Chapitre 5

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Chapitre publié le 9 janvier 2023 à 11h45.


Bien, en ce début d'année, je vous renouvelle mes vœux ici sur ce chapitre. Je vous souhaite le meilleur pour vous et vos familles, mes Dragonnites adorés.

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Point de vue de Savannah

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Ce matin, je me suis réveillée bien longtemps avant que le réveil ne sonne. Deux causes à ça et pas des moindres.
La première, je vais passer plus de 5 longues journées, en presque tête à tête avec un homme qui, de jour en jour, ne me laisse vraiment plus aussi indifférente envers lui qu'au premier jour de notre rencontre.
La seconde, c’est que mère nature, qui se trouve toujours bien tapis dans l’ombre et dont la sournoiserie permanente, ne manque jamais une occasion pour se rappeler à mon bon souvenir, ne me laisse que très peu de chance de se faire oublier, pendant les périodes de pseudo accalmie.

En effet, à présent, son opiniâtreté sort du cadre légale qu’elle impose à toute la gente féminine. Elle a décidé, il y a quelques années, toute seule et sans même prendre le temps de m’avertir, qu’à l’avenir, elle changerait au gré de ses désirs, les règles du jeu me concernant. Si bien qu'aujourd’hui les frontières du mal menstruel ont été redessinées, au point que la douleur, liée à ce phénomène périodique, se propage de façon anarchique, à des journées dont leur nombre varie de mois en mois.

Pour le commun des mortels féminin, là, où de moyenne on obtient un calvaire de 4 à 5 jours, et bien chez moi, cela se transforme plutôt entre 10 et 15, soit une croisière royale en première classe, en direction des Enfers.

Cependant, je reste d’une extrême courtoisie pour évoquer cette période, à laquelle je ne peux me soustraire. Pourtant, ce n’est pas l’envie qui me manque, d’hurler comme une dératée, voir une possédée, en employant des mots plus vulgaires les uns que les autres, pour faire entendre ma souffrance. De dire haut et fort que c’est injuste de faire endurer une telle épreuve aux femmes, sans qu’elles puissent se battre équitablement contre ce mal dominant et vicieux au possible, qui se plaît à réitérer à l’infini, ces crapuleux méfaits.

Dans ma quête d’un semblant de vie normale, j’ai d’abord bénéficié d’amis, qui face à l’intensité des assauts répétés, ont, dans un premier temps, avant de complètement abandonner le champ de bataille, combattu dignement. Puis, et pour ça, je ne peux leur en vouloir là aussi, ont honteusement abaissé les armes, en agitant le drapeau blanc, après des mois de luttes acharnées.

Si bien que j’ai dit progressivement adieu, à contraceptions oestroprogestatives, et contraceptions progestatives dosée et leurs cousines mini dosées. Mais aussi, à une de leur tante éloignée, réputée infaillible, affirmant haut et fort que rien ne lui résister et qui, elle aussi, malgré toute sa bonne volonté, a fini par perdre sa combativité. C’est ménopause chimique.

Sa stratégie de combat se résume à stopper l’activité ovarienne et de faîte, l’activité utérine, par l’injection mensuelle d’hormones. Pour la plupart des femmes, c’est un puissant allié, mais malheureusement pour moi, NON. Et bien que la douleur ballotte mon quotidien, ça fait un mal de chien, quand le produit injecté se diffuse sur le haut de la fesse, côté extérieur.

A présent, seuls les anti douleurs et l’intervention chirurgicale restent, vaillants et semi protecteurs, à mes côtés.

Mon ami et fidèle compagnon, seigneur Antadys®, dans son uniforme blanc, entaché du logo composé de quatre cubes, un bleu, un jaune, un rouge et un vert et dont son anonymat est rompu, par l’inscription de son nom en lettre majuscule et imprimé du même bleu, que ses balles anti douleurs, m’apporte, dans cette tempête sensorielle, de très légers moments d’accalmie. Un peu comme si mon sauveur me transportait un instant, au cœur du cyclone, dans cette zone, cet espace temps de calme et de douceur, alors que tout le reste n’est que chaos.

Dracène of Darkness Tome 2  IronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant