Chapitre 5

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Je me réveille le lendemain matin de mauvaise humeur. Normal : c'est la rentrée.

En attrapant mon portable, je remarque que j'ai trois nouveaux messages de Martin. Hier soir, j'étais déprimé et je me suis couché tôt. Il m'écrit qu'il est bien arrivé et que blablabla je lui manque et blablabla.

Ma coloc est super sympa, ajoute-t-il à la fin, en joignant ensuite une photo.

Je fronce les sourcils. Sa coloc ? Une fille ? Je croyais qu'il était avec un autre type de sa prépa ?

J'ouvre la photo et me mords la lèvre. En plus, cette coloc est super belle, dans le genre gothique, avec une peau très pâle et de longs cheveux noirs.

Je repose mon téléphone, contrarié, et je vais me doucher.

Mes parents me regardent entrer dans la cuisine avec un air qui me donne l'impression que je suis gravement malade.

— Martin ne te manque..., essaie de demander à nouveau ma mère.

Mais je la coupe avant qu'elle puisse terminer sa question.

— Non.

Je rumine devant mon bol de céréales. Martin a parfaitement le droit d'avoir une coloc de sexe féminin. Simplement, il aurait dû m'en parler avant ! Non ? Je sais très bien qu'il a fricoté avec la gente féminine avant de me rencontrer. Ce n'est pas que je n'ai pas confiance en lui, mais...

Maman se méprend sur mon expression et pose une main sur mon bras.

— Ne fais pas cette tête ! Ton amoureux finira bien par revenir !

Je me dégage en soupirant.

— Je sais. Je sais.

En enfilant mes chaussures, je sens mon portable vibrer. C'est encore Martin :

Tu as passé une bonne nuit ?

Apparemment, il ne plaisantait pas lorsqu'il a promis de m'inonder de messages. Pour ne pas l'encourager, je ne réponds pas.

Ping !

Je sens une goutte me tomber sur le nez dès le premier mètre dans la rue. Je lève les yeux vers le ciel qui était si beau hier encore. Et voilà, on est déjà reparti pour des mois de pluie... Résigné, je sors mon parapluie. En plus, je vais devoir marcher, même si le lycée n'est pas si loin que cela. J'avais pris l'habitude d'être conduit tous les jours par Martin. À force de vouloir me protéger, cet alpha m'a rendu paresseux...

Heureusement, Émile, le voisin de mon âge, sort exactement au même moment que moi de sa maison, ce qui me fait un compagnon de route.

— Ça va ? me demande Émile en guise de salutation. Martin ne te manque pas trop ?

Je me renfrogne.

— Non.

Nous échangeons quelques nouvelles sans grande importance. Nous nous sommes vus presque tous les jours et nous n'avons donc pas grand chose de nouveau à nous dire.

Quand j'étais à Paris, la rentrée de septembre était une vraie retrouvaille avec mes petits camarades, comme avec Vincent, mon meilleur ami, qui quittait Paris tout le mois d'août pour aller chez ses grands-parents en Bretagne. Dans une bourgade aussi minuscule que Gardelune, les retrouvailles sont inexistantes, étant donné que nous passons notre temps à nous croiser les uns les autres. Il est donc difficile de perdre quelqu'un de vue. Ou d'avoir une vie privée, surtout quand on est un oméga et que les membres de deux meutes se sentent obligés de se mêler de votre existence.

Le loup et moi 2 [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant