Je montai alors pas à pas le long escalier en bois. L'air fatigué et découragé de la journée du lendemain qui allait s'avérer comme la pire de toutes.
J'ouvris la porte de ma chambre, et m'allongeais sur mon lit. Alors, sans même prendre le temps de lire un bouquin parmi ceux soigneusement posé sur l'étagère, je m'endormis brutalement, je ne suis généralement pas du style à m'endormir rapidement mais pour le coup au bout de 5 petites minutes je tombais dans les bras de Morphée, et pour le coup je n'étais pas forcément contre, car il me fallait beaucoup de force pour la journée du lendemain.6h30
Mon reveil sonna en un son strident et extrêmement fort qui me martyrisa les oreilles, réveillée par le bruit, ma tante se rua brusquement dans ma chambre, bien que toujours endormie.
"Qu'est ce qu'il se passe Luke!?"
"La retenue, Tata, tu avais oublié" dis-je avec une voix pas totalement remise du reveil brutal
"A cette heure ci?!" s'exclama Lucy
En effet, le soleil ne s'était pas levé et l'obscurité de la nuit régnait en maitresse dehors
"Ma retenue commence à 7 heures 30 donc je dois me lever tôt" Repondis-je
"Oh très bien, je me prépare et on partira de la maison pour 7 heures 15, ça va?"
"Ça va parfaitement" acquiesçai-je
Une fois lavé, habillé et nourri, je pris place sur la banquette arrière de la Ford de ma tante. Le soleil commençait a se lever et perçait en partie les nuages blancs du matin. Le ciel était rose, offrant un beau lever de soleil, c'était très rare pour un mois de Janvier en Angleterre.
Je bouclai ma ceinture et portai mes écouteurs à mes oreilles pour écouter cette fois ci du Mike Oldfield. Je revai, le regard soutenu dans les airs, avec une certaine insouciance que je ne saurais expliquer au vu de ce que j'allais vivre. Nous traversions pendant 10 minutes les quartiers résidentiels de Birmingham, qui se faisaient de plus en plus rares lorsque nous sommes entrés plus dans le centre ville.
"Mike Oldfield? très bon choix" Dit ma tante
"Tu connais?!"
"C'est toute mon enfance ça jeune homme!" dit elle en riant.
Nous arrivions donc à Hillcrest, à 7 heures 25, mais nous avions eu du mal a nous garer. nous avions finalement trouvé une place sur le parking derrière l'établissement
"Bon! Tu me comprends si je te laches ici" dit ma Tante sur le parking
"Oui Lucy ne t'en fais pas!"
Alors je la saluai et partis en courant vers le portail du lycée avec, dans ma main, une trousse et de quoi écrire.
Il était 7 heures 31, et j'ouvris la porte de la salle de retenue totalement essoufflé de l'effort physique que je venais de faire.
"Bonjour Brown, asseyez vous sans dire un mot" dit Mr Byrne derrière son bureau, supervisant la salle.
"Bonj..."
"Sans dire un mot!" reprit froidement Mr Byrne
Je sortis alors mes affaires et je vis sur mon pupitre en bois une feuille avec dessus plusieurs phrases marquées et, annotées à chacune d'entre elles, un nombre de répétition comme par exemple "Je ne dois pas sécher les cours car ils sont obligatoires ×500"
Alors je sortis timidement une feuille et un stylo noir."Dites moi Brown, savez vous lire l'heure?"
"Oui monsieur" Repondis-je prêt a recevoir de nouvelles remarques
"Alors a quelle heure êtes vous arrivé?"
"7 heures 30..."
"Ne me prenez pas pour un imbécile Brown, vous êtes a la limite du renvoi de l'établissement j'espère que vous le savez ça?"
"Euh oui monsieur"
"Alors dites moi la vérité Brown."
"Je suis arrivé a 7 heures 31"
Suite a ça Mr Byrne descendait l'estrade pour s'approcher au plus près de ma table. Il prit mon stylo et écrit sur la feuille qu'il m'a distribué
Je n'arrive pas en retard à ma retenue ×1000
"Ne faites pas cette tête Brown, vous connaissiez les risques".
Il regagna son bureau et je commençai à écrire, écrire et encore écrire, c'était très long. Il était dix heures, épuisé, je me resignais à poursuivre mon travail ne menant à aucun but si ce n'est de me faire souffrir. Alors, pour passer le temps j'eus une idée, une assez mauvaise idée.
J'apperçus de ma place quelques stylos éparpillés sur le bureau du Professeur Byrne, alors, je ne pus m'empêcher de vouloir faire tomber les crayons. Je me concentrai alors de toutes mes forces, puis je vis le stylo bleu de Mr Byrne rouler tranquillement puis tomber de l'autre côté du bureau. Cela me prit beaucoup d'énergie alors je ne le fis que trois fois.
A chaque fois cet idiot de Byrne se levait de sa chaise pour récupérer son stylo pour que, juste après il le vit retomber.A chaque fois je gloussais car je trouvais la situation assez comique.
"Ça vous fais rire Brown?"
"Et merde..." chuchotai-je
Il arrivait enjoué et d'un pas léger avec son stylo toujours en main, puis, soigneusement il écrit quelque chose sur ma feuille
Je ne me moque pas de mon professeur ×500
"Il vaut mieux que je savoure ses instants Brown, je devrais même m'y accoutumer" Dit Byrne d'un air très arrogant
Je le regardai la bouche ouverte, absolument choqué.
"Ne faites pas cette tête Brown, j'ai été clément ce coup ci" Continua-t-il
S'en suivit alors les 8 heures les plus longues de ma vie, sérieusement je ne pense même pas qu'une punition aussi dure ait été donnée a n'importe quel autre élève qu'importe l'établissement et qu'importe les causes de la punition. Alors j'écrivais, écrivais, sans relache et sans ménagement.
les six coups de 18 heures venaient de retentir à l'ouest de Birmingham, et c'est en un soupir de soulagement que je conclus la dernière phrase de ma dernière série de phrases. Une fois le travail ingrat fini, Byrne s'approcha de ma table, y prit toutes les feuilles qu'il y avait dessus et les dechira en un bruit perçant le silence de la salle.
"Tu ne sers a rien Brown, tu es trop pauvre pour servir à quelque chose, ton travail ne sert a rien." Dit Byrne en m'intimidant
"Au revoir Monsieur" Dis-je pressé et avant que j'explose de colère.
Je vous jure que cette colle était inhumaine, je me suis tellement implanté les phrases dans le crâne que je suis sorti de la salle froide et délabrée avec un anglais parfait.
Je sortis de l'établissement
"Il pleut! parfait!" Dis-je en grognant.
Puis je me rendis compte deprimé que je devais attendre ma tante pendant trente minutes faute de ne pas avoir son numéro de téléphone pour pouvoir l'appeler. C'est finalement à 18 heures 25 que je vis se garer au loin la Ford bleue de Lucy. Elle y sortit d'un pas hesitant
"Prêt?" Disions nous a l'unisson.
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Birmingham
General FictionLuke Brown, jeune lycéen anglais âgé de 17 ans, vit dans la Banlieue de la ville de Birmingham dans le centre de l'Angleterre. Suite à une nuit étrange, il acquiert le pouvoir de télékinésie par la pensée. Suivez ses péripéties et son évolution au l...