Erwann

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« Salut Abellio !

Rien de tel qu'un casse-pied dès la première heure. Je me tourne vers lui, il a le sourire aux lèvres.

-Blakesly, ton piercing ne te fait plus mal ? C'est dommage, j'aime bien quand tu te la ferme.

Un sourire narquois se dessine sur son visage, il tire la langue celle-ci a retrouvé sa taille normale. Il se rapproche de moi puis me colle sans aucune considération pour mon espace vital ou mes amis.

-Arrête de mentir Erwann, je sais très bien que tu aimes ma compagnie et tous les bénéfices qui vont avec.

-Ouais bah à cause de ton petit caprice à la noix, je dois attendre deux mois de plus.

Son sourire s'agrandit, pourquoi doit-il être aussi mignon et fourbe ? Il ricane mais ne me quitte pas, quel casse-couille celui-là. Il finit tout de même par me lâcher pour aller en cours, je l'ai vu dans ses yeux, c'était à contrecœur. On finit à la même heure aujourd'hui, je vais donc me le coltiner tout le long du trajet retour mais bon, en vue de notre relation actuelle la journée peut finir de n'importe quelle façon. Mais pour l'instant, il faut que j'affronte mon pire ennemi, le prof de littérature.

J'essaie de me concentrer sur le cours, de noter quelque chose mais la voix de mon enseignant est absolument insupportable, son ton monocorde finit par avoir raison de mon attention. Comment peut-on suivre un cours quand le prof semble avoir encore moins envie que nous d'être là ? Tant pis, au moins j'écoute, j'ai tenu trente minutes franchement, c'est un exploit.

Je déjeune vers midi puis rejoins ma salle pour mon cours de méthodologie et après deux heures de torture sur un texte de Balzac, je peux enfin quitter la fac. C'est sans compter l'arrivée brutale de mon charmant rival, celui-ci me saute littéralement dessus et s'accroche à moi tel un koala, est-ce que je l'éclate par terre ou je n'en tiens pas rigueur ?

Ok, première option. Je me dirige vers la pelouse et le jette sur l'herbe, je me sens libéré d'un poids, c'est fou. Il rigole malgré le froid de novembre, l'herbe sous lui doit-être humide, désolé pour tes vêtements mon beau.

-Tu comptes rester ici blakesly ? Tu vas tomber malade avec le froid.

Il me regarde et hausse un sourcil puis son stupide sourire apparait sur son visage, il se lève et me fait face.

-Tu t'inquiètes pour moi Abellio ? Tu serais capable de t'occuper de moi si je tombais malade ?

-T'as pas des amis pour faire ce boulot ?

-Non, toi tu me conviens très bien.

Il m'épuise. Pourquoi lui ? Je soupire et m'éloigne, il me suit puis s'accroche à nouveau à moi, les autres nous regardent surpris, on a l'air d'un couple, c'est étrange. Jay ignore les regards mieux que moi, on prend le tram puis je le guide vers chez moi. Il me suit sans réfléchir, il rentre dans mon appart et prend immédiatement ses aises, il laisse son sac et son manteau par terre et s'allonge sur mon lit.

-Dégages de mon lit ! Tu as de la boue sur ton pantalon, je viens de changer les draps !

Mais cet imbécile ne bouge pas, je sais ce qu'il veut, il veut que je le porte et il va en profiter cet escroc. Je ne vais pas lui faire ce plaisir, j'attrape ma couette et la tire entrainant Jay dans une chute inévitable vers le sol. Il grimace mais je m'en fiche, il est hors de question de dormir dans des draps sales enfin... sales à cause de la boue.

-Erwann...

Nos yeux s'entrechoquent. Ses orbes sont très bavardes, elles expriment plein de chose, sa détermination, son intelligence et surtout, son désir. Il me désire mais il se retient, ce n'est pas l'envie qui manque, ni à lui, ni à moi. Je veux le toucher, l'embrasser et faire de lui mon petit-ami, je sais que c'est la même chose pour lui, ses yeux ne mentent pas.

-S'il n'y avait pas ce putain de pari, je t'aurai sauté dessus... blakesly.

Il lèche ses lèvres en ricanant, saleté d'allumeur mais je peux encore tenir. J'ai refait mon lit puis me suis installé à ma table pour commencer mes devoirs et j'en ai une tonne. Jay est resté par terre pendant plusieurs minutes avant de se dire que le sol est loin d'être confortable. On a travaillé chacun de notre côté durant une bonne heure et demi puis vers dix-sept heures, je suis interrompu dans mon travail par un stupide renard qui exige un goûter franchement, je suis désespéré, on est plus en maternelle ! Cependant, son comportement ne m'étonne pas, c'est un gamin coincé dans un corps d'adulte malgré certaines pensées... peu catholiques à mon égard. Je finis par accepter sa proposition, une petite pause ne se refuse pas puis on a repris nos devoirs. Je pense que cette journée ne va pas se finir sur une note sexuelle, rien de physique n'est en approche par contre, je ne sais pas pourquoi mais je pense qu'il va squatter chez moi ce soir.

Il est dix-neuf heures et on ne s'est pas sauté dessus, il n'est pas partit non plus. Je ferme un à un mes onglets de recherche puis éteint mon ordinateur, je range mes feuilles et me lève pour préparer le dîner. Alors que je m'occupe de la poêlé de légumes, je sens deux bras ceinturer ma taille et un visage s'enfouir dans mon cou, on dirait vraiment un couple, patience conscience, ça ne serait tarder.

-Je suppose que tu squatte ce soir. »

Il hoche la tête, le visage toujours caché. Je lui demande comme même une contribution, il doit mettre la table et m'aider pour la vaisselle. Après le repas, je me réfugie dans la salle de bain pour prendre une douche pendant qu'il essuie le reste de vaisselle. Je sors de la salle d'eau, fouille dans mon armoire et lui tend des vêtements pour la nuit qu'il accepte sans hésiter puis il part se laver à son tour. Quand il sort, je suis déjà dans mon lit en train de lire un classique, Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, Jay s'installe à mes côtés et pose sa tête sur mon épaule. Je finis ma page, cale un marque-page puis éteins la lumière. Mon charmant rival se couche dos à moi, je vais pouvoir en profiter. Je pose mon livre sur la table de chevet puis me tourne vers lui, mon bras droit s'enroule autour de sa hanche, ma main sur son ventre, mon bras gauche devient son oreiller et mon visage trouve sa place dans sa nuque.

« Bonne nuit, blakesly. »





















Publié le 29/04/2023

On approche petit à petit de la fin et franchement, vous me manquez déjà T-T

Rêve pas, je sais que je te plaîsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant