Chapitre 24

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Je plonge les doigts dans ma poche pour saisir mon arme pleine d'eau bénite. Mes mains sont moites. Courage Théo ! Quand il faut y aller...

J'avance à pas de loup vers le salon. Martin et Fleur échangent quelques mots sur la météo à venir. Ils ne paraissent pas m'avoir entendu arriver tant je suis discret.

Je serre mes doigts sur mon arme, très concentré. Je m'apprête à mener mon tout premier combat contre les vampires et je ne sais pas encore à quoi m'en tenir.

Je pénètre alors dans la pièce, attirant seulement maintenant sur moi l'attention de ses deux occupants. Je brandis mon pistolet rose et le braque sur le visage de la vampire avant que qui que ce soit ait eu le temps de réagir.

Vade retro Satanas ! je hurle en appuyant sur la gâchette, même si Mme Jean ne m'a pas suggéré de le faire.

Mais les héros crient ça, dans les films, quand ils combattent un démon. Cela marche peut-être aussi sur les vampires, sait-on jamais.

Pshiiit.

L'eau jaillit à travers le pistolet rose et atteint Fleur en plein visage, exactement à l'endroit que je visais (il est vrai que je suis à un mètre de ma cible et qu'il aurait été difficile de la rater). Elle recule en poussant un cri de surprise. Je m'attendais à ce que sa peau se mette à fumer ou se couvre de pustules, ou autre démonstration spectaculaire. Il ne se passe cependant rien de tout cela. La jeune fille se contente de se frotter les yeux en poussant un juron fort peu féminin.

— Ça pique ! glapit-elle.

À mon grand déplaisir, Martin se précipite à son secours.

— Fleur ! Est-ce que ça va ? Qu'est-ce que tu lui as lancé dessus, Théo ?

J'évite son regard, maussade, et fais tourner le pistolet entre mes doigts. Bon, apparemment la coloc de Martin n'est pas si vampirique que cela...

— Juste de l'eau bénite avec un peu d'ail, je marmonne.

Du coin de l'œil, je vois l'alpha prendre une grande inspiration.

— Théo..., commence-t-il.

Fleur l'interrompt en déclarant qu'elle va se rincer les yeux et elle disparaît dans la salle de bain. Martin en profite pour croiser les bras et me fixer d'un air courroucé.

Je ne le laisse pas attaquer le premier.

— Je pensais qu'elle était une vampire, OK ? Ce n'est pas si étonnant que cela. Elle est toute pâle...

— C'est parce qu'elle se met du fond de teint ! affirme-t-il.

— Tu en es sûre ? je contre-attaque. Tu l'as vu faire.

Il affiche une moue outrée.

— Bien sûr que non ! Je ne me rends pas dans la salle de bain en même temps qu'elle, tout de même !

Hum. Il marque un point.

Fleur sort à ce moment-là de ladite salle de bain, les yeux un peu rouges. Des petits bouts d'ail sont collés sur ses cheveux qui ne sont plus aussi bien coiffés que tout à l'heure.

— Très bien, dit-elle d'un ton mi-fâché, mi amusé. Peux-tu me dire, Martin, pourquoi ton petit ami m'a tiré dessus avec de l'eau bénite en parlant latin ? Suis-je donc si diabolique que cela ?

L'alpha et moi échangeons un regard. Puis, finalement, Martin décide de lui dire tout simplement la vérité parce que, après tout, les vampires n'existent pas.

— Théo a cru que tu étais une vampire.

Un petit silence s'installe pendant lequel Fleur me regarde avec de grands yeux écarquillés. Puis elle éclate de rire.

Le loup et moi 2 [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant