Ma mère... Ma très chère mère, elle représentait tout mes espoirs, c'était mon guide dans cette dure vie à laquelle je faisais face, mais ce n'est que lorsque je me reposai sur son corps inanimé que j'en pris conscience.
Et je m'en voulais terriblement, un sentiment de rancœur naissait en moi, un sentiment dévastateur me rendant coupable: coupable de ne pas avoir profité assez des moments passés avec elle, coupable de l'avoir laissé mourir a petits feux alors que j'avais le pouvoir de changer ça. Mais maintenant c'est trop tard, elle est morte.
Alors je l'enveloppai dans son drap blanc humide et froid, en pensant de manière illusoire que ça pourrait la maintenir au chaud. Presque dans le deni de la vérité, je la fixai attentivement, dans l'espoir de voir un de ses membres bouger. Mais rien, juste une rigidité comparable à celle d'une statue grecque de l'art classique dont on serait bien trop heureux de posséder. Alors je repartis dans ma petite chambre, de l'autre côté du long palier, absolument détruit et décontenancé suite au traumatisme que je venais de subir injustement.
"Elle n'est pas morte, Elle n'est pas morte, elle n'est pas morte... " me repetai-je sans fin à voix basse.
Mais les chuchotements se transformèrent en une voix hautement prononcé, puis en cri, puis en hurlement, jusqu'a ce que mes cordes vocales brûlent. De fatigue et de desespoir, je me fis à cette réalité.
Je pleurais un bon coup, le visage rouge et les yeux brillants. Puis, je m'endormis sur mon lit rouillé, dont l'oreiller ne tarda pas a devenir humide de larmes
je m'assoupis... Et je revais...
Moi et ma mère étions tranquillement installés devant un lac au parc Queens a l'ouest de Birmingham. nous étions assis sur un banc en bois, regardant le coucher de soleil d'été sur le point d'eau qui brillait à la lueur du soleil du soir. derrière, notre étoile éclairait d'une magnifique teinte orange, les grands sapins du parc de Queens. Les gens commencèrent à partir, nous commencions seulement à rester. Il ne restait plus que nous.
Elle était jeune, sans doute la trentaine, sa chevelure rousse que j'avais appris a oublier au fur et a mesure des années me parut étrangement familier. Pas de cernes sous ses yeux, pas de rides sur son front, rien, juste le magnifique visage d'une femme qui aimait la vie, et qui passait du bon temps avec son fils. Elle avait des yeux marrons perçants, dont j'ai clairement hérité, et dont j'en suis très fier. Elle avait un nez retroussé et légèrement incliné vers la gauche. Enfin, elle avait de fines lèvres roses.
Il ne me fallut pas plus de temps que ça pour que je me rappelle de la situation, j'avais 4 ans, c'était un beau soir de juillet...
"Dis moi maman..." Commençai-je
"Oui mon lapin?" Me répondit la jeune femme
"Est ce que tu m'aimes?" Demandai-je timidement
"Mais enfin Luke! Bien évidemment que je t'aime! tu es le soleil dans ma vie..." Dit ma mère tendrement
"Alors est ce que je peux aller jouer sur l'aire de jeux?" Risquai-je
Ma mère pouffait de rire
"Bien sur" repondit-elle en souriant
Alors je partis en direction du toboggan de ferraille en sautillant, puis, au bout de quelques minutes, je courus vers une des deux balançoires du parc et je commençai à swinger vivement d'avant en arrière.
quelques minutes suivirent puis, j'apperçus sur le chemin un homme ayant la trentaine d'années. Il s'avançait d'un pas décidé vers ma mère, tenant 3 crèmes glacées dans ses mains immenses. Son air me disait quelque chose, il me regardait avec insistance. Il était grand, fort, il avait les cheveux chatins et les yeux bleus. Il portait sur lui un tee-shirt orange et un short en jean. Je fis quelques pas en direction du banc et je pris conscience qu'il s'agissait de mon père lorsqu'il s'assit a côté de ma mère en lui tendant un cornet a la vanille. Mon père était mon héros, mon inspiration, mon modèle, ça m'a fait tout drôle de le revoir après tout ce temps, et ça m'a fait de la peine aussi.
"Tiens mon grand! Une glace au chocolat, ton parfum préféré!" dit fièrement mon père, le sourire aux lèvres
"Merci papa" Repondis-je heureux
Ma mère esquissa un sourire, avec son cornet à la vanille à la main.
Le temps passa rapidement, trop rapidement, les ombres des arbres s'allongèrent, le soleil mourrait derrière les grands sapins et laissa place à l'obscurité de la nuit.
Nous restions tous les trois sur le banc, avec moi au milieu, les yeux rivés vers le ciel degagé de l'été qui nous offrait un spectacle grandiose.
"Je prie pour que ce moment ne se termine jamais" chuchota mon père.
"Il se terminera bien a un moment George, toutes les bonnes choses ont une fin" Repondit ma mère mi triste, mi amusée.
"Je prie pour ne plus jamais me séparer de toi Leia" reprit George amoureusement.
"Je prie aussi" repondit ma mère.
Alors sous un croissant de lune au beau milieu du parc Queens, George et Leia se levèrent, se rapprocherent du lac, puis, lentement se joignaient puis s'embrassèrent amoureusement. Je dormis avec le sourire sur le banc. Mais je me réveillais presque instantanément, a cause du froid et de l'inconfort, j'ouvris les yeux et me rendis compte avec horreur que j'étais perdu, seul. La lune tomba soudain du firmament, le sol trembla et je vis, en très rapproché, le croissant de lune m'obstruer la vue.
Je me réveillais alors en sursaut dans ma chambre, mon reveil annonçait 5h du matin. Je n'arrivai plus à me rendormir tant mon rêve a éveillé mes sens, je me sentais a la fois envouté et heureux de par la beauté de mon rêve mais à la fois tourmenté par le fait que ce genre de moments ne se reproduira plus, et que je suis voué à rester orphelin maintenant.
Alors je regrettais chaque seconde de ma vie de ne pas avoir profité plus de mes parents, je regrette de ne pas les avoir dit au revoir, je regrette d'avoir dit à ma mère, en guise d'adieux "Ne m'appelle plus jamais comme ça" en grognant. En effet, elle ne pourra plus jamais m'appeler "mon lapin" et qu'est ce que je ferais pour entendre ça de sa part au moins une fois encore.Je me levai alors dans ma petite chambre encombrée et entra dans celle de ma mère en ne pouvant me retenir de lâcher une larme.
Mais alors que je scruttai sa chambre...
"Holy sh..."
Je vis sur son drap, brodé sur le tissu blanc, un croissant de lune noir.
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Birmingham
General FictionLuke Brown, jeune lycéen anglais âgé de 17 ans, vit dans la Banlieue de la ville de Birmingham dans le centre de l'Angleterre. Suite à une nuit étrange, il acquiert le pouvoir de télékinésie par la pensée. Suivez ses péripéties et son évolution au l...