𝐕𝐈 | 𝐃𝐨𝐧'𝐭 𝐓𝐫𝐞𝐚𝐝 𝐨𝐧 𝐌𝐞 (𝟏)

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❝ 𝘛𝘰 𝘴𝘦𝘤𝘶𝘳𝘦 𝘱𝘦𝘢𝘤𝘦 𝘪𝘴 𝘵𝘰 𝘱𝘳𝘦𝘱𝘢𝘳𝘦 𝘧𝘰𝘳 𝘸𝘢𝘳 ❞

𝐌𝐞𝐭𝐚𝐥𝐥𝐢𝐜𝐚, 𝐷𝑜𝑛'𝑡 𝑇𝑟𝑒𝑎𝑑 𝑜𝑛 𝑀𝑒









Au premier frisson de l'aube, Taehyung émergea de son sommeil.

Sa première pensée fut qu'il était heureux de ne pas être accueilli par la morsure sourde de la faim. Son ventre avait été satisfait, la veille. Ce matin, il n'était pas confronté à cette épreuve. Ses mains ne tremblaient pas, témoins silencieux de son énergie retrouvée.

Grâce à Yoongi, il accueillait l'aube naissante avec un tourment en moins ; les prochains jours, il était affranchi de cette habitude atroce et tenace.

Ses yeux fatigués se posèrent sur le bracelet dont une légère lueur bleutée brillait, signe qu'elle fonctionnait en temps réel. Il grinça des dents. La sensation d'être prisonnier de cette contrainte le pesa lourdement, comme des chaînes invisibles entravant sa liberté. C'était désagréable. Il avait passé sa soirée à gratter la peau fine de son poignet, l'abîmant légèrement.

Il soupira, tandis qu'il frottait doucement ses paupières, fatigué. Ses yeux, encore hantés par les vestiges d'un cauchemar évanoui, se posèrent sur l'horloge majestueuse du mur en face. Six heures et quart. Le monde s'éveillait doucement, tandis que pour lui, c'était l'heure rituelle où il quittait les bras de Morphée pour rejoindre l'université.

Pourtant, un certain blond réservait à sa journée une étrange pirouette. Il était sur le point d'entamer son voyage initiatique dans l'antre d'un assassin.

Un désagréable frisson traversa sa chair. Un soupçon d'angoisse l'envahit. Avec une détermination farouche, il ravala la boule dans sa gorge, contraignant cette douleur brûlante à s'effacer dans les recoins de son estomac noué.

Émotif, il se surprit à penser à ses amis. À leur absence cruelle dans ce nouveau monde hostile qui le retenait prisonnier. Il regrettait amèrement de ne plus pouvoir poursuivre ses études dans l'immédiat.

Ma seule porte de sortie...

Lui qui avait rapidement voulu achever son cursus académique, rêvant de mettre fin à son dangereux labeur clandestin, le voilà emprisonné pour les dix mois à venir dans l'illégalité où le danger était son ombre fidèle, et la liberté, un souffle lointain.

Mais il ne souhaitait plus se noyer dans l'abîme de sa situation chaotique, ni s'enliser dans le marasme de son désarroi. Il affronterait vaillamment tout ce qui se présentera à lui, aux côtés du Jeon.

Il avait un but.

Chaque effort était une étape dans son accomplissement.

Las, il se leva avec une lenteur résolue et posa ses yeux épuisés sur l'aube. La pluie tombait doucement, butant contre sa fenêtre. Bercé par son chant pendant un temps qui se jouait des horloges, il s'abandonna à cette mélodie céleste qui lénifiait son chaos intérieur.

Le ciel prêtait vie à ses tourments. Il se sentait comme une âme brisée, un cœur en miettes, sous le ciel pleurant en harmonie avec sa morosité.

Peu à peu, au fil des gouttes, de ces notes dispersées, il se refonda, sa quiétude renaissant lentement.

Il prit sa douche et se prépara, le cœur tiraillé entre l'apathie et la détermination, entre la crainte et l'impatience, entre l'aigreur et la curiosité.

𝐑𝐄𝐐𝐔𝐈𝐄𝐌 † ᵗᵏ (réécriture en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant