Elle a traversé une nuit sans étoiles, a vu un amandier sans fleurs et des tournesols fanés. Entre mots et coups de pinceaux, Lyne raconte sa bataille contre la maladie et le deuil, dans une lettre adressée à celui qu'elle aime.
« Pour mon précieux...
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Il était une fois un monde où l'on me demanda d'exister sans toi. Et dans cet univers coloré, j'ai l'impression de me remettre à pousser, de grandir doucement, comme une fleur après un hiver trop rude. Tu m'as quitté il y a un an maintenant, et le printemps revient doucement. Le soleil que tu m'envoies m'aide chaque jour à reprendre des forces. J'ai la sensation de pouvoir avancer à nouveau.
Alors désormais, j'observe ces tableaux que tu aimais tant avec le sourire. Les tournesols me paraissent plus vif, et la nuit étoilée me semble plus douce. Peut-être que bientôt, je pourrais éclore comme l'amandier en fleurs. J'espère qu'il t'est toujours permis d'admirer ces toiles là-haut. Pour ma part, je continuerai de les regarder un long moment encore, l'âme plus légère.
Ce jour-là, ce jour froid de février, on m'a ordonné d'apprendre à vivre malgré la peine qui m'a broyé le corps, malgré le trou béant qui m'a transpercé le cœur. Je crois que, contre toute attente, j'ai réussi.
Et maintenant, je me demande si toi aussi tu souris en regardant ma nouvelle vie.
Avec tout mon amour et pour toujours, Lyne. »
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Van Gogh, Amandier en fleurs, cadeau à son frère Théo, pour célébrer la naissance de son fils Vincent (février 1890).
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À mon papy, j'espère que toi aussi tu souris en regardant nos nouvelles vies. À ma mamie, mon modèle ; merci de t'être battue si fort. Je t'aime.
