Gabriel embrassait Thomas. Ses mains glissèrent dans son dos, puis sur ses reins avant de finir sur son cul qu'il écrasait dans ses grandes paumes. Thomas s'arquait contre lui, s'accrochant à sa nuque quand le brun se redressait en position assise. Ils étaient torse contre torse, leurs cœurs battaient fort contre leurs cages thoraciques alors que le garagiste utilisait sa force brute pour s'extirper du canapé, Thomas accroché à lui comme un koala. Le blond avait enroulé ses bras autour de sa nuque pour se stabiliser, dégustant les lèvres de Gabriel.
Il sentait ce dernier le déposer gentiment sur les draps faits de son lit. Il reculait pour se retrouver au centre, Gabriel toujours entre ses cuisses ouvertes. Le brun quittait ses lèvres pour déposer des baisers sur sa mâchoire, frottant légèrement ses lèvres contre le chaume. Il embrassait ensuite sa gorge, faisant tourner la pointe de sa langue autour de la pomme d'Adam de Thomas. Il continuait son périple sur son torse. Il embrassait, suçotait la peau encrée, y ajoutant sa propre couleur. Quand il parvenait à son téton gauche, il relevait les yeux pour capter le regard fiévreux et lubrique de Thomas. Il jouait avec l'appendice rose qui gonflait sous ses lèvres. Thomas perdait patience, ses mains se glissèrent dans les cheveux longs de Gabriel, l'incitant à cesser cette torture agréable pour enchaîner avec une nouvelle. Gabriel abdiquait.
Il reprenait son périple le long de son sternum, suivant la ligne discrète de ses abdominaux. Thomas respirait fort, son ventre se creusant à chaque respiration, à chaque fois qu'il s'arquait tantôt pour fuir, tantôt pour approfondir les attentions du garagiste. Gabriel faisait exprès de rester sourd à ses demandes muettes, continuant son œuvre selon son propre plan. A l'aide de ses mains, il immobilisait le bassin de Thomas contre le matelas, l'empêchant de bouger alors qu'il s'attaquait à son pelvis. Il déposait un baiser sur la base de l'érection de Thomas, son nez s'imprégnant de l'odeur musqué de ses poils pubiens. Il entendait Thomas haleter et son membre tressauter contre son menton. Les lèvres de Gabriel se tordaient en un rictus satisfait alors qu'il venait mordiller du bout des dents la peau fine et très sensible de ses couilles, pile au niveau du frein. Thomas tentait de ruer sous lui, ses jambes tremblaient de part et d'autre des épaules du brun. Il recommençait. Et à chaque fois, Thomas jurait sur tous les dieux existants.
- Gabriel...
- Hm ?
- Je ne veux pas jouir...
- Vraiment ? Demandait Gabriel en posant son menton sur le pelvis de Thomas, ses yeux mi-clos donnaient l'impression qu'ils étaient un gouffre sans fond.
- Pas comme ça... Thomas échappait un gémissement alors que Gabriel venait d'embrasser sous son nombril.
- Comment veux-tu que je te fasse jouir ?
- Je te veux... Je te veux en moi, Gabriel.
- Sois patient.
- Va te faire foutre ! Baise-moi, putain !
- Quelle vulgarité. Ricanait Gabriel en se redressant. Pourquoi j'accorderais ta requête ?
Gabriel s'installait à son aise au-dessus de Thomas. Il reposait sur ses coudes qui était de chaque côté du torse de Thomas, sans vraiment le toucher. Il avait remonté un peu ses genoux, ce faisant, ses cuisses étaient glissées sous celles de Thomas, le surélevant assez pour que le pelvis du brun soit aligné au corps du blond. Quand il parlait, ou bien que Thomas lui répondît, leurs nez se frôlaient.
- Parce que tu m'aimes ?
- Est-ce un argument suffisant ?
Thomas émettait un cri indigné et ruait afin de faire frotter son érection avec celle de Gabriel. Ce dernier produisait un son si rauque qu'on aurait dit l'ours blanc qui avait traversé Tromsø l'hiver dernier. Une lueur de défi passait dans le regard de Thomas. Le brun se redressait alors sur une main et de l'autre, il immobilisait les poignets du barbier au-dessus de sa tête. Il prenait ensuite appuie sur ceux-ci, libérant de son poids son autre main qu'il faisait glisser jusqu'à la gorge de l'américain. Il serrait sa gorge, sentant sa protubérance contre sa paume et quand Thomas déglutissait. La lueur de défi laissait place à un désir ardent.
- Je ne vais pas te baiser, Thomas Bellâtre. Disait Gabriel de sa voix guttural.
- Tu en as envie autant que moi, Gabriel. Disait Thomas dans un souffle.
- Je ne veux pas te baiser. Gabriel se baissait jusqu'à ce que ses lèvres ne soient pas loin de celles de Thomas. Il mordait sa lèvre inférieure, tirant dessus avant de reprendre : je veux te faire l'amour.
Gabriel voyait les larmes envahir les yeux de Thomas. Gabriel souriait, plutôt fier de son effet. Ses mains libérèrent Thomas. Il repoussait les cheveux qui collaient à son front pour y déposer un baiser. Puis il en déposait deux autres sur ses paupières, un autre sur son nez puis ses lèvres. Le baiser qu'ils échangèrent fut doux, le plus doux qu'il n'ait jamais échangé ensemble, ni avec personne d'autre. De son pouce, Gabriel effaçait la larme qui avait coulé sur sa joue d'albâtre. Ils s'écartèrent pour reprendre leur souffle, gardant cette proximité intimiste, enfermé dans leur petite bulle symbolisée par la chevelure brune de Gabriel qui tombait autour d'eux comme une auréole.
- Je t'aime Gabriel Castiel. Murmurait Thomas. S'il te plaît fais-moi l'amour. Je veux te sentir en moi. Je veux te sentir contre moi. Je veux te sentir partout sur moi.
Gabriel souriait. Il ne se sentait pas encore capable de rendre ces mots à Thomas. Parce que dans sa bouche, c'étaient des mots forts, et si un jour il venait à blesser Thomas, il ne voulait pas que ces mots deviennent un mensonge. Le jour où il lui dirait, s'il lui disait, c'est qu'il sera prêt à ne plus regarder en arrière, briser les chaînes de son passé qui le retiennent. Mais au regard que lui lançait Thomas, à la pliure de ses lèvres tordues en un sourire éclatant, il savait. Il savait que Thomas ne lui en voulait pas de ne pas être en mesure de lui dire ses mots. Et qu'il savait. Thomas savait qu'il les pensait tout de même.
La main de Gabriel se glissait donc entre leurs corps, guidant son érection face à l'entrée de Thomas. Il n'avait pas besoin de le préparer mais il se glissait tout de même doucement en lui, centimètres par centimètres jusqu'à ce qu'ils ne soient plus qu'un. Il sentait Thomas pulser autour de lui, son corps le moulant comme un gant. Gabriel l'embrassait, leurs langues jouaient lascivement l'une contre l'autre, et l'une avec l'autre. Il caressait l'érection du blond afin de la rendre tendue sans le faire jouir. Il voulait le faire jouir doucement, délicatement et de la meilleure des façons qu'il soit.
Gabriel glissait un bras sous l'épaule de Thomas ainsi que sous sa nuque, sa main se posant sur l'autre épaule. Il l'embrassait comme s'il était une délicate porcelaine. Il sentait les soupirs d'aise de Thomas contre son visage. Il prenait appui sur son autre bras et bougeait enfin. Il sentait son érection glisser hors de son cocon chaud, les muscles de Thomas se contracter autour de lui. Il le pénétrait à nouveau avec langueur. Ils gémirent comme un seul homme. Il recommençait. Et plus il le faisait, plus le rythme devenait soutenu, tout en les rendant chèvre. Ni l'un ni l'autre n'avait jamais eu une relation sexuelle de la sorte, dans la délicatesse, dans la douceur, dans le plaisir partagé. Les deux ex-taulards tremblaient de tous leurs membres alors qu'ils se donnaient l'un à l'autre, que leurs sentiments dépassaient leurs enveloppes charnelles. Ils firent l'amour, doucement, délicatement. Gabriel n'avait jamais ressenti cette joie quand il faisait jouir Thomas qui se répandait entre leurs torses. Il n'avait jamais connu tel orgasme quand il venait à son tour dans l'antre chaude de Thomas. Ils n'avaient jamais ressenti un tel sentiment de plénitude alors qu'ils s'écroulaient l'un contre l'autre sur les draps froissés. Et il n'avait jamais pris soin de quelqu'un post-coït comme il le fit. Gabriel avait l'impression d'avoir vécu sa première fois aujourd'hui.
Thomas l'avait débloqué.
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Unlcked (tome 2 LCKED)
RomanceTrois ans ont passé depuis la dernière fois que Gabriel a vu Thomas. Trois ans depuis la dernière fois où il a senti la chaleur de sa peau et de ses lèvres sur les siennes. Sa vie est maintenant dans la petite ville de Tromsø, au nord de la Norvège...