Chapitre 8

153 27 9
                                    

Réveillé par le soleil, Izuku s'évade en rougissant du lit qu'il a partagé avec Katsuki.

Il ne faut pas qu'ils trainent trop au lit, ils retournent aux ruines ce matin...

Connaissant le professeur, celui-ci ne leur laissera probablement que quelques menus tâches, pendant que, lui, travaille avec Ustra.

S'ils se dépêchent, ils pourront avoir du temps pour eux ensuite...


Comme le vert l'avait prévu, leur maître s'éclipse dans les entrailles du temple Mahètrien en compagnie de son confrère, ne laissant qu'une liasse de notes serrées en pattes de mouches à recopier, ainsi que trois caisses de matériels à descendre dans la grande salle.

Pendant que Katsuki s'attèle à cette dernière tâche, Izuku se plonge dans l'écriture familière de son maître, prêt à en restituer le contenu au propre.

C'est l'une des raisons pour lesquelles il aime tant travailler pour l'érudit ! Celui-ci étant aveugle, il ne peut réaliser de rapports ou de thèses dans une calligraphie présentable. Aussi il incombe à son serviteur de le réécrire... donnant, par la même, l'accès à celui-ci à tous ses textes savants.

Ce qui tombe bien, puisque le vert adore en apprendre toujours plus !

Cette fois, il s'agit essentiellement de commentaires et d'analyses sur l'architecture, dont l'érudit tire des conclusions sur la datation et le peuple l'ayant construit.

Ainsi, les colonnes ont un style typiquement nain. Mais le dallage semble s'apparenter davantage à du travail humain, laissant supposer qu'il s'agit d'un ouvrage de groupe. Ce qui est étonnant pour l'époque, celle-ci étant antérieure à la fondation des Dévoués de Mahètre, seul groupe multi-races connu étant susceptible de fabriquer un temple au dieu du destin.

Izuku découvre également quelques prises de notes agrémentées de schémas imprécis, signe que le professeur les a tracés à la va-vite, probablement à la suite d' une description prononcée à la volée par Ustra... Il faudra que le jeune serviteur demande au concerné de les lui répéter, pour être bien sûr de la retranscrire correctement.

Après plus d'une heure de lecture et d'écriture, il a mal au dos à force de rester courbé sur les papiers, aussi il s'étire, notant au passage que Katsuki a fini, et ce depuis sûrement longtemps, de transporter les caisses de matériels, le trouvant étendu dans l'herbe, les yeux clos.

Un sourire rêveur fleurit sur les lèvres du vert, alors qu'il détaille les traits si détendus et paisibles de son compagnon, embelli par les rayons de soleil qui jouent dans ses épis blonds...

« Encore quelques minutes et je prends une pause, allongé à côté de lui », se promet-il.

Il se dépêche donc de finir, cessant de dévorer tout le savoir qui s'étale sous son nez !

C'est pourquoi il faillit rater les symboles.

Une vague à côté d'un engrenage, tracés dans un bord de page, signalant qu'il n'est pas nécessaire de les recopier, ne s'agissant que d'une note personnelle de l'érudit.

En dessous, le professeur a uniquement écrit : « Ustra sait-il ? Danger ? »

Le jeune domestique reste interdit devant cette note dont le sens exact lui échappe.

Finalement, après un petit temps de réflexion supplémentaire, il hausse les épaules, décidant que ça ne le regarde pas, après tout.

Il pose son crayon, puis se lève, allant s'allonger dans l'herbe à côté de son compagnon, dont il entreprend d'admirer la musculature.

Maintenant qu'il a pris conscience qu'il ressentait quelque chose pour le blond, il éprouve un grand plaisir à simplement se délecter de sa beauté... !

Et l'omoplate de Katsuki dépassant de son débardeur, Izuku peut y découvrir sans mal le motif bleu de vague qui s'y trouve.

Identique à celui dessiné sur la note du professeur.

Statufié, il ne peut que fixer la marque, son esprit saturé d'interrogations.

...Comment ?

Comment est-ce possible ?

« ...Ka... Katsuki ? »

Un grognement ensommeillé lui répond : « Quoi... ? »

« ...Ma question va te paraître sûrement insolite, mais... Est-ce que tu t'es déjà fait un tatouage, un jour ? »

« Hein ? Non... Pourquoi ? »

À ces mots, le sang du plus petit achève de se glacer.

« Katsuki... tu as un motif de vague sur l'omoplate gauche. »

Pris d'une impulsion, il se penche et recopie dans la terre la marque.

Le blond l'observe faire, hypnotisé...

« ...Ma salope de mère avait le même chez elle... C'est une, putain, d'emblème de Launique ! » finit-il par juré entre ses dents serrées.

« Ce serait-elle qui... ? »

« Je ne sais pas... Peut-être... Je n'en ai aucun souvenir, en tout cas. »

Izuku se mord la lèvre, hésitant.

Doit-il ou non se confier à lui à propos de la note ?

« Les enfants ! Puis-je vous parler un instant ? »

Ils sursautent tous deux à l'entente de cet appel qui les arrachent brutalement à leurs pensées !

Le professeur Ustra se tient à l'entrée des ruines, leur faisant signe.

MarquésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant