Chapitre 32

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L'entraînement avec Mme Jean semble m'avoir plus stressé que je le pensais, car je me réveille au beau milieu de la nuit sous ma forme de loup. Paniqué, je tourne le museau en direction de Florence. Je la vois dormir tranquillement, la bouche entrouverte. Il y a de la bave sur son menton et un léger ronflement sort de ses lèvres.

Oh la la la la.

Je me mets à tourner en rond sur mon matelas. Je dois me retransformer ! Je dois...

Pouf !

Je redeviens humain d'un seul coup et manque de me casser la figure. Je plonge sous ma couverture qui gratte pour cacher ma nudité, bien qu'il n'y ait toujours aucune réaction du côté de Florence. Je me retrouve nez-à-nez avec des lambeaux de vêtements. J'ai encore détruit l'un de mes caleçons et le pyjama offert jadis par ma grand-mère que je suis obligé de porter en ce moment pour ne pas heurter la pudeur de ma cousine. Ce n'est pas une grande perte, d'un point de vue esthétique, mais je vais devoir en racheter un autre avec mon argent de poche qui n'est pas extensible à l'infini.

J'essaie de me rendormir. Il me suffit de me détendre et ce genre d'épisode désagréable ne devrait plus se reproduire, n'est-ce pas ?

Quand j'arrive au lycée le lendemain, sans avoir réussi à fermer l'œil du reste de la nuit, je vois que de grandes affiches oranges ont été plantées un peu partout, avec des élèves gloussant devant elles. Je m'approche de l'une d'entre elles, curieux. Quand la fille gigantesque devant moi accepte de bouger (c'est une louve alpha), je peux enfin lire le texte qui y est écrit dans une police de caractère tout baveux :

"Grand bal du lycée le 31 octobre". Et, en plus petit : "Déguisement effrayant exigé". Puis, plus gros, pour qu'on ne rate pas cette information : "Prix d'entrée : 5 euros".

Un bal ? Le jour d'Halloween ? Drôle d'idée.

Joséphine me rejoint en sautillant avec un grand sourire et me prend par le bras pour m'entraîner plus loin.

— C'est la tradition du lycée de Gardelune, me révèle-t-elle tandis que nous parcourons le couloir. Je sais que la plupart des lycées font des bals pour Noël ou à la fin de l'année. Le nôtre le fait pour Halloween. Je suppose que tu te doutes de pourquoi.

Je hoche la tête pour toute réponse. Une bonne partie des lycées et même des professeurs sont des loups-garous. Le proviseur lui-même est des nôtres. Je suppose qu'organiser une fête à la gloire des créatures surnaturelles doit leur paraître tout à fait désopilant.

— Je fais partie du comité d'organisation avec Émile, reprend la jeune fille. Nous sommes chargés d'installer les décorations la veille dans le gymnase. Tu voudras bien nous aider, dis ?

Je me racle la gorge. L'idée de passer des heures à accrocher des guirlandes ne me tente pas plus que cela. Mais Joséphine me fixe avec un tel espoir que je ne me sens pas la force de refuser. Après tout, elle m'a aidé à me procurer de l'eau bénite. Il faut bien que je la paye en retour. Et je suis trop fatigué pour inventer une excuse pour me défiler.

— Hum... Bon, d'accord, je marmonne donc.

Elle m'adresse un sourire radieux.

— Super ! On va bien s'amuser, tu verras. Émile a prévu d'acheter des milliers de ballons oranges et noirs.

En effet, je pressens que nous allons nous éclater pendant un long moment.

Je m'efforce d'étirer également les lèvres.

— Génial.

— Tu pourras venir au bal accompagné de quelqu'un qui n'est pas du lycée, précise Joséphine avec un clin d'œil.

Le loup et moi 2 [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant