Feder, Alex Aiono - Lordly.
Layna.
La foule se dissipe dans toute la villa, comparable à une fourmilière en ébullition. Des fracas d'hilarité émergent de toutes parts.
Des silhouettes dissimulées se glissent furtivement dans les couloirs, les œillades complices se retrouvent, se perdent, et chacun se précipite vers une direction différente.
Néanmoins, je ne ressens aucune once de frénésie. Pas un sourire, pas un rire. Exclusivement cette impression étouffante de l'engrenage dans lequel je m'engouffre.
Chaque contact parmi ce monde me raidit. Chaque main qui effleure mon bras, chaque épaule que je heurte, augmente ma tension d'un cran, conjointement aux décibels de la musique assourdissante qui résonne dans mes tympans.
Mes sens primitifs se déploient à une vitesse folle, accentuant mon état. Ma sueur s'exsude par tous mes pores.
Et si cela se révèle être lui, que je bouscule sans faire exprès ? Mon téléphone vibre dans ma poche, une distraction qui me pétrifie sur le champ.
Je lis le nom d'Evan qui s'affiche brièvement sur l'écran avant de balayer la notification d'un doigt. Je ne peux pas lui répondre. Pas maintenant.
Mon objectif est bien plus urgent : fuir. Fuir le regard de glace de l'autre psychopathe. Il faut que je me sauve de cette chasse malsaine dont je suis la proie sans refuge.
Peut-être qu'il ne cherche pas à me capturer ? Peut-être que ce regard n'était qu'un jeu de hasard, une simple coïncidence ?
Le hasard n'existe pas.
Cette certitude m'envahit et me fait accélérer, ignorant la brûlure dans mes jambes et le feu dans mes poumons.
À bout de souffle, je grimpe au premier étage. Le dédale de pièces m'offre un dernier espoir d'échapper.
Je ne sais pas de quoi il est capable, mais si j'en crois ma meilleure amie, c'est quelqu'un de foncièrement dangereux. Et il vaut mieux prévenir que guérir.
J'aperçois une chambre mi-close et m'y glisse distraitement, tentant de refermer doucement la porte derrière moi, ce qui émet un léger craquèlement. Le silence m'apaiserait presque.
Je l'ai semé...
En me retournant pour chercher un interrupteur, mon souffle se coupe net. Il est là, assis nonchalamment sur le lit. On dirait qu'il m'attendait, partiellement éclairé par les rayons de lumières qui passent par-dessous la porte.
Son regard brille d'une lueur de défi, puis un sourire narquois étire ses fines lèvres. Redwane m'observe, le regard moqueur, et laisse échapper un léger gloussement avant de souffler d'une voix suave :
- Échec et mat.
La colère et l'adrénaline me montent à la tête, me faisant presque trembler d'effroi.
- Va te faire foutre ! lâché-je dans un souffle rude.
Avant qu'il n'ait le temps de réagir, je sors de la pièce, refermant l'accès d'un coup. Le claquement résonne dans le couloir vide, mais je n'ai pas un centième de seconde pour savourer ce semblant de victoire.
La course continue, le cauchemar semble sans fin. Vais-je devoir me dérober jusqu'à minuit ? Parce qu'avec mes talons, ça risque de se compliquer davantage....
Je descends précipitamment les escaliers, lançant des regards anxieux autour de moi, m'attendant à le voir surgir à chaque pas.
À force de m'époumoner de la sorte, je sens mon muscle cardio-vasculaire carburer à mille à l'heure.
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Parfaitement Imparfaits : tome 1.
Roman d'amourRedwane Anderson. Fils du plus grand mafieu de Los Angeles au caractère bien trempé et dénué de tout respect envers les autres, ne laisse personne sortir indemne de son passage. Prêt à faire couler le sang pour obtenir ce qu'il veut, personne ne peu...