Julian revient au milieu de la nuit. Mon sommeil devait être léger parce que je me suis réveillée dès que j’ai entendu le petit murmure d’une conversation au rez-de-chaussée. La voix grave de mon ravisseur alterne avec les intonations plus féminines de Beth et je me doute bien de quoi ils parlent.
Je m’assieds dans le lit, mon cœur bat à tout rompre. Je me lève, j’enfile rapidement les vêtements que j’ai portés hier et je cours me rafraîchir à la salle de bain. Je ne sais pas pourquoi j’ai envie de me laver les dents maintenant, mais c’est comme ça. Je veux être aussi réveillée et aussi prête que possible pour affronter ce que Julian décidera de me faire.
Et puis je me rassieds sur le lit et j’attends.
Finalement, la porte de ma chambre s’ouvre et Julian entre. Il a l’air plus fatigué que d’habitude, avec des cernes sombres sous les yeux et une barbe de deux ou trois jours alors qu’il est toujours rasé de frais. Ces imperfections devraient le rendre moins beau, mais ils font que l’humaniser un peu et d’une certaine manière le rend encore plus séduisant.
― Tu es réveillée. Il parait surpris.
― J’ai entendu parler, lui ai-je expliqué en le regardant avec méfiance.
― Et tu as décidé de m’accueillir. Comme c’est gentil de ta part, mon chat.
Je sais qu’il est ironique, je ne dis donc rien et je continue de le regarder. Mes mains sont moites, mais je fais de mon mieux pour lui donner une impression de calme.
Il s’assied sur le lit à côté de moi et lève une main pour me toucher les cheveux.
― Quel mignon petit chat, murmure-t-il en soulevant une mèche épaisse et en me chatouillant la joue avec de manière taquine. Ce petit chaton trop curieux…
J’avale ma salive, ma respiration est courte et haletante. Que va-t-il me faire ?
Il se lève et commence à se déshabiller pendant que je continue à le regarder, pétrifiée par un mélange de peur et d’étrange impatience. Une fois ses vêtements enlevés, je vois son puissant corps viril et je sens une vague de désir déferler sur moi et me brûler de l’intérieur.
Je le désire. Malgré tout ce qui s’est passé, je le désire, et c’est la sensation la plus perverse qui soit. Il va sans doute me faire quelque chose de terrible, mais je le désire quand même plus que je n’ai jamais désiré qui que ce soit.
Au point où j’en suis…
― C’était pareil avec Maria ? lui ai-je demandé à voix basse. Vous la gardiez aussi comme un petit animal de compagnie ?
Il me regarde, ses yeux sont aussi bleus et aussi profonds que l’océan.
― Tu es sûre que tu veux en parler, Nora ? Sa voix est douce et donne une fausse impression de calme.
Je le fixe, contrairement à mon habitude je me sens pleine de témérité.
― Mais oui Julian, j’en suis sûre. Je lui parle d’un ton amer et sarcastique et je m’aperçois qu’une partie de mon audace vient de ma jalousie, parce que je déteste l’idée que cette Maria compte pour Julian. Mais il ne suffit pas de m’en apercevoir pour me taire.
― Qui est-ce ? Une autre fille dont vous avez abusé ?
Son visage s’assombrit et je retiens mon souffle pour voir ce qu’il va faire. D’une certaine manière, j’ai envie de le provoquer. Je veux qu’il me punisse, qu’il me fasse mal. Je le veux parce que j’ai besoin qu’il ne soit qu’un monstre et parce que j’ai besoin de le haïr pour ne pas devenir folle.
Il se dirige vers le lit et s’assied à côté de moi. J’évite de broncher quand il tend la main vers moi et me serre le cou. Il m’attrape la gorge, se penche sur moi, m’effleure la joue à plusieurs reprises comme s’il savourait la douceur de ma peau contre sa mâchoire hérissée de poils durs. Ses doigts ne me font pas mal, mais le geste est menaçant et je me mets d’avance à trembler et à respirer plus vite tellement je suis terrifiée.
Il a un petit rire et je sens son souffle sur mon oreille. Malgré son apparence négligée, son haleine est fraîche et douce comme s’il venait de mâcher un chewing-gum. Je ferme les yeux et j’essaie de me convaincre que Julian ne risque pas de me tuer, qu’il se contente de jouer avec moi.
Il m’embrasse l’oreille en me mordillant légèrement le lobe. En me touchant à cet endroit très sensible il m’envoie des frissons de plaisir dans le dos, ma respiration change encore, elle ralentit et s’intensifie au fur et à mesure que s’accroît mon désir. Je sens le parfum chaud et musqué de sa peau et mes tétons se raidissent à le sentir si près. J’ai de plus en plus mal entre les cuisses et je me tortille un petit peu pour essayer de soulager la tension que je sens monter en moi.
― Tu me désires, n’est-ce pas ? me murmure-t-il à l’oreille en glissant la main sous ma robe et en me caressant doucement le sexe. Je sais qu’il sent que je suis mouillée et je réprime un gémissement quand il introduit son long doigt à l’intérieur et se met à le frotter et à le faire glisser contre mes parois intimes.
― N’est-ce pas, Nora ?
― Oui. Quand il touche un endroit particulièrement sensible, j’en perds le souffle.
― Comment ça, oui ? Sa voix est dure, exigeante. Il veut ma reddition complète.
― Oui, je vous désire, j'admets en balbutiant. Je ne peux le nier plus longtemps. Je désire Julian. Je désire celui qui m’a enlevée, qui me fait souffrir. Je le désire, et à cause de ça, je me déteste.
Alors il retire son doigt et me lâche la gorge. Stupéfaite, j’ouvre les yeux et je croise son regard. Il lève la main vers mon visage et m’appuie le doigt contre les lèvres. C’est celui avec lequel il vient de me pénétrer.
― Suce-le ! ordonne-t-il et j’ouvre la bouche pour lui obéir et pour lui sucer le doigt.
Quand il est satisfait et que son doigt est propre, il le sort de ma bouche et m’attrape le menton en me forçant à le regarder dans les yeux. Je le regarde fixement, fascinée par les stries bleu foncé de ses iris. Mon corps vibre de désir. Je meurs d’envie qu’il me prenne, je le veux, je veux qu’il vienne combler le vide douloureux qui est en moi.
Mais il se contente de me regarder avec un demi-sourire moqueur sur ses belles lèvres.
― Tu crois que je vais te punir ce soir, Nora ? demande-t-il d’une voix douce. C’est ça que tu attends de moi ?
Je cligne des yeux, déroutée par sa question. Bien sûr, c’est à ça que je m’attends. J’ai fait quelque chose qui lui a déplu et il n’hésite pas à me punir même quand je me conduis bien.
Visiblement, il lit la réponse sur mon visage et il a un grand sourire.
― Eh bien, désolé de te décevoir, mais je suis bien trop épuisé ce soir pour te punir comme il le faudrait. La seule chose dont j’ai envie en ce moment c’est de ta bouche.
Et sur ces paroles, il agrippe mes cheveux et m’oblige à me mettre à genoux entre ses jambes si bien que son sexe en érection est à la hauteur de mes yeux.
― Suce-le ! murmure-t-il en baissant les yeux vers moi. Comme tu m’as sucé le doigt.
Ce n’est pas la première fois que je ferai une pipe, j’en ai souvent fait à mon ex, je sais ce qu’il faut faire. Je ferme les lèvres sur toute la largeur de sa verge et je tortille la langue sur son gland. Il est un peu salé, un peu musqué et je relève les yeux vers lui tout en prenant ses bourses dans la main et les caressant doucement. Il gronde, ferme les yeux et sa main se resserre dans mes cheveux alors je continue en laissant monter et descendre ma bouche le long de sa verge et en le prenant plus profondément chaque fois.
Sans trop savoir pourquoi, ça ne me gêne pas de lui donner ce genre de plaisir. En fait, bizarrement, ça me plait. Même si c’est une illusion, j’ai l’impression que c’est lui qui est à ma merci en ce moment, que c’est moi qui détiens le pouvoir. J’aime les grondements éperdus qui s’échappent de sa gorge alors que mes mains, mes lèvres et ma langue l’amènent tout près de jouir avant de ralentir encore. J’aime l’expression de souffrance sur son visage quand je prends ses bourses dans ma bouche et que je les suce jusqu’à les sentir se contracter. J’aime sa manière de frissonner quand je passe légèrement mes ongles sous celles-ci et quand finalement il explose j’aime sa manière de prendre ma tête et de me maintenir en place quand il jouit et que sa verge se secoue et vibre dans la bouche.
Quand il me relâche, je me lèche les lèvres pour en enlever les traces de sperme sans le quitter des yeux.
Il baisse les yeux vers moi, sa respiration est toujours haletante.
― C’était bon, Nora. Sa voix est grave et rauque. Très bon. Qui t’a appris à faire ça ?
Je hausse les épaules.
― Je n’étais pas une sainte nitouche avant de vous rencontrer, ai-je dit sans réfléchir.
Il plisse les yeux et je m’aperçois que je viens de commettre une erreur. Voilà un homme qui semble savourer le fait d’avoir pris ma virginité, qui aime le fait que je lui appartienne et que je n’appartienne qu’à lui. Mieux vaut garder pour moi toute allusion à mes ex.
Je suis soulagée de voir qu’il n’a pas l’air de vouloir me punir de cette transgression non plus. En fait, il me relève et me met sur le lit. Puis il me déshabille, éteint la lumière, met son bras autour de moi et me garde près de lui tout en s’endormant Ma punition ne m’est infligée que le lendemain soir. De nouveau, Julian passe la journée dans son bureau et je ne le revois qu’au dîner.
Quelle qu’en soit la raison, je n’ai plus aussi peur de lui. Le petit interlude de la nuit dernière et le fait d’avoir dormi entre ses bras ont calmé mon anxiété et me font croire que cette punition ne sera pas aussi terrible que je l’ai d’abord cru. Il ne semble pas particulièrement furieux de savoir que j’ai découvert l’existence de Maria, ce qui est un grand soulagement. J’espère qu’il va même m’épargner, surtout si je me conduis de mon mieux aujourd’hui.
Nous dînons encore tous les trois et j’écoute Julian et Beth parler des dernières nouvelles du Moyen-Orient. Je suis étonnée de voir à quel point ils connaissent bien le sujet. Avant mon enlèvement, je suivais d’assez près l’actualité, mais la plupart des noms d’hommes politiques dont ils parlent me sont inconnus. Mais si Julian dirige vraiment une compagnie d’import-ex port à l’international, il est logique qu’il se tienne au courant des évènements politiques dans le monde.
Une fois de plus, ma curiosité prend le dessus et je demande à Julian si sa compagnie travaille beaucoup avec le Moyen-Orient.
Il me sourit en piquant un morceau de crevette de sa fourchette.
― Oui, mon chat, on travaille beaucoup avec eux.
― Et c’était là-bas que vous étiez cette fois-ci ?
― Non, dit-il en mordant dans la savoureuse crevette, cette fois-ci j’étais à Hong-Kong.
J’enregistre cette information. Hong-Kong doit être suffisamment près d’ici pour pouvoir y aller en avion, faire ce qu’il a à faire et revenir, le tout en deux jours. J’imagine une carte de l’océan Pacifique. Elle est assez floue, je ne suis pas très forte en géographie, mais il me semble que nous devons être assez près des Philippines.
Beth me propose des pommes de terre au curry pour aller avec les crevettes et je me sers en la remerciant d’un sourire. J’ai remarqué que chaque fois que Julian revient de voyage notre nourriture est plus variée. Je devine qu’à chacun de ses déplacements il rapporte des provisions.
Beth me sourit à son tour et je me rends compte qu’elle est de bonne humeur. En général, elle semble plus heureuse quand Julian est là, plus gaie. Je sais bien que ce ne doit pas être drôle pour elle de devoir toujours supporter mon attitude. On pourrait presque avoir de la sympathie pour elle, mais il faudrait vraiment insister sur le mot « presque ».
― Je ne suis jamais allée en Asie, je dis à Julian. Est-ce que Hong-Kong ressemble à ce que l’on en voit au cinéma ?
Julian me sourit.
― Mais oui, c’est un endroit extraordinaire, sans doute l’une des villes que je préfère. L’architecture est fascinante, et la cuisine… Il feint de se pourlécher. La cuisine est à tomber. Il se frotte le ventre et je me mets à rire, séduite malgré moi.
Le reste du repas se passe tout aussi agréablement. Julian me raconte des histoires drôles sur les différents endroits d’Asie où il est allé et je l’écoute, fascinée ; les histoires les plus incroyables me font rire et m’exclamer. De temps en temps, on entend aussi le rire de Beth, mais c’est surtout comme si c’était Julian et moi qui nous amusions bien ensemble, comme deux amoureux.
Comme la fois où nous avons dîné en tête à tête je m’aperçois que je tombe sous le charme de Julian. D’ailleurs, il ne s’agit pas seulement de charme, il m’hypnotise complètement. Son pouvoir de séduction ne se limite pas à son apparence physique, bien que je ne puisse nier l’attirance physique entre nous deux. Quand il rit ou quand il me sourit sincèrement, je sens une douce chaleur, comme s’il était mon soleil et que je me prélasse sous ses rayons. Chez lui, tout m’attire, sa manière de parler, les gestes qu’il fait pour insister sur quelque chose, les petits plis qu’il a aux coins des yeux quand il me sourit. Et comme c’est aussi un excellent conteur, trois heures entières passent en un éclair quand il me raconte ses aventures au Japon où il a vécu un an pendant son adolescence.
Je ne voudrais pas que ce dîner se termine alors j’essaie de le prolonger autant que possible en reprenant deux, trois, quatre fois de la salade de fruits que Beth a préparée pour le dessert. Je suis certaine que Julian se rend compte de mes tactiques dilatoires, mais ça n’a pas l’air de le déranger.
Finalement, il ne reste plus rien à manger et Beth se lève pour faire la vaisselle. Julian me sourit, et pour la première fois de la soirée je sens un peu revenir ma peur. De nouveau, je devine la nuance ténébreuse de son sourire et je m’aperçois qu’elle n’a jamais cessé d’être là, qu’elle est toujours là chez Julian. L’homme charmeur avec lequel je viens de passer les trois dernières heures n’est pas plus réel que les chimères de mon imagination.
Toujours avec le sourire aux lèvres il me prend la main. C’est un geste de courtoisie, mais je ne peux m’empêcher d’avoir froid dans le dos en voyant une lueur familière dans ses yeux bleus. De nouveau, il ressemble à un ange des ténèbres, sa beauté sublime se colore d’une ombre légèrement maléfique.
J’avale ma salive pour m’éclaircir la gorge, je mets ma main dans la sienne et je le laisse me conduire dans l’escalier. C’est mieux comme ça, c’est plus civilisé. Et ça me permet de faire semblant encore quelques instants, de garder encore un peu l’illusion d’avoir le choix.
Quand nous entrons dans ma chambre, il me demande de me déshabiller et de me coucher sur le lit à plat ventre. Puis il me ligote à nouveau, il m’attache les poignets derrière le dos. Il me met un bandeau sur les yeux et un oreiller sous les hanches. C’est exactement dans cette position qu’il m’a prise la dernière fois et je ne peux m’empêcher de me raidir en pensant à ce que j’ai souffert… et au plaisir qu’il m’a donné.
Va-t-il refaire la même chose ? Va-t-il de nouveau me sodomiser ? Si c’était le cas, ça ne serait pas dramatique. Je n’en suis pas morte la dernière fois et je suis sûre qu’aujourd’hui ça ira aussi.
Si bien qu’en sentant le froid du lubrifiant entre mes fesses j’essaie de me détendre et de lui laisser faire ce qu’il voudra. Il me glisse un godemiché dont la pénétration me prend de cours, mais ne me fait pas particulièrement mal. Comme la dernière fois il laisse l’accessoire à
l’intérieur pendant qu’il me fait un massage qui me détend et m’excite. Il m’embrasse dans la nuque, mordille l’endroit si sensible de ma clavicule puis ses lèvres descendent le long de mon dos et embrassent chaque vertèbre. En même temps, un de ses doigts glisse à l’entrée de mon vagin ce qui accroît la tension naissante dans mon bas-ventre.
Quand ma délivrance arrive, elle est si puissante que je me cabre contre le matelas, mon corps est secoué de frissons convulsifs. Et quand je me remets des ondes de choc, Julian retire son doigt et je sens la fraîcheur de l’air sur mon dos quand il s’écarte une seconde.
La langue de feu qui me brûle les fesses est aussi vive qu’elle est inattendue. Stupéfaite, je me mets à crier, j’essaie de me débattre, mais je ne vais pas loin et alors un second coup me frappe, il me fait plus mal que le premier et m’atteint aux cuisses. J’ai compris qu’il me fouettait. Je ne sais pas avec quoi, mais j’entends un sifflement dans l’air chaque fois qu’il frappe mon derrière sans défense tandis que je sanglote et que j’essaie de lui échapper en roulant sur le lit.
Comme il en a assez de me poursuivre, il me détache les mains et les rattache au-dessus de ma tête en accrochant mes poignets à la tête de lit en bois.
― Julian, je vous en prie, je suis désolée ! l’ai-je supplié tellement je désire qu’il s’arrête. Je vous en prie, je suis désolée de m’être mêlée de ce qui ne me regarde pas. Je vous en prie, je ne recommencerai pas, c’est promis…
― Mais si, tu recommenceras, mon chat, me murmure-t-il à l’oreille. Je sens son souffle chaud dans mon cou. Tu es aussi curieuse qu’un petit chat. Mais parfois, tu devrais laisser tomber, c’est pour ton bien, tu comprends ?
― Oui ! Oui, je comprends. Je vous en prie, Julian…
― Chut ! dit-il pour me calmer en m’embrassant de nouveau le cou. Tu dois bien sagement accepter de te faire punir. Et sur ses mots, il se relève encore, laissant mon dos et mes fesses sans défense.
J’essaie de me relever pour lui échapper, mais il m’attrape les jambes en me retenant d’une main par les chevilles. Il est fort, beaucoup plus fort que je n’aurais pu l’imaginer, parce qu’il est capable de maintenir d’une main mes jambes qui se débattent et de me fouetter de l’autre.
J’entends les sifflements de ce qui lui sert de fouet et je ne peux réprimer mes hurlements chaque fois qu’il me frappe. J’ai les fesses et les cuisses en feu et le bandeau qu’il m’a mis sur les yeux est trempé de larmes. Je veux qu’il arrête, je le supplie d’arrêter, mais il reste sourd à mes prières.
J’ai l’impression que ça n’en finira jamais et finalement je suis trop enrouée pour crier et trop épuisée pour me débattre. Je ne peux même plus mobiliser assez d’énergie pour contracter mes muscles et en fait cela atténue un peu la douleur. Je me détends encore, je me relâche davantage et la douleur devient plus supportable, désormais chaque coup de fouet ressemble moins à une morsure et davantage à une caresse.
Tandis que Julian continue de me fouetter, l’univers qui est le mien se réduit tellement qu’il n’y a plus que l’instant présent. Je ne réfléchis plus. Je me contente de sentir et d’exister. C’est une expérience irréelle et pourtant incroyablement hypnotique. Chaque coup de fouet amène avec lui une vive sensation qui m’entraîne encore plus loin dans cet état second où j’ai l’impression de flotter.
La souffrance est devenue supportable, elle est même réconfortante, ce qui ne manque pas de perversité. Elle me ramène sur terre et me donne ce dont j’ai besoin en ce moment. Quand une chaleur douce et lumineuse m’envahit, tous mes soucis, toutes mes peurs disparaissent avec elle. C’est une impression d’euphorie comme je n’en ai jamais connu de ma vie.
Quand Julian arrête enfin et me détache, je me raccroche à lui en tremblant de tout le corps. Sans le bandeau et les liens, je me sens perdue, dépassée. Comme s’il savait ce dont j’ai besoin, il me prend sur ses genoux et me berce doucement dans ses bras en me laissant pleurer sur son épaule jusqu’à ce que je me reprenne un peu.
Petit à petit, je me rends compte que son sexe en érection appuie sur mes fesses qui sont endolories par les coups de fouet. J’ai toujours le petit godemiché bien en sécurité aufond de moi et je m’aperçois que la douce chaleur que je ressens commence à changer et à prendre une teneur sexuelle.
Julian remarque visiblement mon changement d’humeur et me soulève avec précaution pour me mettre face à lui tout en restant sur ses genoux. J’ai les mains sur ses épaules et sous sa peau je sens jouer ses muscles puissants. Avec mes cuisses grandes ouvertes, son gland me frotte le sexe. Il glisse aisément entre mes replis et me frotte le clitoris, ce qui accroît mon excitation. Je me mets à gémir et je renverse la tête en arrière, alors il me pénètre lentement en avançant centimètre par centimètre. Avec la présence du godemiché, il me semble encore plus volumineux que d’habitude et je perds le souffle quand il va plus loin et m’emplit de toute sa largeur.
C’est bon, incroyablement bon et je gémis encore en resserrant mes muscles intimes autour de sa verge. Il gronde, ferme les yeux et je recommence pour éprouver à nouveau la même sensation.
Il ouvre les yeux et me regarde fixement, le visage tendu par le désir et les yeux brillants. Je soutiens son
regard, fascinée par la force du désir que j’y vois. En ce moment il est autant en mon pouvoir que je suis sous le sien, m’en apercevoir accroît mon propre désir et attise le feu qui brûle en moi.
Il lève la main, la pose sur ma joue pour effacer du pouce des restes de larmes. Puis il penche la tête et m’embrasse, c’est le baiser le plus tendre que j’aie jamais reçu, un baiser que je savoure ; à cet instant, l’affection de Julian me fait l’effet d’une drogue, sans tout à fait comprendre pourquoi j’en ai éperdument besoin.
Je ferme les yeux et ma main remonte sur son épaule et arrive dans ses cheveux. Ils sont épais et doux sous mes caresses, comme du satin. En me serrant tout contre lui je frotte les seins nus contre son torse puissamment musclé, j’adore sentir sa peau velue contre mes tétons si sensibles. Ses lèvres sont fermes et chaudes sur les miennes et sa verge en moi est incroyablement dure, elle m’étire et me comble.
Sans cesser de m’embrasser, il commence à se balancer d’avant en arrière ce qui fait très légèrement bouger sa verge et m’envoie des
ondes brûlantes dans tout le corps. Mais chacun de ses mouvements me rappelle aussi le moment où il me fouettait et un gémissement de douleur s’échappe de ma gorge quand la dureté de ses cuisses se frotte contre mon fessier endolori. Il avale mes plaintes, sa bouche dévore maintenant la mienne avec une avidité sans borne.
Ses mains glissent dans mes cheveux, il me tient fermement tout en me dévorant de baisers, ses hanches vont et viennent de plus en plus vite, amplifiant la pression que je sens monter en moi. Son autre main descend le long de mon corps et il appuie sur le godemiché pour me l’enfoncer encore plus profondément.
J’explose de plaisir. Mon orgasme est d’une telle intensité que je ne fais pas un bruit. Pendant quelques secondes exquises, je suis complètement submergée par le plaisir, par une telle extase qu’elle en est presque douloureuse. Je frissonne et je frémis tout contre Julian et ces mouvements provoquent sa propre délivrance.
Ensuite, il me tient dans ses bras et caresse mes cheveux trempés de
sueur. Je sens sa verge se ramollir en moi puis il met la main entre mes fesses et en retire doucement le godemiché.
Finalement, il m’aide à me lever et m’emmène prendre une douche.
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L'enlèvement de Anna Zaires ( EXTRAIT)
Romancela veille de son dix - huitième anniversaire Nora Leston rencontre Julian Esguerra . et ça change sa vie pour toujours .