Erwann

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« Café, thé ou chocolat ?

Je me réveille dans un lit inconnu mais l'odeur qui se dégage des draps est familière. Je tourne la tête et tombe sur lui, lui en train de préparer un petit déjeuner. Je suis sûr qu'une personne extérieure verrait un couple alors que la seule chose qu'on est faite ensemble c'est se chauffer mutuellement et une petite fellation de ma part. Je me lève et m'approche de lui, il est mignon encore plus qu'hier soir, je pensais que c'était impossible.

-J'y pense blakesly...

-Quoi ?

Il se tourne vers moi, un sourcil haussé qui lui donne une expression agacée, vraiment très mignon.

-Tu n'avais pas dit que j'allais gémir ton nom ? Au final, c'est toi qui a gémis le mien. Et pourtant, je n'ai fait que te sucer qu'est-ce que ce sera quand je serai en toi ?

Ses joues rosissent, il est gêné ? Lui qui est pourtant si provocateur, aurais-je trouvé son point faible ? Est-ce qu'il rêve que je le prenne ? Oh Jay, j'ai terriblement hâte de te faire l'amour. Pas te baiser, te faire vraiment l'amour.

J'attrape ses hanches et le coince contre l'évier, mon visage se loge automatiquement dans son cou, j'aime son odeur, Jay s'il te plaît, craque le premier. Je sens ses doigts qui remontent le long de mes bras puis ses mains qui se croisent dans ma nuque. On dirait un couple et pourtant... il y a quelque chose qui bloque. On ne peut pas se mettre ensemble avant d'avoir couché, c'est débile comme façon de construire une relation mais la nôtre est déjà établie, on est des rivaux, des rivaux qui se désirent, on ressent des choses l'un pour l'autre et vice versa. Pour être officiellement ensemble, il faut mettre fin à cette rivalité et pour y mettre un terme, il faut que l'un d'entre nous craque.

-Abellio ? T'as pas cours ce matin ?

Techniquement, si mais flemme, j'ai envie de rester avec lui. Je m'accroche encore plus à lui et je crois qu'il a compris le message puisse qu'il soupire, veut-il me faire croire que la situation ne lui plaît pas ? On peut vite régler cette situation, son cou est juste là, à porter de mes lèvres. Pourquoi se priver ?

Je l'embrasse, je sens qui frissonne quand ma bouche rentre en contact avec sa peau. J'ai envie de plus, mes dents s'ajoutent pour laisser des marques de mon passage sur lui. Il tire mes cheveux pendant mon travail, il retient le moindre son qui pourrait s'échapper de sa bouche.

Je finis par m'arrêter, je contemple mon œuvre et c'est magnifique.

Ses joues concurrencent la couleur de la marque dans son cou, il essai de respire convenablement et ses yeux... bordel c'est beau. Son regard pétille de désir, mais je ne veux pas craquer.

-Hors de question d'aller en cours alors que j'ai déjà quelque chose d'intéressant devant les yeux.

Il tire sa tronche de «ah, vraiment ? » avec un sourire au coin. Il se détache de moi et m'éloigne de lui ainsi que de l'évier.

-Puisque tu n'as rien de prévu, peux-tu m'accompagner à mon rendez-vous ?

-Un rendez-vous ?

Il sourit et s'éloigne pour s'installer, il mange tranquillement ses tartines, il me nargue presque. Je le rejoins à mon tour et lui pique son pain, il me fusille du regard mais je n'y tiens par rigueur.

Après le petit déjeuner, on fait la routine de l'étudiant c'est-à-dire, vaisselle, toilette et habillement. On est enfin dehors.

Il me guide et je constate qu'on retourne dans le centre-ville. On traverse la Grande Place et tourne dans une petite rue un peu cachée, pour s'arrêter devant une boutique. La devanture est explicite, c'est un perceur-tatoueur. Jay rentre et je le suis, un homme se tient à l'accueil, couvert de piercings et de tatouages. Mon charmant rival l'interpelle et lui explique qu'il a un rendez-vous pour un piercing et je n'arrive pas à retenir mon sourire quand j'apprends l'emplacement du futur morceau de fer. On s'installe dans la salle d'attente, ça ne devrait pas tarder. Il stresse un peu, ses doigts bougent nerveusement sur le cuir du fauteuil, je lui attrape la main pour le rassurer.

La porte s'ouvre sur le perceur, celui-ci invite mon blakesly à s'installer mais Jay ne me lâche pas, il veut que l'accompagne. Je me retrouve donc assis aux côtés de mon charmant rival pendant que celui-ci se fait charcuter la langue par un professionnel.

Il a mal mais il est heureux et fier.

Une jolie bille argentée repose sur sa langue, ça lui va bien. Il s'amuse avec son nouveau piercing, profite car tu vas douiller dans les jours prochains. Mais soudain, la réalité me foudroie, la cicatrisation va prendre combien de temps ?

-Jay ?

Il se tourne vers moi, la bouche étrangement close.

-Quoi ?

-Tu sais combien de temps il te faut pour la cicatrisation ?

Il acquise en hochant la tête, il me montre huit doigts. Huit quoi ? Jours ? Semaines ? Mois ?

-Semaines... »

Il grimace, ça commence. Il a mal mais ce n'est que le début mon cher. Je soupire, il ne va pas pouvoir utiliser correctement sa langue pendant deux mois ? Ça rallonge la durée de notre pari, c'est embêtant mais tant pis, il sera mon cadeau de noël en retard. Cadeau de noël ? Mon imagination est vraiment mal centrée, je l'imagine déjà emballé dans un simple ruban sous mon sapin.

Je plante mon regard dans le sien, son nez se plisse, il a dû comprendre que mes pensées sont pas très saines. Il me frappe, bon pas très fort mais comme même... quel petit être violent et provoquant. Il ne s'est pas fait percer la langue par hasard ou juste pour lui, il a quelque chose derrière la tête.

On se quitte au tram, moi je rentre et lui, il va en cours.

J'ai du mal à le lâcher mais j'ai deux cours à rattraper et des partiels à réviser, il faut que je valide mon semestre pour continuer l'année sans avoir à subir les rattrapages de juin.

Mon téléphone vibre, je n'ai aucun doute sur l'identité de l'envoyeur, je récupère mon portable et l'allume pour lire son message.

« Je suis sûr que tu vas adorer mon piercing quand la cicatrisation sera finit. »



























Publié le 15/04/2023

Rêve pas, je sais que je te plaîsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant