Myrtille (histoire lesbienne)

Rendez-vous meetic (2)

Je n'ai pas le temps de réfléchir, je cours vers la porte et l'ouvre. Elle se tient là, sur le pas de la porte. J'ai envie de me jeter sur elle mais je me contente de l'inviter à l'entrer. Elle n'ose pas me regarder et je me demande pourquoi. Je baisse la tête et me rends compte que je n'ai pas mis la veste de mon smocking. Je me tiens devant elle en soutien-gorge. « Je reviens ! » lançais-je. Je me retourne pour aller dans ma chambre mais elle me prend le poignet pour me retenir. Je me retourne pour lui faire face. Sans dire un mot, elle s'approche et passe sa main dans mes cheveux. Elle est tellement proche que je peux sentir son parfum. C'est un mélange fruité et doux. « Tu as encore les cheveux mouillés. » dit-elle. Il règne dans la pièce une ambiance charnelle, on peut sentir la tension sexuelle. Je n'essaie même pas d'étouffer mes envies, je l'embrasse pendant que la serviette qui entourer mes cheveux s'écrase sur le sol.

Toute cette préparation pour rien, je suis dans le lit, nu, mon pantalon au sol et mon maquillage a coulé. Je suis appuyé contre le buste nu de Myrtille. Je me relève pour la regarder. J'ai encore les cheveux humides et elle adore jouer avec. Elle continu a me caresser la tête pendant que je passe mon doigt sur son bras droit. Son maquillage est impeccable, comme s'il était waterproof. Ses cheveux bouclés sont éparpillés sur tout l'oreiller. Son corps encore chaud s'entend sur mes draps. J'ai envie de graver ce souvenir dans ma mémoire. Cette scène est magnifique. La lumière du soleil couchant donne à sa peau une couleur de peinture du XVIIIème siècle. A ce moment même, je me vois me réveiller et m'endormir avec cette femme jusqu'à la fin de mes jours. Elle me caresse la joue et dépose un baiser dessus. Elle remet sa culotte et s'assois. « On va toujours à la dégustation ? » demande-t-elle. « Comme tu veux. » dis-je. « De toute façon, on peut toujours revenir après. » propose-t-elle. Je souris et enfile ma culotte à mon tour. Je me tourne pour attraper ma brassière. « Oh et puis merde » entendais-je dans mon dos. Elle se rapproche de moi et embrasse mon dos. Je me retourne et la regarde avec confusion. « De toute façon elle a été annulée. » dit-elle en me montrant son téléphone. Je devine un mail venant de la direction s'excusant du dérangement. Elle m'allonge sur le lit et nous recommençons.

Nous le faisons encore et encore, comme si nos corps ne pouvaient se séparer. Quand nous sommes à bout de force, nous nous allongeons, nous nous regardons. Comme si ce moment allait se faner, comme si on devait en profiter jusqu'au bout. Cette sensation de plénitude, je l'avais oublié. J'essaie de ne pas m'accrocher à ses sentiments, j'essaie de mettre une distance entre nous mais sa façon de me regarder, de me toucher. Elle pose sa main sur ma joue et sa chaleur envahit mon corps. « Je t'ai menti. » avoue-t-elle. Je fronce les sourcils, attendant le pire. « Ils n'avaient pas annulé la dégustation. » continu-t-elle. Je lui pince les joues « T'es une méchante madame. » lançais-je pour me moquer d'elle. « Tu t'en fou ? » demande-t-elle. « Oui, je préfère 100 fois ce qu'on a fait. » affirmais-je. Je mets ma main sur la sienne. « Je sais que tu voulais y aller doucement... » dit Myrtille soudainement prise par des remords. « On a qu'à vivre au jour le jour. » lançais-je.

Nous nous habillons de manière décontractée, je lui prête un pyjama et j'enfile mon fameux jogging couleur lilas. « J'adore ton jogging ! » lance Myrtille. « Je savais que ça te plairait. » affirmais-je. « Tu me fais à manger ? » dit-elle en me faisant un câlin de dos alors que je me dirige vers le salon. « Tu vas pas plutôt commander ? » proposais-je. Elle me fait un bisou dans le cou et me glisse un « okay » dans l'oreille. Nous commandons des sushis. « Ton frère ne vient pas ? » demande Myrtille. J'ouvre les boites qui contiennent les sushis et en pose une devant elle avant de répondre « Non, il est entrain de régler ses problèmes de couple. ». « Ah le pauvre. » dit-elle. « Comment va ta sœur d'ailleurs ? » demandais-je. « Ça va elle étudie, tout se passe bien. » dit-elle. « Est-ce que je peux te poser une question ? » continu-t-elle. « Bien sûr ! » dis-je en engloutissant un maki au saumon. « Tu m'as faut plusieurs fois comprendre que tu voulais y aller doucement et je me demandais si ça venait d'une expérience passé qui t'as un peu fait perdre la confiance. » explique-t-elle. Je manque de m'étouffer. Je ne m'attendais pas du tout à cette question. « Ouais, c'est à peu près ça. Enfaite, mon ex m'a un peu fait tourner en bourrique, elle m'a trompé et elle m'a manipulé. Pour être franche, lors de notre premier rendez-vous j'ai essayé de mettre de la distance. Et aujourd'hui aussi j'ai essayé mais je n'y arrive pas. Je ne sais pas si c'est toi ou c'est juste moi qui n'arrive pas à mentir sur mes sentiments. » je me livre complètement. Elle me regarde, comme triste. « Je suis un peu triste que tu te sentes obligé de mettre de la distance entre nous et en même temps heureuse que tu n'y arrive pas. » dit-elle. « Moi aussi je n'ai pas eu que des relations faciles et parfaites sinon je ne serais pas célibataire, mais on ne m'a pas jamais trompé. » continu-t-elle. Elle pose sa main sur la mienne comme pour me consoler. « Je suis désolé que tu ais du vivre ça. » dit-elle en me regardant droit dans les yeux. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle dise ça mais ça me fait tellement de bien. Je souris et dépose un baiser sur le dos de sa main. « Tu restes dormir n'est-ce pas ? »