V) Police

2 1 0
                                    

Alors, totalement abasourdi et offusqué de voir que quelqu'un s'était octroyé le droit de s'introduire chez moi sans la permission, je pris la parole

"Je ... euh ... comment avez vous pu vous permettre d'entrer chez moi sans mon accord??!"

"Mais enfin gamin! ta mère ne t'a pas appris a fermer une porte a clé?" Commença Mr Shankly

Je me sentis brûler, une flamme ardente me parcourut le corps, je serrai les poings fermement, au bout de mes bras ballants.

"Ah bah non, j'oubliais..." poursuivit-il d'un ton insolent et arrogant.

Je sentis une goutte tomber de mon front, comme par réflexe, je ne le savais pas jusque la, mais je résistais de toutes mes forces, je me contins et, sentant l'incident venir, je luttais sans relache pour ne pas qu'il finisse avec mon poing dans sa figure

"Monsieur Shankly, je vous conseille vivement d'arrêter ce petit jeu avec moi, vous êtes une personne âgée, ça peut très mal finir pour vous" Dis je agressivement

"Faites attention Monsieur Brown" dit-il en se retournant vers les deux officiers "je ne pense pas que vous ayez conscience des risques auxquels vous faites face, ça serait bête de finir en prison pour un double homicide"

Alors je le vis se retourner vers le corps de ma mère allongé derrière lui, je savais très bien ce qu'il insinuait, et je n'aimais pas ça, pas du tout.

"Vous savez Luke, votre mère était quelqu'un de très admirable..."

"Je sais!" coupai-je alors agressivement

"C'est dommage que vous l'ayez tué, elle avait l'air de vous aimer"

Alors je me sentis bouillir, encore plus que d'habitude, c'est comme si j'explosais intérieurement. Je devins aussi rouge que le sang tachant mon pull blanc. Et alors, en scrutant mon pull, je fus aveuglé par quelque chose sur ma veste noire, le croissant blanc émettait une lumière intense et détruisait mon iris

"Qu'est ce que tu regardes comme ça sal gosse" grogna Mr Shankly

"Vous ne voyez pas sur ma veste?"

"Voir quoi?" grommela Mr Shankly. "Tuer ta mère t'a rendu fou on dirait!"

Alors j'armai mon poing en direction de Monsieur Shankly, mais presque au même moment, un officier para le coup.

"Calmez vous jeune homme!" dit-il d'un ton professionnel.

"Luke, tu es impuissant, tu es fini, tu es pitoyable, évidemment que c'est toi qui a tué Leia! Qui d'autre que toi peut le faire?!" Continua Shankly amusé

Puis, comme par un miracle, du clair de lune blanc aveuglant de ma veste sortit une silhouette masculine très blanche, puis du clair de lune noir de la couverture de ma mère sortit une silhouette féminine noire. J'entendis des voix.

"Concentre toi Luke! Papa est fier de toi! Ne les écoute pas!" dit la voix masculine

"Réfléchis Luke! Tu es brillant, je sais que tu peux le faire" continua la voix féminine

Un léger sourire se dessina alors sur mon visage écarlate

"Il sourit maintenant! Non mais franchement allez l'arrêter, ce jeune homme n'a pas toute sa tête" Dit froidement Shankly.

Sachant exactement ce que je devais faire, je posai mon index et mon majeur sur ma tempe droite, une veine se fit ressentir du fait de mon agacement de de mon énervement face à la situation, je me concentrai, fronçais les sourcils, grimaçais... Je devins de moins en moins puissant, mais, presque étonné, je vis le lourd dictionnaire doucement se déranger de la haute étagère blanche qui ornait la chambre de ma mère. Centimètre par centimètre Le dictionnaire tomba sur le crâne nu de Mr Shankly.

Bonk!

Celui ci tomba raide.

Les officiers étaient dans l'incompréhension la plus totale, et à peine eurent-ils assisté à la perte de conscience de Shankly, ils furent surpris par un autre son, celui de mon corps sur le plancher, je m'étais evanoui.

Ils étaient donc tout deux, seuls, avec ma mère sur le lit derrière eux.

"Bon, Willis, on fait quoi maintenant?" dit un officier

"Boh, 18 heures 30, je vais rentrer, j'ai une famille et puis c'est bien beau les heures supplémentaires mais si c'est pas payé ce n'est pas très marrant" Repondit l'autre

"Sacré Willis!" s'exclama le premier officier

"rentrons d'abord les deux assoupis la ou ils doivent être, c'est mieux de les prendre en charge" poursuivait l'officier prénommé Willis.

Les deux officiers trainèrent les deux hommes. Shankly (dont je ne peux plus appeler Monsieur) a été reposé chez lui, et moi, j'ai été amené au commissariat British Transport au centre ville de Birmingham.

Je fus réveillé par des bruits de conversation entre officiers relativement forts dans le hall d'a côté.

"Et c'est comme ça que j'ai retiré un cyllindre de...oh mais regardez qui vient de se réveiller!" s'exclama l'officier prénommé Willis

J'étais dans une immense pièce humide et très froide, chauffée à la force médiocre d'un malheureux radiateur électrique. La tapisserie était blanche et uniforme sur tout les pans de mur de la salle, rendant un certain aspect vieilli et renfermé à la pièce. Le sol en carrelage blanc aux joins crasseux me fit mal aux côtes lorsque me venait l'idée de bouger.

Je fixais l'horloge électrique accrochée au mur de ma "cellule", elle indiquait 2 heures 30, je n'allais pas être très en forme pour les cours du lendemain.

Je me levai et marchais longuement jusqu'à atteindre l'autre extremité de la pièce gigantesque, ou je rencontrai les deux officiers qui étaient présents dans ma maison quelques heures plus tôt.

"Merci beaucoup messieurs les agents, le comité d'accueil était sympa mais je dois rentrer chez moi"

"Tu ne rentres pas" dit fermement Willis "moi et l'officier White avons pour mission de te maintenir en garde à vue"

"Mais je n'y suis pour rien!" me revoltai-je

"Je ne sais pas et je ne peux pas l'affirmer, la justice fera son travail mais pour le moment vous êtes le suspect numéro un de ce meurtre" repondit calmement Willis

"Les analyses de la cause de la mort de Leia Brown arriveront demain, alors si j'ai bien un conseil a vous donner c'est de ne pas nous embrouiller avec votre argumentaire. Vous aurez l'occasion de parler mais pas maintenant."

"Ou est passé Shankly?!"

"Shankly est chez lui, il a maintenu son calme lui, maintenant cessez de discuter, on procédera a cette étape en temps et en heure".

Alors je sentis une sensation bizarre dans ma poitrine, c'est comme si elle commençait a se retracter. Je vis le croissant de lune brodé sur ma veste clignoter.

"Endors toi Luke" fit une voix masculine, "je t'aiderai, promis".

Puis je m'assoupis lentement, sur le sol carrelé de ma cellule précaire.








Birmingham Où les histoires vivent. Découvrez maintenant