II.

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« Je suis ce que je ne voulais pas être. Je suis juste aveuglé par ma vengeance »

Je sors une serviette autour de ma poitrine, les cheveux mouillés, je me dirige dans ma chambre. J'attrape les premiers vêtements qui me tombent sous la main. Aujourd'hui, je ne suis vraiment pas d'humeurs. J'enfile le bas d'un survêtement, un t-shirt assez large, un gros gilet appartenant à Nadir et des chaussettes. Je descends, me sers un bol de céréales puis je m'assieds devant la télé. Je regardais l'écran sans vraiment faire attention aux images qui défilaient devant mes yeux. Je reviens à la raison quand des doigts claquaient devant mes yeux. Je lève ma tête et je vois Nadir posté debout devant moi.

« Nadir - T'as l'air ailleurs sœurette qu'est ce que t'as ?

_ Je ne suis pas bien là. Aujourd'hui, pas de tafs je risquerais de faire n'importe quoi.

Nadir - -s'asseyant près de moi- Je vois si tu veux je m'occupe de tout.

_ Fais comme tu veux, je te fais confiance de toute façon.

Nadir - Non, tu sais quoi ? T'as raison aujourd'hui on fait rien et fais rien.

_ Non, vas y là Nadir force pas je t'ai dis je veux rien faire.

Nadir - Mais à quel moment, t'as vu que je te posais une question là ? Vas y lève toi, habille toi mieux parce que là on dirait une clocharde et on bouge.

_ -soupire- Ah ouais sympa.

Nadir - T'inquiètes. Bon bouge toi un peu là. »

Je le regarde de travers puis je me lève. Je le fais pour lui, parce que toi tu ne le connais pas. Nadir, une fois qu'il a une idée en tête c'est mort, il est très têtu. Nadir a 25 ans, c'est un algérien, il est grand, très grand presque 1m95, il a la peau légèrement bronzé mais les cheveux noirs corbeau. Il a les dents très blanches, il a les yeux noirs on peut croire qu'il fait peur mais c'est un nounours. Même si on dirait une montagne de muscles sur patte.

Du coup, je vais mettre quelque chose de plus potable. J'opte pour un jean déchiré aux genoux blancs que je retrousse un peu, un t-shirt de la même couleur et des bottines noires puis un gilet en laine beige. Je baisse ma tête pour attraper mes cheveux et les monter en queue de cheval haute. Je descends puis Nadir me regarde de haut en bas et me dit.

« Nadir - T'as pris autant de temps pour débarquer... -me regarde de haut en bas- comme ça ?

_ T'es sérieux là ? Bah vas-y nique ta race bâtarde ! »

Puis je monte énervée. Ah oui ! Je ne t'ai pas dit je parle très, très mal ! Donc excuse loi d'avance si mes mots peuvent te choquer. Je monte très vite les escaliers. Mais il me retient par le bras. Je me retourne et le regarde bien mal puis je retire mon bras de son étreinte.

« Nadir - Oh pourquoi tu te zehef (*t'énerves) ? Je rigolais je te jure.

_ Mais moi ça ne fais pas rire là tu m'énerves plus qu'autres choses donc barre ta race de là.

Nadir - Non c'est bon viens wAllah j'arrête.

_ Joues pas avec mes nerfs aujourd'hui. »

Il passe son bras par-dessus mon cou puis on descend les escaliers. Au point où j'en suis, je le suis jusqu'au bout. J'avais les nerfs particulièrement tendus mais Nadir me connait par cœur et c'est ce qui me détend. Ca fait six ans qu'on se connait et je peux te dire qu'il a vu tout les côtés de ma personnalité. Il était en train de me raconter ses petites aventures et franchement c'est à peine si je l'écoutais. J'étais plus dans mes pensées, j'avais l'impression qu'à peine je clignais des yeux ces images horribles refaisaient surface. Des images que j'essayais de chasser de mes pensées mais je n'y arrive pas. Là, la seule chose qui se passe ; c'est la haine qui me consume.

« Quand la haine me consume »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant