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13.  TREIZIÈME
in the town of broken dreams




4th January — 2019
Lee's House

           Le vide, et ses amours du néant. La vie se racontait parfois en éclats de sentiments.

Alors, c'était doucement que le corps devenait silence sous le toît de cette maison trop grande. Le reste des garçons semblait se taire dans une accalmie sans nom, ils étaient enfoncés dans ce canapé du salon alors que d'autres étaient un peu plus reclus, contre les murs, ou encore à la fenêtre pour fumer la clope du siècle. Ils étaient dispersés, et c'était assurément ce qu'ils étaient à l'instant. L'intérieur de la maison était ravissant, mais ce soir rien ne parut assez sensible pour raviver cette couleur de sûreté et d'harmonie. Ce soir le monde se pleurait sur la peau, comme des frissons d'étoiles et une punition manifeste.

Des non-dits, des secrets et encore tout un foutoir d'interdit que l'âme s'évertuait à dévoiler. Le perplexe se luisait comme un rayon incertain sur leurs visages effarés, encore farouches des lendemains, alors ça brûlait, ça transcendait l'esprit dans des pensées en furie et une dynamite de phrases interrogatives.

On n'osait plus parler, rajouter de ses syllabes rayées. On tentait d'écouter ou d'attendre que le blondinet revienne de la salle à manger.

Mais il y avait des braves, dont le cœur se lustrait à l'audace. Donc on essayait, on pouvait ajouter son empreinte dans l'histoire démesurée.

« Vous pensez qu'il a fugué ? »

Changbin parvint à partager les frayeurs de chacun, ça paraissait calme, un peu moins douloureux. Mais ça faisait quand même mal de se l'imaginer, ça explosait comme une révélation trop dure à avaler. Personne n'avait tout de suite répondu sous le vent qui claquait doucement la fenêtre. Ils s'étaient tous un peu regardé, ils voyaient leurs doutes se mêler et leurs esprits disjoncter.

« Raconte pas de conneries hâtives. Je ne pense pas que ça soit le cas, il... Il m'en aurait parlé, renvoya Felix éberlué. »

Les regards étaient lourds, Changbin soutenait celui de leur aîné à tous. Il y avait des photos d'eux sur le haut de la cheminée braquée ; il y avait des histoires qu'on n'avait plus jamais raconté. Christopher se détacha du mur pour venir rejoindre la conversation, il s'adressa de manière à ancrer le cristallin de ses yeux dans l'esprit du plus jeune.

« Felix, tu sais... Parfois, il cherchait ses mots, hésitant, parfois quand on va trop mal, on ne partage rien. On garde tout le mauvais en soi, et.. Et ça peut arriver de-

— Il n'aurait pas fugué, Chris, répondit son cadet bien plus sûr. »

Le dénommé saisit une nouvelle fois le regard de Changbin, comprenant bien que le raisonner n'allait pas réellement fonctionner dans la tourmente de ses pensées. La main posée à son épaule portait lourdement son inquiétude et vint finalement se loger dans l'une des poches de son jogging.

COMME DES GARÇONS, minsung Où les histoires vivent. Découvrez maintenant