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CHIARA
Le Baia, 2h00.

Cela fait maintenant 3h que nous sommes rentrées dans la plus populaire des boites du centre ville de Gênes.

La musique est assourdissante, elle se répercute partout dans la salle, me faisant ressentir les basses jusque dans mon ventre.

Nous sommes au milieu de centaines de personnes qui dansent, boivent et chantent à s'en briser les cordes vocales. Adriana a retrouvé des amies à elle et nous passons maintenant la soirée toutes les six. Autant vous dire que mon cota d'amabilité était largement épuisé après avoir dû dire bonjour à ces quatre filles.

Je n'ai pas bu un seul verre. Je préfère garder les idées claires, puis je dois conduire pour rentrer. Pas franchement envie d'abimer la Dodge pour tester d'aller à la voie 9 ¾ sous prétexte que j'ai cru voir Edwige disparaître à travers le mur.

Oui c'est déjà arrivé. Pour la petite histoire, j'avais 18 ans, je venais d'avoir mon permis, nous étions parties à une fête avec une copine. J'avais beaucoup trop bu et je suis repartie en prenant le volant prétextant que "je n'étais pas bourrée" (spoiler alert : c'était faux). Sur le chemin pour rentrer j'avais vu un oiseau blanc voler devant mon pare-brise et l'avait vu disparaitre à travers un mur. En réalité, j'étais juste trop bourrée pour me rendre compte qu'il était simplement passé au-dessus de ce même mur qui séparait la rue, d'un jardin d'une propriété privée.

J'avais alors décidé de le suivre, en ayant les yeux qui pétillaient de pouvoir enfin rencontrer Dumbledore. Spoiler alert : la seule chose que j'avais rencontré était le mur de brique explosant l'avant de mon ancienne voiture. Heureusement je n'avais rien eu physiquement mais j'avais.. Non, il avait dû payer les réparations du mur aux propriétaires et me racheter une voiture. Ce fût la dernière fois que je pris le volant alcolisée.

Si je suis totalement sobre, Adriana elle, a enchaîné les verres. Elle arrive pourtant encore à tenir debout et même à danser.

Nous sommes elle et moi sur la piste de danse, la musique Here de Alessia Cara me fait m'évader, je bouge, me déhanche au rythme des paroles avec ma collègue dont les mouvements approximatifs me font presque rire. Elle est complètement bourrée mais reste elle-même, simple et profitant de l'instant présent. Je l'observe un long moment, ses traits décontractés et son air joyeux me prouvent que même si elle a des problèmes, elle ne les laisse pas empiéter sur sa vie et son moral. Tout le contraire de moi.

J'avais fait de ce qu'il s'était passé mon sujet principal de réflexion, mais surtout de tourments. A cette pensée, je décide de me remettre à danser et de me concentrer sur la musique pour tenter d'effacer le temps d'une soirée, cet événement.

Plus facile à dire qu'à faire.

***

Le Baia, 5h00.

- " Adri, je vais rentrer j'ai eu ma dose de sciocco (imbéciles) pour l'année à venir, tu veux que je te ramène ?" criai-je dans l'oreille de la blonde afin qu'elle m'entende par-dessus la musique.

Je n'en peux plus de tous ces imbéciles qui me scrutent sans gêne, de ces pimbêches qui ne pensent qu'à fourrer leur langue dans la bouche d'un des mecs de cette boite mais encore plus des 4 amies d'Adriana qui m'insupportent plus que de raison.

Puis, il commence à se faire tard et je suis réellement épuisée.

"Logique ma vieille, tu dors pas plus de deux heures par nuit.." me glissait ma petite voix intérieure.

Oh ça va, je sais, pas la peine de me le rabâcher.

- "Non t'in-t'inquiètes, Carolina me ra-ramène merci !" bégaya la blonde.

ALLEANZAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant