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CHIARA
Appartement de Chiara, 6h00.

Allongée sur mon canapé où je me suis endormie deux heures plus tôt, un parfum que je ne connais que trop bien emplit mes narines et me réveille lentement. Ce mélange d'épices et de lavande avec une petite touche boisée était autrefois l'odeur que je préférais, mais maintenant, il ne me ramène qu'à cette nuit-là, celle que je préfèrerais n'avoir jamais vécu.

Ce parfum, le Sauvage Elixir de Dior occupe tout l'air de mon salon. J'ouvre enfin les yeux et cherche mon téléphone sur le canapé, il a dû glisser de ma poche durant mon sommeil. Je râle en voyant qu'il n'est que 6h et que j'aurais donc pu dormir 45min de plus. Je m'étire suite à cette courte nuit sur mon canapé, en plus des courbatures de ma séance de musculation d'hier j'ai maintenant des tensions dans tout le dos à cause de la dureté de mon canapé.

Je devrais probablement penser à le changer.

Je me lève alors pour prendre une cigarette dans mon paquet et aller me préparer un café. Un énorme café. Une fois ma tasse à la main, je me dirige vers mon balcon et allume ma clope afin d'inhaler la nicotine tout en fixant mon regard sur la mer face à moi.

Je ne fume que rarement. Seulement durant les soirées et lorsque je suis stressée, anxieuse ou énervée. Aujourd'hui, je fume pour calmer mon stress, j'ai réfléchi toute la nuit à tout ce qu'il s'est passé. Pas une trace ni un indice ne pouvait m'aider à identifier l'intru qui s'est infiltré chez moi hier.

J'expire la fumée de ma cigarette avant de l'écraser dans mon cendrier et de rentrer dans mon appartement en refermant ma baie vitrée. Ce n'est qu'à ce moment-là que mon cerveau s'activa, comment est-ce possible que mon appartement soit empli de son parfum alors que je ne l'ai pas racheté depuis plus d'un an ? Rien dans cet endroit ne porte son odeur, son parfum ou quoi que ce soit d'autre, donc comment expliquer ce que je sens depuis plus de 20 minutes ?

Ça ne peut pas être la personne qui est entré dans mon appartement, car son parfum est ce qui m'a alerté sur sa potentielle présence. Je sais donc que les deux parfums sont totalement différents. Mon odorat doit me jouer un tour pensant sentir cette odeur pour faire réagir mon cerveau. Je ne vois pas d'autre option.

Bordel je vais avoir besoin de plus d'une clope pour me détendre.

***


Il est à présent 7h25 et je m'apprête à quitter mon appartement pour aller travailler. Je n'ai vraiment aucune envie de supporter les réflexions d'Antonio, les clients mécontents ou les imbéciles qui me servent de collègues durant toute une journée, mais bon pas le choix.

Je décide d'aller jusqu'au Bello Antonio en courant, quoi de mieux qu'un petit footing pour faire échapper mes pensées trop envahissantes. J'attrape mon arme toujours sur la table basse et me dirige vers mon meuble d'entrée où j'ai laissé le reste de mes cartouches. En les attrapant je remarque en dessous une petite carte noire avec un nom et une adresse.

"Giuseppe Corelli
Via di San Pantaleo, n°1.
16137 San Pantaleo"

San Pantaleo est une banlieue de Gênes, il ne s'y passe généralement pas grand chose. D'ailleurs on y retrouve plus de parc et de petites forêts que d'habitations. Je glisse la carte dans ma poche et sors de mon appartement en veillant à bien fermer la porte à clé.

En courant je dois avoir 30 minutes pour arriver jusqu'à mon lieu de travail, alors je pars rapidement. Je passe devant les plus beaux immeubles de Gênes, croise la population de cette merveilleuse ville qui s'active pour ce dernier jour avant le weekend. Je vois des personnes prendre le bus, d'autres aller travailler en vélo et d'autres encore profiter du soleil levant pour marcher ou comme moi faire un footing.

ALLEANZAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant