First Date !

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Je fonce à toute vitesse, heureusement, il n'y a pas beaucoup de contrôles à cette heure-ci. Je passe par des petites routes. Après 15 minutes, je suis déjà arrivée. J'ai 20 minutes d'avance. J'arrive devant une ancienne bâtisse, comme un ancien magasin. Il y a un portail devant fermé à l'aide d'une chaine. Je mets le frein à main mais n'éteins pas mes feux. Si je ne connaissais pas Myrtille, je ne serais pas venu. C'est très glauque et complètement désert. Je regarde autour pour voir si Myrtille est déjà arrivée.

Je commence à flipper. A me dire que peut-être je me suis trompée d'endroit. Je sors mon téléphone pour marquer l'adresse sur google maps une nouvelle fois mais je suis bien au lieu indiqué. Mon anxiété augmente quand j'entends un bruit de l'autre côté du portail. Je compose le numéro de Myrtille quand soudain, j'entends quelqu'un taper sur ma vitre. Je fais un bon, je manque d'appuyer sur l'accélérateur par reflexe. Je reconnais Myrtille morte de rire. J'éteins mes feux, récupère mes clefs et mon sac. J'ouvre la portière et lui jette mon sac dessus. « Tu m'as fait peur sale folle ! » je grondais. Sans perdre son sourire, elle ramasse mon sac et me le tend. « C'était trop tentant désolé, j'ai pas pu m'en empêcher ! » avoue-t-elle.

Je fais la moue en marchant avec elle vers le portail. Elle sort une clef de la poche de sa veste en cuir et ouvre le cadenas qui relie les deux extrémités de la chaine. Quand elle ouvre le portail en fer, je devine une table et des chaises posées dans le jardin. Nous arrivons devant une porte en bois. Elle m'invite à entrer. Je pousse la porte et tombe sur un chemin peint en rouge, comme un tapis rouge de fortune. Je me retourne, intriguée par ses intentions. « C'est toi qui as fait ça ? » je demande. Elle acquiesce, soudainement timide. Je suis le chemin qui me mène à une table, similaire à celle du jardin. Elle est ronde, posé en plein milieu de la pièce. Je m'avance pour mieux voir les pétales et la petite bougie qui peine à rester allumer. Je la regarde, elle regarde ses pieds, gênée par tant de romantisme. Sur le moment, j'ai une folle envie de l'embrasser mais mon anxiété me fait reculer. Est-ce que cela ne va pas trop vite ? « Je sais que ça peut paraitre rapide mais n'y vois pas trop de signification, je n'avais pas beaucoup de matériel alors j'ai fait de mon mieux pour que ça fasse premier rencard. » essaie-t-elle de me rassurer. C'est comme si elle lisait dans mes pensées.

Elle me dit de m'assoir, elle a une surprise pour moi. Je m'exécute. Je trépigne d'impatience. « Tada ! » dit-elle en me montrant deux sacs provenant de Burger King. « Tout ce suspense pour ça ! Tu m'as bien eu ! » je rigole. Elle pose les sacs sur le sol plein de tâches de peintures et en sors plusieurs burgers. « Je n'avais aucune idée de ce que tu préférais alors j'en ai pris plusieurs. » avoue-t-elle. Je la trouve tellement mignonne, elle est beaucoup plus tendue que quand elle me parlait au téléphone. « Peu importe ! J'aime tout ! » je déclare. « Alors prends-tout ! » dit-elle en mettant tous les burgers de mon côté. Elle sort des frites et des boissons puis s'assoit. Nous restons quelques secondes silencieuses. Nous gloussons bêtement en sentant la gêne s'installer.

Je prends mon courage à deux mains et pose enfin une question. « Alors, où sont tes toiles ? » je demande. « Et bien, pour l'instant, elles sont dans une salle d'exposition dans le centre-ville, mais je n'en vends pas beaucoup. Heureusement, à côté je peux donner des cours de dessin, ça fait rentrer un peu d'argent tous les mois. » dit-elle. Pendant que je l'écoute, je prends une bouchée de mon hamburger. C'est un steakhouse classic avec du bacon et du fromage et tout ce qui est mauvais pour ma santé. « Et toi du coup ? Tu aimes ton métier ? » demande-t-elle. Je pose l'hamburger dans la boite en carton et finis de mâcher avant de lui répondre. « Je ne sais pas trop, je sais que je ne le déteste pas mais en même temps, je ne suis pas vraiment passionné, tu vois ce que je veux dire ? » j'explique. « Oui, je vois très bien, avant je pensais vouloir faire du droit mais j'ai vite vu que ça ne me convenait pas. » dit-elle. Nous prenons chacune une bouchée, laissant le silence remplir la pièce.

« Bon aller, raconte-moi des anecdotes drôles. » je lance. Elle est surprise par ma demande. « Euh... D'accord. Tu me mets la pression là, je ne me rappelle plus de rien ! » avoue-t-elle en rigolant. « Okay, je commence. » dis-je. « Alors, une fois, j'étais dans la cour de récré et quand la cloche a sonné j'ai essayé de me dépêcher pour retourner en classe, et je sais pas si tu te rappelle mais y avait cette espère de fontaine à eau en plein milieu. Ce jour-là, il y avait un problème avec l'alimentation d'eau et il y en avait tout autour. Du coup, je me suis étalé comme un sac à patate sur le sol ! » je continue. Je souris en repensant à la réaction de mes amis ce jour-là. « Ah oui ! Je m'en souviens ! » dit-elle, morte de rire. « Tu étais là ? » je demande, surprise par le fait qu'elle ai assisté à la scène. « Oui, enfaite, non, j'étais dans une des classes aux quatrième étage, et j'étais assise à côté de la fenêtre alors j'ai tout vu ! » affirme-t-elle. J'ai envie de me cacher sous la table. A l'époque j'avais une apparence plutôt ingrate, boutons, pas de style, une ado des années 2000 quoi. « Enfaite, je pense que c'est à ce moment-là que je t'ai remarqué. » continu-t-elle. « Tu m'as remarqué ? » je relève. « Oui, tu crois vraiment que c'était une coïncidence le fait que mon pote vienne te parler ? » dit-elle. « Arrête, à l'époque tu sortais avec Hugo, tu ne pouvais pas avoir ce genre de plan en tête ! » je remarque. « Je te jure ! Demande à Nicolas si tu veux ! » bluffe-t-elle en me montrant son téléphone. « Okay. » j'affirme en appuyant sur le bouton pour appeler. Elle le met en haut-parleur, ne voulant pas perdre la face. « Allô ? »

Myrtille (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant