Chapitre 4

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Cette putain de sonnette. Putain putain de sonnette. La sonnerie est incessante et m'oblige à me lever du canapé où je me suis endormie la veille.

Je suis épuisée. Je ne sais pas exactement à quelle moment mes yeux se sont fermés, mais j'ai mal dans tout le corps à cause de ce foutu canapé.

J'essaye de me hisser jusqu'à la porte d'entrée. Qui peut-être bien savoir que je suis arrivée? Qui peut bien venir toquer comme ça chez les gens?

Finalement j'ai rapidement ma réponse. J'aurai du m'en douter.

—Alors t'es arrivé et ça te vient pas à l'idée de nous le dire?

Anthea... j'ai presque envie de lui refermer la porte sur le visage. Pitié qu'on me laisse tranquille jusqu'à ce que je doive sortir d'ici.

Autrement dit pour seulement deux occasions. Le festival de l'automne. Et le reps d'anniversaire de mon père.

—Je suis arrivée dans la nuit. Comment t'as su que j'étais là?

Je la laisse rentrer en me décalant légèrement sur la droite.

—J'ai vu ta voiture.

—Super et qu'est-ce qui t'amène à...

J'attrape mon téléphone sur le canapé pour regarder l'heure.

—14h en cette belle après-midi?

Elle soupire.

—Même pas un bonjour, ni de saut dans mes bras? Tu me déçois. J'espère que t'as au moins un café à me proposer.

Elle dit ça d'un air faussement dramatique pendant que je lève les yeux au ciel.

Je trouve ça fou que maintenant elle me demande ça, alors qu'elle avait une profonde aversion pour cette boisson il y'a encore deux ans. Les gens changent.

Dans la cuisine je l'entends me demander.

—Ta mère est en déplacement?

—Ouai, je suis toute seule.

Comme d'habitude. Ça me va très bien comme ça. Elle me gratifie d'un merci lorsque je lui ramène sa tasse fumante.

—T'aurai pu venir dormir à la maison tu sais. Comme au bon vieux temps.

Le bon vieux temps? Le temps où j'étais avec Matt? Ou celui où je pensais être avec l'amour de ma vie? Ou peut-être celui ou j'ai été complice d'un meurtre?

—Je suis bien ici t'en fais pas. Et puis faut bien que quelqu'un arrose les plantes.

Anthea fronce les sourcils, puis touche la plante sur la table du doigt.

—Elles sont fausses.

Évidemment que ma mère n'a pas la main verte. Et je ne sais pas pourquoi j'ai dit ce que j'ai dit. Mais autant dire n'importe quoi jusqu'au bout.

—Justement.

Elle lève les yeux au ciel.

—Passons, ma mère arrive ici te voir dans...

Elle regarde sa montre.

—20 minutes.

Hein? Mais putain je devais pas avoir de visiteurs. Je devais voir personne. Pourquoi quand j'implore le ciel, personne n'a l'air de m'écouter! J'essaye de dire quelque chose mais rien ne sort.

—Ferme la bouche Nora. Tu ferai bien de prendre une douche, sinon c'est elle qui va te passer un savon. Elle est déjà énervée que tu ne l'appelles jamais, si elle te trouve comme ça, elle va te forcer à manger 10kg de dinde et faire une sieste de trois heures avant le festival.

Bloom T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant