10. Incipit

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Je voulais vraiment remercier toutes les personnes qui sont arrivées jusqu'à ce chapitre, ceux qui ont pris le temps de voter ou de laisser un commentaire ; je n'aurais jamais cru que cette histoire atteindrait mille vues et autant de votes, merci beaucoup 🥺🥺❤️

Neymar peut sentir son sang bouillir dans ses veines. Assis à sa place habituelle, il ne peut que voir les douces attentions des autres joueurs pour son ex-amant, il les voit le cajoler comme s'il était une pauvre petite victime, une chose fragile faite en sucre. Ne voient-ils pas qui il est réellement ? Ne savent-ils pas ce qu'il fomente dans le secret de ses négociations ? Il sent des regards sur lui, de Marquinhos, Leo et Marco, il sait qu'ils attendent le moment opportun pour lui parler parce qu'il voit les oeillades que tous s'échangent, il comprend ce qu'ils signifient, alors que Kylian, Kylian a l'air de ne rien voir, il semble perdu dans un monde dont lui seul a la clef. À moins que ce ne soit qu'une mise en scène pour apitoyer les autres et avoir leur soutient face au grand méchant Neymar ? Il soupire. Ce dernier mois a été tellement merdique, rien ne va. Il ne rêve que d'une chose, prendre le premier avion pour le Brésil et tout oublier pour quelques semaines, mais il est bloqué dans une ville qu'il n'aime pas, parce que chaque avenue, chaque recoin lui rappelle trop douloureusement l'homme qu'il s'interdit d'aimer.

Connaissant le sort inévitable qui l'attend, il prend tout son temps pour ranger ses affaires ; il voit du coin de l'œil Leo faire de même, surveillant discrètement où en sont les autres pour ne pas que ça ait l'air suspect mais pas à lui, il connait suffisamment bien l'Argentin pour être trompé comme un novice. À l'instant où Marquinhos quitte le vestiaire, après avoir échangé un dernier regard entendu avec Leo, comme il l'a fait à la mi-temps, il ferme la porte pour les isoler. Il ne dit rien pendant un moment, cette scène lui rappelle beaucoup de souvenir aigre-doux de Barcelone. Il soupire avant de s'asseoir à côté du Brésilien. Leo est comme ça, il l'était déjà des années auparavant pense Neymar, il a besoin de se concentrer pour réfléchir à ce qu'il va dire, pour que ce soit intelligent et intéressant ; il n'est jamais dans la précipitation.

"– Ney" Il murmure, presque tristement. "Nous sommes amis, pas vrai ?" Il demande en le regardant dans les yeux. Le plus jeune hoche la tête. "Alors, pourquoi est-ce que tu ne m'as jamais parlé de ta relation avec Kylian ? Tu sais que, quelle qu'en soit la vraie nature, je ne te jugerais jamais." Il dit avec conviction. "Tu le sais, n'est-ce pas ?" Il ne peut s'empêcher d'ajouter, osant révéler sa vulnérabilité. Neymar hoche de nouveau la tête. "Je veux te l'entendre dire".

"– Oui, Leo, nous sommes amis".

"– Bien, alors, pourquoi ? Pourquoi ne pas partager le fardeau d'une relation secrète et interdite avec l'un de tes amis ? J'aurais été là pour toi, comme Achraf, Sergio et Marqui l'ont été aujourd'hui pour Kylian" Il marque une pause pour laisser au Brésilien le temps d'assimiler ses propos. "Pourquoi t'infliger ça Ney ? Les sentiments sont compliqués, parfois trop pour les humains, en tout cas pour un humain isolé, souvent, on a besoin d'aide pour trouver son chemin dans ce chaos et éviter de se perdre. Je suis là pour toi Neymar Da Silva Santos Júnior, je suis juste là, alors s'il te plaît, fais un pas vers moi comme j'en fais un vers toi. Je veux simplement t'aider, d'accord ? Je veux que tu sortes de cette pièce en sachant que tu as un numéro à appeler quand tu as besoin de parler de lui, quand tu es nostalgique et que ça fait mal, ou quand tu as besoin de faire une pause parce que le voir est trop dur, parce que l'entendre rire sur le même terrain avec d'autres est certains jours trop difficile. Je veux que tu saches que tu n'es pas seul, que tu n'es plus seul, et que tu ne le seras plus jamais parce que je suis là maintenant" il sourit. "Tu n'as plus besoin de cacher tes larmes et de réprimer tes sentiments, tu m'as à tes côtés, d'accord ?" Il lui demande, ses propres yeux un peu humides. Et, avant qu'il ne puisse croiser ceux de son coéquipier, il se laisse tomber dans ses bras, le corps secoué de sanglots qui brisent le cœur de l'Argentin qui le serre un peu plus contre lui.

Je n'ai jamais cessé de t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant