S'enfuir au Portugal, c'est le début du mois d'août. Des bifana, des bitoques et des pasteis de nata à foison, je suis aux anges. Revoir mon parrain, mes cousins, être sous les palmiers et sous le soleil de mon pays adoré. Je renais. Un restaurant avec ma mamie: là-bas, des morceaux d'oranges dans une carafe d'eau. Ça fait jaillir quelque chose en moi, je ne sais pas bien quoi, mais je l'écris dans mes notes, juste ces mots là « oranges en été » - je découvrirai bien plus tard que cette idée jetée futilement aura une vie nouvelle. Là est toute la magie de l'inspiration. Réticente, je décide d'aller boire un verre avec Pauline, une autre petite influenceuse que je suis depuis deux ans, et je remercie l'univers de m'avoir poussée à prendre cette décision. Après, beaucoup de levers de soleil. Tous les jours, presque. Aux invalides, à Montmartre, au Pont Neuf. Je me réveille avant le monde, je médite, je vais travailler sur mes projets au Starbucks, et je crois qu'il ne m'en faut pas plus pour atteindre l'apothéose du bonheur. Je me trouve affreuse, moche, je ne peux plus me voir dans un miroir alors je commence à boucler mes cheveux, et ce n'est pas assez alors je deviens rousse. J'aime bien, le miroir se remet à me sourire. Un séjour en Bourgogne chez mes cousins, s'occuper des chiots qui viennent de naître, faire des randonnées dans la chaleur, pure bénédiction de la vie. Puis il y a Sofia, ma voisine d'en-dessous, une rencontre qui change tout. Les repas sur le plancher de son appartement, les sorties en boîte avec elle, Suzette et Pauline, je me sens vivre plus que jamais, il me semble que ces quelques semaines-là sont les derniers pansements à mes blessures. Août : le mois de la renaissance.
