VI) Analyses

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Je me réveillais alors, bien mal en point. Mon nez coulait, ma gorge grattait et mon palais était irrité et me le faisais savoir lorsque me venait l'idée de passer ma langue dessus.

J'exécutai alors quelques mouvements, non sans peine. Je me retournai sur le dos, toujours sur ce carrelage lugubre et sal, et presque instantanément une expression souffrance terrible se dessina sur mon visage pale: Mes côtes, sur lesquelles je m'étais reposé durant toute la nuit sur le sol dur de ma cellule, commencèrent à bruler lorsque j'en fis l'usage.

Mes yeux s'ouvrirent ensuite difficilement, une fois éclos, je voyais d'un flou entêtant l'entièreté de la cellule ou je résidais depuis la veille. Lorsque mes yeux ont fait la mise au point, je pus lire sur l'horloge accrochée au mur.

11 heures 23.

Sachant très bien que je n'irai pas au lycée ce jour ci, je me levai douloureusement pour rejoindre un officier, positionné habituellement proche de la porte de ma cellule

"Bonjour Monsieur Brown!" se fit entendre une voix non loin du guichet

"Bonjour madame! A qui ai-je honneur?" repondis-je timidement

"Je suis officière Cash!" repondit la voix féminine d'un air enthousiaste

Alors j'attendais mon regard sur l'officière. Elle était grande et mince, son visage indiquait qu'elle devait avoir 25 ans. Elle était blonde avec une sorte de képi recouvrant et cachant en partie ses cheveux. Elle avait des yeux verons, le gauche était marron et l'autre vert, ce qui rendait vraiment spécial la physionomie de son visage. Elle était habillée par son uniforme de police, un uniforme bleu marine, rendant cette personne relativement impressionnante par rapport à moi.

"Ou sont Willis et White" dis-je confus"

"Oh ces deux idiots sont allés passer du bon temps au bar de Malt House!" Dit-elle enjouée "Qu'est ce qu'il ne feraient pas pour boire ceux la!" Poursuivit-elle en riant aux éclats

Je me pris à son jeu et esquissai un sourire franc

"Tu dois avoir faim!" Dit-elle alarmée

Je sentis alors mon ventre grogner, comme pour temoigner d'un vide"

"Euh oui mais je ne veux pas vous déran..." repondis-je toujours aussi timide

"Oh non mais c'est la norme!" me coupa-t-elle "chaque personne mise en garde à vue a le droit a une collation!"

Elle retourna ses talons puis partit toujours aussi dynamique en direction de ce qu'il semble être la cafétéria. Mais alors qu'elle allait franchir la porte, un bruit se fit entendre dans le vaste hall du commissariat. Interrogée, L'officière Cash se retourna

"Ah monsieur Brown! Les résultats de l'autopsie de votre mère arrivent, on pourra enfin déterminer la cause de sa mort" Dit-elle d'un ton toujours aussi enthousiaste et un poil déplacé au vu de la situation

Alors un Homme en costard noir arriva d'un pas nonchalant dans le hall du commissariat. Il était petit, très petit voire minuscule. Il devait approcher doucement de la cinquantaine, un léger degarnissement laissait paraître de plus en plus un front fuyant, sur lequel on pouvait distinguer subtilement deux rides. Ces yeux étaient cachés par des lunettes de soleil aux vitres teintées de noir, curieux pour un mois de Janvier à Birmingham. Il avait un nez cruchu, sous lequel se trouvait une fine bouche aux lèvres en partie gercées.

"On attendait ma venue à ce que je vois" commença l'homme d'un ton arrogant.

"Quels sont les résultats Mr Lawrence?" Demanda l'officière Cash impatiente

"Et bien écoutez, pas de lésions, pas de plaies, pas d'indices purement physiques sur la victime." Lit Mr Lawrence sur son document

"Nous n'avons pas trouvé de séquelles cérébrales, d'anomalie dans l'hydratation ou autre disfonctionnements de ce genre" Poursuit l'enquêteur.

"Alors de quoi est morte ma mère si aucune trace n'a pu être retrouvé?"

"Aucune? Non, pas vraiment..." poursuivit Lawrence d'un air dubitatif "en fait nous avions découvert, en analysant ses poumons, qu'ils ont été rongés par du chlorure d'hydrogène, un gaz extrêmement rare aux propriétés hautement toxiques et dégradantes."

Je fus bouche bée, et je vis que l'officière Cash l'était tout autant, nous venions de découvrir la cause de l'affreuse mort de ma mère.

"Je me demande comment vous vous en êtes sortis Monsieur Brown,  ce gaz est hautement nocif pour l'homme et pour tout ce qui est vivant d'ailleurs, les 3 inspecteurs m'ayant accompagné, Willis, White ainsi que Monsieur Shankly sont en soins intensifs, le gaz a commencé a ronger leur poumons, le taux de ce gaz toxique dans l'air est encore très élevé chez vous!" dit Lawrence totalement étonné de la situation.

"Est ce que ce gaz a une odeur assez métallique?" Dis-je, en me rappelant des effluves étranges ressenties le lundi.

Lawrence retira ses lunettes, et je vis ses yeux marrons s'ecarquiller

"Absolument! Comment le savez vous!? Dit-il surpris "L'odeur ne se ressent qu'au degré maximum, forcément létal"

"Je pense avoir été sujet à la même intoxication Mr Lawrence."

"Mais comment avez vous survecu? Il n'existe aucun antidote!" s'exclama Mr Lawrence

"Je n'en ai aucune idée Mr Lawrence" repondis-je "Voyez vous je ne voyais même pas les risques d'habiter dans cette maison."

"Ce gaz est inexistant dans le système de chauffage, même defaillant" Dit l'officière Cash "il s'agit forcément d'un acte criminel".

Alors je pris conscience que la situation tournait en ma faveur, les Deux adultes commençaient à me croire, en prenant conscience que si j'avais vraiment voulu tué ma mère avec ce gaz, je n'aurais pas pris le risque de demeurer dans la maison. Et pour le coup c'était a ce jour une de mes seules preuves témoignant de mon innocence.

"Bon, ces dernières informations nous ont bien aiguillé, alors, en accord avec le procureur, je fixe un procès le 5 février. Pour decider de l'innocence ou non de Mr Luke Brown dans le meurtre de Leia Brown" Dit l'officière

"Comment ça?" Dis je révolté "ces preuves ne vous ont pas suffit?"

"Si, bien sûr Monsieur Brown, mais nous devrions tout de même faire un procès, nos enquêteurs sont toujours sur le terrain et l'affaire évoluera. Si vous n'avez pas tué Leia il n'y a aucune raison de s'inquiéter" Repondit sagement Madame Cash.

L'officière finit la démarche lorsque brusquement, la porte s'ouvrit a nouveau dans le hall, Cash reprit la parole

"Tenez! Mr Brown, quelqu'un vient vous rendre visite!"

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