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CHIARA
Gênes, Italie, 6h45.

Je grogne en entendant mon téléphone sur ma table de chevet. Comme 5 matins sur 7 ce foutu réveil me tambourine dans les oreilles, signe que je dois me lever pour aller travailler.

Je travaille depuis maintenant 2 ans dans un café du centre ville de Gênes, j'ai toujours vécu dans cette superbe ville et j'aime imaginer ne jamais la quitter. Tous mes souvenirs y sont ancrés, à chaque bâtiment, chaque coin de rue, chaque bars où j'avais bu plus que de raison au temps du lycée. Tous ces souvenirs dans mon esprit, bons comme mauvais, sont accrochés à cette ville. Mais surtout lui.

Après avoir éteins mon deuxième rappel d'alarme, je sors de mon lit. Il est à présent 7h et je dois me dépêcher de me doucher et m'habiller car j'embauche à 8h.

Mon appartement se situe à 20 minutes du centre de Gênes et même si Antonio, mon patron, est très gentil, il tolère assez mal les retards répétés. Je ne compte même plus le nombre de fois où il m'a remis à l'ordre.
Roh ça va, je n'ai jamais plus de 5 minutes de retard ! Et Antonio m'apprécie bien trop pour envisager de me virer. Enfin, je crois.

7h40. Je descends les escaliers de mon immeuble d'un pas pressé, je vis dans un appartement au deuxième et dernier étage. Celui-ci a une vue imprenable sur la mer et est situé dans un bon quartier de Gênes. Je n'ai vraiment pas à me plaindre. De plus, j'en suis propriétaire, alors je peux y faire les aménagements que je souhaite sans qu'un vieil aigris ne vienne me prendre la tête car je gâche le charme "vieillot" de cet immeuble.

***

Je gare enfin ma voiture après 25 minutes de route (il est 8h05, oui je suis en retard, mais un gamin sur un Vespa m'a ralenti) sur le parking réservé au personnel du café "Bello Antonio". Non, vous n'avez pas rêvé, le nom du café veut vraiment dire "Bel Antonio". Avais-je oublié de préciser qu'Antonio était un tantinet narcissique ?
Je passe la porte du café sans sourire à mes collègues qui mettent les tables en place, c'est fou comme je ne peux pas me voir leur têtes ! Tous des hypocrites, je n'arrive pas à faire semblant.

C'est alors qu'une voix masculine arrive à mes oreilles.

- "Chiara sei ancora in ritardo !! (Chiara tu es encore en retard) Dépêche toi d'aller poser tes affaires et va aider Adriana derrière le comptoir avant que les premiers clients arrivent !" s'exclame Antonio, ses cheveux grisonnants plaqués en arrière de son crâne, du fond de la salle de son café.

Je pars rapidement poser mes affaires dans l'arrière salle avant de rejoindre Adriana derrière le comptoir comme Antonio me l'a demandé.

- "Buongiorno (bonjour) ma belle, t'as une petite mine, t'as pas beaucoup dormi je me trompe ?" me lance Adriana en me voyant arriver près d'elle.

La jolie blonde de 25 ans aux yeux noisette et à l'allure de mannequin me regarde d'un air peiné. Nous avons 3 ans de différence, et pourtant elle parait avoir mon âge tellement son visage inspire la jeunesse.

- "Salut, non j'ai pas réussi à m'endormir avant 4h du matin, ça se voit tant que ça ? lui dis-je tout en me retournant en direction du miroir accroché au mur au-dessus des machines à café (encore un truc d'Antonio pour pouvoir s'admirer à longueur de journée). J'ai pourtant essayé de me maquiller pour cacher mes cernes."

J'analyse mon visage, elle a raison je ne ressemble pas à grand chose. Des énormes cernes trônent sous mes yeux, signe évident que mon sommeil manque et j'ai les pupilles tellement dilatées par la fatigue que l'on aperçoit que très peu le bleu de mes yeux. Mais cela m'importe peu.

ALLEANZAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant