XIII) Chasse

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Je restais alors la, debout au milieu de la pièce monotone et pale, dont quelques ampoules en éclairait le sol.
Mon visage restait figé, et a vrai dire, il était impossible pour moi d'exprimer autre chose que du degout, de la haine et de la souffrance à la fois. Je n'avais jamais vu une agression de ce type, et maintenant je peux le dire, c'est les pires attaques possibles.

Ma tante me serra franchement dans ses bras, elle était à la fois reconnaissante et à la fois choquée de l'événement surnaturel qu'il venait de se passer.

Je l'entendis renifler, puis elle se mit à pleurer au milieu du bureau, rassurée et détendue de l'issue de cet événement terrorisant

"Quel batard!" dit elle agressivement

"N'y pense plus, tout va bien" dis-je d'un ton rassurant "il risque de rester longtemps face au sol"

Ma tante sourit

"Tu es un héros Luke, ne laisse pas ces ordures t'intimider, tu es brillant, et aujourd'hui tu as sauvé ma dignité, je ne sais comment, mais merci" Dit ma tante sous le coup de l'émotion

Je souris en la serrant d'avantage dans mes bras

"Merci tata" Dis-je touché par ces propos.

A côté de nous gisait toujours le corps inanimé de Darwin, il prenait facilement tout le passage devant la porte, son costard était teint d'une immense tache de sang recouvrant toute sa poitrine. On voyait un flot de sang descendant directement de son front pour mourir sur le sol, au niveau de sa poitrine. Ses cheveux clairsemés a l'arrière de son crâne étaient teintés d'une couleur pourpre sombre.

"J'espère qu'il est mort" dit ma tante d'une voix grave

Je n'avais jamais entendu des mots aussi crus et aussi extrêmes sortir de la bouche de ma tante, alors je ne pus m'empêcher de la regarder, choqué par ses propos

"Je sais que ça doit te faire bizarre de m'entendre dire cela, j'ai toujours été la tante cool, désolé" Dit-elle timidement

"Attends tata, tu viens de subir une attaque, bien sur que tu as le droit de dire ça, j'aurais sans doute dit la même chose..." Commençai-je "Et puis j'ai 17 ans maintenant, je ne suis plus aveugle sur ces choses là"

"Tu as raison Luckie..." Dit-elle

Elle se fit interrompre par des lourds sons venant de dehors: C'est le clocher de l'église de Birmingham qui annonçait 19 heures. La cloche en ferail résonnait dans un silence de plomb, un silence bizarre car il était angoissant, on était dans une école de nuit et un homme dangereux était étalé sur le sol. Mais le silence était aussi apaisant, car nous venions de vivre un chaos sonore terrifiant.

"On rentre a la maison Luke?" Dit ma tante en rompant le silence

"Avec plaisir" Lui repondis-je

Alors nous tournions nos talons, et deverouillions de loquet de la porte

"Ça t'as plu Lucy? Tu ne vas tout de même pas partir, le plaisir ne se refuse pas"

Nous nous retournions horrifiés vers le milieu de la salle. Nous avions vu l'horreur: Darwin le crâne ouvert laissant entrevoir une faille ecarlate au milieu de ses cheveux. Celui ci avait les yeux grands ouverts et nous fixait d'un air malsain. Son costume était rouge, et sali par son sang impur.

"La partie ne fait que commencer les amis"

Il sortit un objet de sa poche: un couteau rouillé aiguisé à souhait, il avait un manche bleu et une lame tranchante de dix centimètres

"Vous êtes morts"

Il avait une voix terrifiante, il avait ajouté a ce coté malveillant une certaine folie dans son ton. Ces yeux ronds rendaient compte du désordre mental qu'il subissait, et tout ça cumulé rendait Mr Darwin inhumain, monstrueux.

Il se retourna, se mit à quatre pattes puis, brusquement, il tenta de nous blesser les jambes avec sa lame rouillée.

Pris de panique, je jetais un crayon sur lui et par un certain coup de chance, celui-ci vint se loger directement dans l'œil droit de Darwin. Il poussa un cri terrifiant

"AAAARGH venez ici salauds, vous savez que je vous tuerai!" Rugissa Darwin

A ce moment, ma tante et moi ne réfléchissions pas plus, sans concertation avec notre esprit, nos jambes ont commencé a courir. Nous savions que s'il restait bien une issue, c'était celle-ci. Nous partions alors en courant du bureau, arrivés à l'escalier principal, je me suis retourné pour guetter s'il nous poursuivait, et j'apperçus avec effroi l'énorme silhouette de Darwin sortir de la salle. Nous avions alors redoublé d'efforts.

Nous étions au rez-de-chaussée désormais, ou plutôt devrais-je dire le labyrinthe de Dédale.

"On fait quoi maintenant!?" Dit ma tante anxieusement

"On court" dis-je a bout de souffle

"Mon corps ne supportera pas Luke!"

Des bruits de pas galopant se firent entendre de l'escalier

"C'est pour survivre tata" dis-je desesperé.

Alors nous avions courru le plus vite possible, sans trop savoir ou nous allions. Par certains moments nous entendions la voix de Darwin de très loin, des fois se rapprochant, des fois d'en allant, des fois juste au dessus de nos têtes. Je ne vais pas mentir, c'était un moment absolument affreux et stressant

"Je sais ou vous êtes... Dites vous que vous êtes morts de toutes façons" Dit il en rigolant

Il arrêta de parler au bout de 5 minutes, et moi et ma tante attendions longuement dans le fameux couloir de la salle 32. Nous allions sortir quand soudain...

Tap tap tap tap

Des bruits de pas réguliers se firent entendre a quelques pas de nous, avec en plus une respiration erratique.

Nous n'avions pas attendu le dernier moment pour prend nos jambes a nos cous, mais le bruit que nous avions fait a orienté Darwin

"Vous ne m'échapperez pas!" dit Darwin

C'était la dernière ligne droite, ma tante et moi étions a bout de souffle. Je voyais quelque fois le croissant de lune de ma veste scintiller quand mon regard le balaya. Mais notre principale préoccupation est ce qu'il se passait derrière: Darwin était a quinze mètres de nous, puis rapidement à dix mètres, puis a cinq, avec en prime son corps entier se déversant de son sang.
J'ai pu entendre ma tante, dépossédé de moyens, pleurer de terreur.

Mais, d'un coup, nous nous retrouvions devant la porte. J'aggripai la poignée et l'ouvrit. Ma tante passa la porte vitrée, et moi aussi, et d'un coup, je referma la porte au visage de Darwin qui se retrouva raide sur le sol, dégoulinant de sang, et avec son affreux sourire à ses lèvres.

Ma tante et moi regagnions la voiture pour de bon sous le ciel voilé de Birmingham, et a peine assis sur les sièges, nous pleurions, pas de tristesse, pas de stresse ou de colère, on pleurait de soulagement.

Elle me prit dans ses bras, assez faiblement à cause de l'effort intense.

"Merci Luke, tu es un héros"

On était éclairé par la lumière de la lune, c'était de la magie, purement de la magie. C'était le paradis après l'enfer.





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⏰ Dernière mise à jour : Jan 28 ⏰

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