Jay

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« Ça va mon chéri ?

Je lève la tête vers ma mère puis acquisse, ma langue est gonflée, je peux à peine parler et encore moins manger. Je me nourris exclusivement de soupe depuis deux jours. On est fin octobre et c'est les vacances enfin, plutôt une « semaine de congé », le temps libre est drastiquement réduit quand on rentre à l'université. Je soupire puis me replonge dans mes notes, la semaine de congé n'est qu'une illusion, on a toujours plus de devoir à préparer ou à faire, c'est fatiguant.

A la fin de la journée, seul le quart de mes devoirs est bouclé. C'est désespérant mais là, je ne peux pas faire mieux, il faut aussi que je pense à moi. Je dîne avec ma mère puis l'aide à faire et ranger la vaisselle. Demain, c'est journée glandouille, pas de devoirs, pas d'université et surtout, pas d'Erwann. Je ne vais pas mentir, je suis un peu dégouté de devoir attendre deux mois avant de lui faire une pipe mais je sais que ça sera encore mieux avec le piercing. Aucun remord. En plus, j'ai vu sa tête quand on est sorti du magasin, il pensait à quelque chose de salace, je me demande bien quoi.

Je m'allonge sur mon lit avec mes pensées qui m'embrouillent l'esprit, j'ai vraiment besoin d'une pause. Pour l'instant, j'ai envie de dormir, je m'étire et plonge rapidement dans le sommeil.

-Les yeux dans les yeux, mes pupilles brunes dans ses orbes océans. Il est assis sur un lit et moi je suis à genoux sur le sol, ses mains veineuses bien plantées dans ma chevelure pendant que ma bouche fait des va-et-vient sur son sexe. Il apprécie mon travail car il lâche des sortes de grognements de satisfaction, je sais bébé, mes pipes sont les meilleures même si la tienne était pas mal non plus.

Ses réactions sont magnifiques, incroyables, le voir ainsi me fais bander à mon tour. Mais le meilleur, c'est son expression quand il atteint le point de non-retour, cette vision vaut tout l'or du monde. Ma bouche est pleine, j'avale avec difficulté son sperme, le goût et la texture sont étranges mais je m'en fiche, je veux juste lui et rien que lui. Lui pour moi, en moi ou moi en lui.

Nos visages se rapprochent, nos nez se touchent, nos lèvres s'effleurent, nos regards ne quittent pas celui de l'autre. On se veut, on se désire, on souhaite posséder entièrement l'autre, corps et cœur. Erwann, s'il te plaît, craque en premier.-

Et merde. J'ai encore rêvé de lui, de son corps et pourtant, on ne s'est pas embrassé. Maintenant que j'y pense, le seul contact intime qu'on est eu c'est une fellation de sa part, c'est très sexy comme contact mais ça manque de romantisme. J'expire bruyamment, je sens que ça va encore me prendre la tête et dire, que je m'étais promis une journée sans lui, j'ai l'impression que c'est impossible. On est connecté, pas comme des « âme-sœurs » c'est un concept trop nian nian pour moi mais plus comme deux bougies reliées par un fin fil rouge, on brûle ensemble pour être séparés à la fin.

Je me lève et cours comme je peux dans la salle de bain histoire de régler un petit problème avant de rejoindre ma mère pour le petit-déjeuner. L'ambiance est calme et détendue, ma mère est au courant pour ma rivalité avec Erwann, elle sait sur quel terrain, elle trouve ça stupide d'ailleurs.

-Dit moi mon grand... Vous êtes toujours en compétition toi et Erwann ?

Comment dire... cette situation est un peu compliqué.

-Bah... c'est un peu étrange mais... on a décidé d'y mettre fin.

-AH BON !

Elle a l'aire heureuse. Je sais que notre relation n'a pas eu une tournure conventionnelle mais comme même. Je tiens à lui, je ne sais pas si je l'aime mais il est important pour moi.

-En fait, notre objectif a changé maintenant, c'est entre nous. Tu sais maman, on ne se déteste pas au contraire, on s'apprécie énormément, on a envie de sortir ensemble, être un couple mais il y a quelque chose qui nous retient. On le sait tous les deux, il faut qu'on met fin à cette rivalité pour que notre relation évolue dans le sens que l'on souhaite.»

Elle s'est tu. Je ne sais pas vous, mais j'ai l'impression d'avoir fait une déclaration d'amour. Son nez se plisse, la tournure ne lui plaît pas. T'inquiète maman, Erwann n'est pas méchant, il est comme moi tout en étant très différent de ma personne.

Ma langue me fait encore mal, je grimace, c'est horrible. Elle soupire en me regardant, sans doute en train de juger mon acte stupide, j'ai pris rendez-vous sur un coup de tête. On finit de manger puis chacun va s'occuper de son côté, maman part au travail et moi je m'affale dans le canapé pour regarder des séries en streaming.

J'ai passé ma journée en mode larve, la motivation a quitté mon corps dès l'instant où je suis rentré en contact avec le canapé. La saison se termine et il n'y en a pas d'autre qui suit, j'ai la flemme de chercher autre chose à regarder, j'éteins la télé et tourne mon attention vers la petite bibliothèque près de l'entrée. Un livre retient mon regard, je me lève, l'attrape et m'écroule à nouveau sur le sofa. Iron Widow de Xiran Jay Zhao, la veuve de fer ? Je lis le résumé, ça à l'air pas trop mal, si ça peut me permettre de perdre du temps.

L'histoire est intéressante, j'aime bien.

Je ne suis pas un grand lecteur en général, je lis le strict nécessaire, je ne suis pas comme ces fous en Lettres qui se tapent une vingtaine de livres par semestre. Je n'ai pas avalé grand-chose à midi et mon après-midi s'est résumé à lecture, canapé, plaid et chocolat chaud. Le liquide sucré et brûlant me fait grimacer mais je tiens bon.

Lors que maman rentre, je n'ai pas bougé de ma place, je m'auto-étonne, j'ai presque fini. Je vois du coin de l'œil que maman sourit puis elle disparaît dans sa chambre, elle n'est pas discrète. Je termine mon livre, dernière page, dernière ligne, dernier mot. J'aime bien.

Je repose le livre dans la bibliothèque et retourne dans ma chambre, j'attrape mon téléphone et m'effondre dans mon lit tient, j'ai un message.

« J'ai hâte de te revoir, blakesly »






















Publié le 22/04/2023

Vraiment désolé/e pour le retard, mais j'ai plein de choses à organiser du coup, j'ai un peu oublié le livre.

Vraiment désolé/e T^T

Rêve pas, je sais que je te plaîsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant