ALLEANZA

09.

KERLANN
Manoir de la soirée, 20h20.

Putain mais cette meuf est complètement allumée du cerveau.

Gio, Dario et moi étions sur le pas de la porte les yeux rivés vers cette pazza (folle). Nos regards jonglaient entre elle et le cadavre de Vladimir Oulianov.

Elle lui avait tranché la gorge, d'un coup sec et bien précis. Mais vu l'état du gars elle avait dû bien se déchaîner avant.

Elle se tenait face à nous, et avant que je ne puisse l'ouvrir, elle explosa de rire, d'un rire qui aurait pu déclencher l'hilarité de tous si le moment n'était pas très mal choisi. Je lui lançais un regard noir alors qu'elle se tenait le ventre à force de rire.

- "Vous devriez voir vos têtes !! Quand Vittoria m'a dit que vos sales gueules dans un masque vénitien serait plus divertissantes que le carnaval de Rio elle ne mentait pas putain !" Lâcha t-elle tout en reprenant peu à peu son souffle suite à son fou rire

Un masque ? Oh bordel elle a raison ! Nous étions tellement occupés à la retrouver que nous n'avons pas pensé à enlever ces conneries de notre visage. Et cette garce se payait notre tronche.

- "Putain mais qu'est-ce que t'as foutu ?!! Tu te rends compte que tu viens de buter ce mec?" Hurlais-je tandis que Gio refermait la porte derrière nous

Elle me dévisagea et lâcha un long soupir agacé. C'est une blague j'espère ? Elle fait de la merde et c'est elle qui joue les agacées.

A notre arrivée, elle nous avait devancé pour entrer dans le manoir mais je l'avais tout de suite repéré une fois que les garçons et moi avions pénétré dans cette soirée de merde.

Elle portait une combinaison qui moulait parfaitement ses formes, accompagnée d'un décolleté qui pourrait faire bander tout un ehpad. Si je ne la détestais pas autant, je pourrais peut-être moi aussi être derrière son cul comme le font Dario et Niccolo, même si je doute qu'ils cherchent à la mettre dans leur lit.

Un mouvement de sa part me fis revenir à la réalité. Je la vis attraper sa pochette sur le bord de la cheminée et ranger son couteau à l'intérieur avant de lentement se diriger vers Dario qui était toujours à côté de la porte. Elle lui donna une tape sur l'épaule et nous lança :

- "Je rentre, vous ne m'en voudrez pas mais je m'ennuie profondément ici et vu qu'il n'a pas voulu parler, ma mission est terminée."

Elle regarda le cadavre du russe attaché sur une chaise.

Elle l'a attaché avec du scotch, vraiment ?

Puis sa voix retentit dans le silence :

- "Je vous confie Vlad, il ne vous sera plus très utile maintenant mais il sera ravi d'entendre vos éloges funèbres. A più ragazzi !" (À plus les gars)

Et elle passa la porte comme l'énorme garce qu'elle est. Mais putain je crois bien que ma queue a décidé qu'elle valait la peine de réagir.

Je vais avoir besoin d'une douche froide en rentrant.

***

Villa de Giuseppe, 22h.

Je coupais le contact de ma caisse en posant mon crâne sur l'appuie-tête, et trois long soupirs épuisés se firent entendre dans l'habitacle. Nous avions passé plus d'une heure et demie à trouver un moyen de sortir le corps du russe de l'étage et à l'enterrer au fin fond des bois.

La seule solution qui s'était offerte à nous était.. le grand saut. Oui oui, nous avions jeté son corps depuis la fenêtre du premier étage. Il était déjà mort de toute façon, il ne pouvait pas l'être davantage !