Chapitre 40

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Comme je porte juste un pyjama léger, je ne prends même pas le temps de le retirer et me transforme direct après avoir balancé mes chaussons au loin. Le vêtement explose en mille morceaux comme dans les films, ce qui doit être plutôt cool à voir, je suppose. J'atterris sur mes pattes et exhibe mes crocs en poussant mon grognement le plus féroce.

Le vampire se tourne vers moi. Ce n'est pas la même créature que celle que j'avais vu dans les bois. Ce soir, il s'agit manifestement d'un individu de sexe masculin, même s'il a des cheveux longs et emmêlés.

Il ouvre la bouche, dévoilant ses dents jaunâtres d'une taille disproportionnée.

— Manger loup, susurre-il en se léchant les babines. Sang délicieux.

Voilà que je suis pris pour un hot-dog ! Sans l'entraînement de Mme Jean, je me serais certainement enfui en courant, la queue entre les jambes.

Un loup-garou est apparemment encore plus appétissant qu'une humaine mutante, car le vampire lâche le bras de Florence pour se diriger vers moi d'une démarche saccadée.

"Vise la gorge", je m'encourage. "Comme à l'entraînement avec Mme Jean".

La différence étant qu'à l'entraînement je devais attaquer un sac de boxe inerte, pas une créature effrayante qui se dirige vers moi avec un air affamé après avoir prononcé des menaces grammaticalement douteuses.

Je replie les pattes avant de bondir. J'ouvre grand la gueule et mes crocs se referme sur quelque chose. Une épaule, me semble-t-il. J'ai manqué la gorge. Bon, je ferai mieux la prochaine fois.

Le vampire pousse un cri étranglé et s'agite vigoureusement pour me faire lâcher prise. Je resserre la mâchoire, tel un féroce pitbull. La créature se secoue, se secoue, se secoue et, soudain, hop, je suis expulsé dans les airs sur plusieurs mètres.

J'atterris sur le dos, les pattes en l'air, sonné. Le vampire n'en profite heureusement pas pour m'attaquer. Bien au contraire, il se retourne et prend la poudre d'escampette. Il court vite. Probablement plus vite que moi. Je ne prends donc pas la peine de le poursuivre, d'autant que je ne suis absolument pas certain de parvenir à le mettre définitivement hors d'état de nuire.

Je me mets sur le ventre en grognant. Je crache et tire la langue pour essayer de me débarrasser du goût de ce type. Sa chair puait la mort. Ce qui n'est pas étonnant, puisqu'un vampire est supposé être un cadavre ambulant.

Pouah pouah pouah. C'est la dernière fois que j'accepte de mordre une chose aussi dégoûtante ! Si seulement j'avais du dentifrice sur moi !

J'entends un gémissement plaintif et je me retourne. J'en avais oublié Florence !

Je me retransforme et me précipite vers ma cousine pour m'assurer de son état. Elle est assise par terre, la bouche grande ouverte et les yeux exorbités.

Je la secoue.

— Florence ? Florence ? Tout va bien ? Est-ce que tu es blessée ?

— Je..., bredouille-t-elle, sous le choc. Je...

Elle presse contre elle son bras qui saigne toujours un peu.

Puis elle semble retrouver ses esprits et pousse alors un abominable juron.

— Bon sang Théo ! Habille-toi, espèce de pervers !

Moi ? Un pervers ?

Je positionne stratégiquement mes mains pour cacher les parties de mon corps susceptibles de heurter la sensibilité d'une jeune fille. Pour autant que Florence soit une jeune fille sensible, ce dont je doute. Elle est tout de même ceinture noire de karaté.

Le loup et moi 2 [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant