Chapitre 19

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Il saute presque de sa moto, et ne se retourne même pas pour voir si je le suis.

Pourquoi est-ce qu'on est là? Dans le quartier de Cody? Je suis quasiment sur que sa maison est 3 rues plus loins.

La maison devant laquelle on est, est quasiment dans le même état que celle de mon défunt.
Disons qu'elle tombe en ruine. Elle se subsiste à elle même, sans trop que personne ne sache pourquoi.

Il ouvre la porte en trombe alors que j'arrive à ses côtés à la même cadence.

L'intérieur n'est pas mieux. Le bois a l'air rongé d'un mal inconnu, la cuisine se résume à une pauvre cuisinière décrépis et un frigo d'à peine ma taille. Le canapé a même l'air d'avoir été récupérer dans la rue.

—Où est-ce qu'on est?

—Chez moi.

Le clique d'un cadenas que l'on referme, me fait me retourner. Pourquoi est-ce qu'il la ferme?

Il me dépasse en tenant sa blessure, s'engouffre dans un couloir en marmonnant:

—Détends toi je vais pas te tuer.

Sans le vouloir mes épaules s'affaissent, et je reste là dans l'entrée, à entendre son retour, j'entends des bruits de placards, le bois qui craque et le son de chose que l'on prend dans l'empressement.

Alors c'est chez lui? Je me plaît à observer les recoins de la petite pièce, depuis combien de temps vit-il ici?

Lorsqu'il revient son teint a l'air d'avoir encore pâlit. Il pose quelques chose sur la table, je m'avance à pas de loup, curieuse. Pendant que lui ouvre un placard de la cuisine. Du fil, une aiguille, des compresses et un ciseau.

Et maintenant, sur la table, une bouteille d'alcool. Appuyé contre cette dernière, il retire brusquement son t-shirt. Je ne peux pas m'empêcher de jeter un coup d'œil à ce que je pouvais caresser il y'a un an. Il a pris du muscle entre temps, du muscle et des cicatrices. Et la transpiration n'est sûrement pas dû à un footing. Ça n'augure rien de bon.

—Qu'est-ce que tu fou?

Il boit une grosse gorgée du liquide brun.

—Je me prépare pour l'opération. Tu ferai mieux d'aller te laver les mains.

Hein? Je le regarde sans comprendre, les informations rentrent mais sortent avant que mon cerveau ait pu les traiter.

—Faut suturer la plaie Nora. J'ai pas envie de crever ce soir.

—Tu veux que je le fasse.. moi?

Il grimace en prenant une autre gorgée, tout en compressant la plaie avec son haut.

—Il n'y a qu'à toi que je confierai ma vie.

Pensez ce que vous voulez. C'est sûrement mal de ressentir ce que j'ai senti à ce moment là, et je ne sais même pas ce que j'ai ressenti. Mais mon coeur a fait un saut. Ma conscience est d'ailleurs sortie de son trou avec un t-shirt spécial Ash.

—Et puis je suis plus assez lucide pour le faire tout seul.

Et maintenant elle retire son t-shirt, il lui en faut peu pour la décevoir dis donc. Je pars me laver les mains sans grande conviction, sans vraiment savoir ce que je vais devoir faire ensuite.

Et je ne sais pas pourquoi j'ai une image de chirurgien de Grey's anatomy qui se lave les mains avant d'aller au bloc opératoire. Tout sauf le bons moments de penser à ça.

Je lui en dois une. Après je partirai. Mais je lui en dois une. Il m'a sauvé la vie. Il m'a sauvé la vie? Pourquoi ?

En enlevant son t-shirt imbibé de sang, j'ai déjà les mains qui tremblent.

Bloom T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant