𝟒𝟔. 𝐏𝐫𝐞𝐧𝐝𝐫𝐞 𝐬𝐨𝐧 𝐜𝐨𝐮𝐫𝐚𝐠𝐞 𝐚 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐦𝐚𝐢𝐧𝐬 𝐞𝐭 𝐥𝐞 𝐝𝐢𝐫𝐞 𝐚 𝐯𝐨𝐢𝐱 𝐡𝐚𝐮𝐭𝐞

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Lundi 13 janvier, Séoul, Corée du Sud,

Le lendemain matin, je me réveille dans un lit froid, dépourvu de la chaleur corporelle de mon amant, s'étant éclipsé discrètement hors des draps pendant mon sommeil. Un œil ouvert, l'autre à demi-fermé, je le cherche d'un regard encore somnolent, après m'être redressé, en ayant pris appui sur le matelas à l'aide de mes coudes.

— Jaekyung ? l'appelé-je d'une voix ensommeillée. Tu es dans la salle de bain ?

Je tourne la tête vers la porte de la salle d'eau, grande ouverte, la lumière éteinte. La seule chose de parfaitement perceptible dans l'ensemble de la pièce, est cet arôme d'eau de cologne, avec laquelle il se parfume le matin, après avoir pris sa douche. Une odeur agréable, aussi douce et délicate qu'une caresse de plume sur la peau, mais aussi une fragrance réconfortante, me procurant un sentiment de sécurité. Nos draps en sont imprégnés, tout comme son oreiller que je prends contre mon corps, le serrant de toutes mes forces, en fermant les yeux le temps de quelques secondes, avant que les souvenirs de notre soirée ne surgissent dans mes pensées, me frappant comme un fouet, en réalisant ce que nous avions fait.

— On l'a fait ? murmuré-je à moi-même, en écarquillant les yeux, une touffeur enivrante prenant soudainement possession de mon enveloppe charnelle. J'ai joui... Il a joui... On...

Je ne saurai comment vous décrire le sentiment que je ressens à cet instant, mais c'est comme si mon corps brûlait de l'intérieur, mais pas de honte, bien au contraire ! C'est sans nul doute une émotion d'euphorie, en comparaison avec cet état de timidité auquel j'ai été confronté, face à l'acte qui s'était produit entre mon homme et moi. Nous n'avions pas fait l'amour à proprement parler, même si, à mes yeux, c'est tout comme. On m'a longtemps fait croire que le sexe n'est que du sexe. Qu'il n'y a rien d'autre que la pénétration, et le plaisir du dominant qui est plus important que celui du dominé. Que rien ne compte plus que le fait d'éjaculer, signifiant que la partie est terminée. Mais c'est faux. Tout n'a été qu'un tissu de mensonges depuis tant d'années.

Les rapports sexuels ne sont en rien qu'une partie de baise insignifiante, et que même s'il n'y a pas eu de pénétration ce soir-là, ce que nous avons fait, est du sexe avec tout ce qui va avec ; les sentiments, les mots doux, les caresses, aussi prudentes et délicates soient-elles, les échanges de regards, les sourires et les rires, nos cœurs battant au même rythme, nos souffles s'égarant contre nos épidermes, engloutis dans des baisers passionnés. Nos gémissements étouffés, ainsi que notre amour, que nous avons renforcé sans s'en rendre compte.

Le sexe, lui, n'est que secondaire par rapport à tout ce que l'on éprouve l'un pour l'autre. Il n'est là que pour le démontrer d'une autre manière, pour rendre nos mots encore plus puissants, pour rendre nos regards encore plus intimes, pour ne faire réellement qu'un, le temps d'une nuit.

— Je ne suis plus impuissant ? me dis-je en gardant la même intonation de voix, tout en soulevant les draps avec curiosité, pour me rendre compte que mon pénis est dressé comme un sabre-laser.

Je bande ? m'exclamé-je avec stupéfaction dans mes pensées. Mais ce n'est pas possible ?! Ce n'est pas po...

— Hey, la belle au bois dormant, tu as bien dormi ?

La voix de mon amant surgit inopinément dans mon dos, m'arrachant un braillement de terreur. Je camoufle mon érection dans un mouvement brusque, pour pouvoir me tourner vers lui, essoufflé après être devenu rouge comme un coq.

Il me fixe d'un air déconcerté, avant d'être épris d'un fou rire, qu'il ne parvient pas à contrôler.

— Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? lui demandé-je d'un regard jugeur. Tu m'as fait peur, idiot ! Pourquoi tu ne m'as pas réveillé en même temps que toi ?

A Nos Âmes ÉcorchéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant