'or où j'en viens à pleurer de gratitude. Je prends un coup de soleil, tant pis, je veux sentir le soleil brûler sur ma peau tous les jours de ma vie. Mourir au bord de la Méditerranée, voilà qui serait une belle mort. Puis c'est Victoria que je revois après un an ; c'est toujours fou de se retrouver et de constater que rien ne change même après sept années d'amitié à distance. Des pique-niques sur mon toit, des sorties dans Paris brûlant, la vie est si belle. En une heure et demi de train je me retrouve à Londres, et alors je vis ce que je ne revivrai probablement jamais: le premier Wembley d'Harry sous la pluie, des feux d'artifice inattendus qui font exploser nos coeurs de tant d'émotions à la fois, à la fin on se regarde et on se rend compte de ce qu'on vient toutes de ressentir, on se comprend. Les rues de ma ville d'amour en fête, la musique partout, c'est le 21 juin et je célèbre les premières minutes de mon anniversaire au milieu d'un quartier bondé, tout le monde se met à chanter joyeux anniversaire, je me demande ce que j'ai fait pour mériter ça. Encore un pique-nique, cette fois avec tous mes amis réunis, juste devant mon premier amour (madame Eiffel). Je pleure mais ce sont de belles larmes, celles de réaliser que pour la première fois en dix-neuf années j'ai des amis avec qui fêter mon anniversaire. Le champagne fait tourner la tête et le ciel est beau. Je suis heureuse, Dieu que je suis heureuse.
