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25th November — 2016

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25th November — 2016

Ce soir-là, il s'en rappelait.

Il avait entendu la mer vibrer, sous ces bandes de sons électriques qui s'échappaient de la maison résidentielle de ses grand-parents. Elles faisaient écho sur les bouts de plage d'Albert Park, sur cette terre cristalline de vacance où de nombreux lycéens se mêlaient aux étudiants pour venir goûter à ces effusions de jouissance et d'insouciance. Il y avait très peu à perdre, tout à gagner à s'associer à ce décors de générations dont les écarts ne semblaient que s'oublier entre deux baisers et l'arôme de la fête. Le monde était brumeux, éméché d'un nuage de fragrances qui se voulait nébuleux aux esprits pris de tourments ; on picolait et buvait ces essences de jouvence pour effacer le fardeau sur ses épaules, on se bécotait et s'enlaçait d'une étreinte obscène lorsque les yeux étaient tous tournés, à contre-vent.

C'était brouillon, un peu brouillard.

On ne savait plus qui on était dans les bras de l'autre, on s'oubliait à de viles amusements qui brûlaient les entrailles d'un feu amer et pétillant. C'était ça la funeste effervescence de l'adolescence.

« Putain, Yang ! Tu fais les meilleures teufs de l'univers ! »

Ce soir-là, il s'en rappelait.
C'était l'anniversaire de Riley.

Un bras s'enroula brusquement autour de son cou, Jeongin manqua même de chavirer sous le poids du grand blond qui se pendillait maladroitement à son corps presque frêle. L'aîné lui vola une grimace quand l'odeur de l'alcool vint s'immiscer dans ses narines, ses lunettes rectangles lui tombèrent sur le bout du nez en se penchant pour tenter de le relever — Jeongin, il regrettait déjà d'avoir proposé la baraque du grand-père. Peut être qu'il avait voulu s'intégrer le plus possible dans la cour des grands avant même d'y mettre les pieds. Histoire d'avoir un peu de notoriété, bien trop rattaché à sa fierté.

Ce soir-là, Jeongin n'avait que quatorze ans lorsqu'il a organisé sa première grande fête d'adolescence. Et il n'avait pas du tout calculé un nombre aussi grand pour la masse humaine qui  ne cessait de s'agglutiner dans son salon.

«  Benjamin t'es vraiiiiiment le meilleur mon pote, j'peux t'appeler Benjamin ?

Je ne m'appelle pas Benjamin...

Eh, psst, t'sais... j'su... j'su désolé de m'être moqué de toi, et de... et de, t'sais, toi et tes trucs trop zarb' ... de... de toi, ta gueule de nerd avec ton sourire de fer, et ta coupe au bol à la noix de coco... putain, woh, j'su... j'su une vraie merde en fait... elles sont stylax tes lunettes allongées, ça fait vieux et pourtant t'es touuuuuut rikiki ! »

Le plus jeune soupira à sa tirade demeurée, pas bien sûr de considérer son incertaine sincérité. Au loin, la hanche pressée contre ce placard sous l'évier de la cuisine, il croisa le regard vague de Christopher. Il était âgé lui-aussi, il quittait bientôt le lycée.

COMME DES GARÇONS, minsung Où les histoires vivent. Découvrez maintenant