Chapitre 15 : Dis-moi que tu veux la détruire

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- Quand vous voulez, mademoiselle Montgomery.

Je regarde les deux policiers, la psychopathe ainsi que nos avocats et mon père. Je fais craquer mes doigts depuis tout à l'heure sans dire un mot. C'est le moment pour moi de déballer mon sac. Je n'ai jamais eu l'opportunité de tout raconter à mon père. Enfin si je l'ai déjà eu, mais je n'avais simplement pas la force de dire tout ça à voix haute. D'après nos avocats, ma mère et son avocat se trouve de l'autre côté de la vitre teintée, en face de moi. Vu que je suis mineure et qu'on parle d'accusation très grave, elle a la possibilité d'avoir un droit de regard. J'ai tellement l'impression qu'ils sont de toute façon contre moi. Qu'elle les ait manipulés, comme elle l'a fait avec nous toute notre vie.

- Je pense que cela serait plus intéressant de poser des questions. Dix ans de violences ne se résument pas comme ça, s'exclame mon avocat.

- C'est elle qui accuse, on est déjà obligé d'écouter ses mensonges, dit un des policiers dans sa barbe.

La psychologue se racle la gorge.

- Je suis d'accord avec maitre Thomas. Je représente le juge ici, officier, donc je vous demanderai d'être professionnel. Dois-je vous rappeler que des enquêteurs de New-York souhaitent reprendre le dossier ?

Elle se tourne enfin vers moi et me lance un petit sourire. Le deuxième policier qui lui reste calme me fixe avant de se tenir plus droit.

- Quand les violences ont commencé ? Me demande-t-il

- Je ne sais pas vraiment.

- Pourquoi? Ajoute l'autre avec un petit sourire

- J'ai toujours plus ou moins vécu avec, répondis-je en haussant les épaules

- Je pense qu'on doit se souvenir de ce genre de chose non? Ajoute-t-il

Je souffle et mon père se racle la gorge. J'avale la boule de frustration.

- Non, pas quand on grandit comme ça. Je pensais que c'était normal, mais plus je grandissais et plus c'était violent. Plus elle était violente et plus je comprenais que tout ça n'avait rien de normal.

- Avec quoi, votre mère, vous frappez t-elle ? Me demande le policier le plus calme

- Avec tout et n'importe quoi, dis-je

- Va falloir être plus convaincante que ça ma petite, il faut faire un effort pour qu'un mensonge tienne, dit une nouvelle fois le policier

Mon père s'apprête à répondre, mais on entend un coup violent sur la vitre. Le policier qui est un vrai connard depuis le début se lève et sort de la pièce sans un mot. La tension est palpable et j'ai de plus en plus de mal.

- Il faut donner des exemples, Taylor, me souffle mon avocat

J'ai bien conscience que ma déposition ne ressemble à rien. Je n'y mets pas vraiment du mien. J'ai l'impression que ça ne sert à rien. Je prends une longue inspiration. Je dois le faire, pour ma famille et surtout pour le petit frère d'Ace.

- Quand elle ne frappait pas avec ses poings ou ses pieds, il y avait des chaussures, des cintres, un manche à balai, une poêle brulante, de l'eau, une batte de baseball... N'importe quoi qu'elle avait sous la main quand elle piquait ses crises.

- Votre mère vous accuse de tout inventer, elle dit que vous avez un problème avec la drogue ce qui vous rend paranoïaques. Elle dit également que votre père est violent...

- Je n'ai aucun problème avec la drogue, dis-je en regardant mon père.

- Donc vous n'en avez jamais consommé ? Me demande le policier

I needed you - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant