Souffrance. Souffrance. Souffrance. Pour lui la vie se résumait à ce mot. C'était tout ce qu'il voyait, tout ce qu'il connaissait, tout ce qu'il avait expérimenté. Il savait que d'autres choses existaient, mais pas pour lui. Il avait vu la joie, l'amour, l'innocence, la confiance, l'amitié,... chez les autres. Lui, il n'avait pas droit à tout cela. Il ne savait pas pourquoi, il ne savait pas qui avait décidé cela. Il savait juste qu'il n'y avait que cela pour lui. Douleur. Souffrance. Douleur et souffrance. Pourtant, il aurait aimé apprendre ce qu'était la chaleur d'une étreinte, il aurait aimé avoir une personne contre qui pleurer mais, personne ne voulait de lui. Personne ne faisait attention à lui et personne ne faisait attention à sa vie ou à sa survie. Alors à quoi bon ? Pourquoi ? Dans quel but ? Pourquoi vivait-il ?
C'était une question que Harry Potter, huit ans depuis quelques jours, se posait régulièrement. Et aujourd'hui, il se la posait de nouveau en même temps qu'il se demandait s'il survivrait aujourd'hui encore. Parce qu'aujourd'hui, sa vie s'échappait dangereusement. Il venait encore une fois de passer entre les mains de son oncle avant d'être jeté au fond de son placard. Son oncle qui le haïssait parce qu'il était différent. Oh, il savait pourquoi. Parce que des phénomènes étranges se produisaient tout autour de lui. Parce qu'il y avait autour de lui, cette agréable énergie qui s'évertuait à l'accompagner et qui semblait essayer de le soutenir dans les moments difficiles. Dans les moments comme aujourd'hui où cette présence crépitait autour de lui. Incroyablement triste mais forte pour le soutenir. Ce qu'il ne savait pas était : pourquoi il était le seul à l'avoir et pourquoi cela suscitait tant de haine ?
Il l'aimait bien lui, cette chose étrange et invisible qu'il sentait autour de lui et en lui. Cette chose qui était là seule existence qui lui avait appris qu'il y avait quelques chose d'autre que la souffrance dans ce monde. Elle ne parlait pas, n'avait pas d'odeur, pas de présence tangible, pas d'image, pas de corps et rien ne prouvait sa présence mais lui, il savait qu'elle était là. Puissante et indéfectible, triste à son égard. Et elle lui inspirait toujours l'espoir d'une vie meilleure. Elle était la seule présence qui le réchauffait et lui permettait de survivre en attendant... en attendant quelque chose ou quelqu'un pour l'aider. C'était elle qui lui avait fait comprendre à sa façon que ça changerait, un jour ou l'autre. Mais le plus vite possible serait le mieux, parce qu'il n'était pas sûr de survivre encore longtemps.
Il avait chaud et froid en même temps. Il ne voyait plus très clair et il avait du mal à respirer. Et il avait mal partout. L'odeur du sang régnait autour de lui, entêtante. Elle le rendait malade mais il en avait l'habitude. Combien de fois l'avait-il senti, l'odeur de son propre sang ? Elle emplissait le placard. Récente ou ancienne. Il n'y avait pas une semaine où se liquide de vie ne s'échappait pas de ses veines.
Mais aujourd'hui, c'était pire que toutes les autres fois. Habituellement, l'oncle Vernon évitait de faire trop de dégâts. Pour ne pas attirer l'attention. Plaies superficielles, coup, brûlures et... d'autres choses, étaient son lot quotidien. Mais ce soir, ça avait dérapé complètement. Il ne savait pas pourquoi mais, ça avait été pire que par le passé. Il supposait que l'oncle Vernon avait bu, il puait le whisky. Et puis la tante Pétunia et Dudley étant en vacances chez des amis. Il était donc seul avec Vernon et cela semblait totalement débrider celui-ci.
Il n'y avait qu'à voir le résultat. Il ne savait pas trop dans quel état il avait fini mais il se souvenait des blessures qu'il avait pris avant d'être submergé par la douleur. Des coup, beaucoup. Il était sûr d'avoir un bras et plusieurs côtes cassées. Il n'avait plus les idées clairs. Il se souvenait de verre cassé mais aussi d'un couteau et d'un briquet. Il ne pouvait en dire plus sauf qu'il mourrait si cela recommençait, s'il survivait cette nuit. Rien n'était moins sûr et ça, son jeune esprit le savait. Son instinct lui disait qu'il était en train de mourir. Mais malgré tout ce qu'il avait vécu et malgré le fait que le sommeil éternel soit bien tentant pour échapper à toute cette douleur, il ne voulait pas mourir, il voulait vivre.

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Magie véritable
FanficLe jeune Harry Potter, huit ans, n'avait jamais eu la vie d'un enfant ordinaire. Aucun bonheur, aucune joie mais beaucoup de souffrances. Sa seule amie: une présence invisible. Mais tout change le jour où il rencontre un homme: Akifumi. Un homme qui...