Le drame.

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« Madame Julie Steinfield ? » dit une voix masculine à l'autre bout du fil. « Oui ? » répondis-je nerveusement. « Vous êtes bien la copine de Maxime ? » demande l'homme. « Non, vous faites erreur, pourquoi, il est arrivé quelque chose à Maxime ? » commençais-je à paniquer. « Elle a disparu. » annonce-t-il. « Comme ça elle a disparu ? » insistais-je. « Elle a pris tout l'argent qu'elle avait économiser et elle est partie. » explique-t-il. « Je vous contactais simplement pour savoir si vous aviez des nouvelles de ma fille. Vous êtes la dernière personne qu'elle a contactée avant de laisser son téléphone et prendre toutes ses affaires. Je ne sais pas où elle a disparu. » dit-il. Je sens qu'il est ému, je ne sais pas comment faire devant sa détresse. « Bon et bien, merci. » dit-il. « Attendez ! Je vais descendre ! » annonçais-je. Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça mais je me suis dans un beau pétrin.

Je reste devant la porte d'entrée de l'immeuble. J'hésite encore. J'ai le choix. Soit j'ouvre et je les aide alors que je ne veux rien à voir à faire avec Maxime, soit je remonte et je m'en veux toute ma vie. J'ouvre la porte. Je découvre un homme, rongé par l'inquiétude. Il est pâle et ne semble pas savoir où il est. « Bonjour, je m'appelle Vincent, je suis le père de Maxime. Enchanté. » se présente-t-il. Il tend sa main que je sers. « Bonjour. » dis-je, toujours hésitante. Il entre et me suit jusqu'à mon appartement. Je lui propose un café et il accepte. Pendant que je fais le café, je l'observe. Il ose à peine s'assoir. Je remarque ses yeux bleus, de la même couleur que ceux de Maxime. « Je suis désolé d'avoir débarqué à l'improviste mais vous êtes ma seule piste, je ne sais plus quoi faire. » Il s'assoit sur le canapé et sort un mouchoir de sa poche. Il essuit une larme qui a coulé avant de baisser son masque pour se moucher. « Je suis désolé de ne pas pouvoir vous dire où elle ait. J'aimerais vous aider. » m'excusais-je. « Ne vous excusez pas, ce n'est pas de votre faute. » dit-il. Je lui tends son café et nous observons le silence.

« Vous aviez une relation avec ma fille ? » demande-t-il. Je baisse la tête, je me sens coupable tout d'un coup. « Oui. » avouais-je. « Pendant combien de temps ? » interroge-t-il. « Presque 1 ans. » affirmais-je. Je suis un peu triste qu'elle n'ait pas parlé de moi à ses parents. D'un autre côté, je n'ai pas parlé d'elle aux miens. J'imagine qu'on savait comment ça allait se finir. « Je suis désolé de vous assaillir de toute ses questions mais j'aimerais savoir pourquoi elle voulait vous voir. » explique-t-il. « Vous voyez, moi et votre fille on a pas eu la meilleure des relations. On s'est quitté un peu brusquement et depuis je ne l'avais pas revu. J'ai découvert ce matin qu'elle travaillait dans la boulangerie de mon quartier et je pense que me voir lui a rappeler des souvenirs. Elle voulait sûrement renouer les liens. Je ne sais pas, je ne suis pas allé au rendez-vous. » avouais-je. « Bonjour. » entendais-je dans mon dos. Mon frère est sorti de sa chambre et me regarde, confus. Le père de Maxime se lève et se présente. « Ah ! Maxime ? Elle m'a dit qu'elle partait au Canada ce soir ! C'est bizarre qu'elle ne vous ait rien dit. » dit-il. Le père de Maxime baisse la tête, il est embarrassé. « Je suis un idiot, je pensais qu'elle avait disparu mais ça ressemble tellement à Maxime. J'ai été bête. Encore désolé, je vais rentrer. » dit-il. Je n'ai pas le temps de lui dire en revoir qu'il est déjà dans le couloir. Je regarde mon frère qui ne s'est pas rendu compte de la situation. Il hausse les épaules et retourne dans sa chambre.

Je reste sur mon canapé. J'hésite à appeler Myrtille pour lui raconter. Je n'aime pas cacher des choses à des personnes proches de moi. Je pèse le pour et le contre en faisant les cent pas. Je n'ai pas besoin d'attendre longtemps, Myrtille m'envoie un message pour me dire qu'elle est en bas. Je me précipite vers l'interphone pour lui ouvrir. Quand elle arrive, elle pose un sac assez gros et va se laver les mains. Elle vient m'embrasser et va se faire un café. « J'ai l'impression que tu vis ici depuis 15 ans. » dis-je, remarquant qu'elle a bien pris ses marques. J'essaie de me détendre et de me dire que ça n'est pas quelque chose de négatif. « Je peux dormir ici ce soir ? » demande-t-elle. « Euh oui. » acceptais-je, prise au dépourvu. « Je dois amener une de mes toiles à un centre culturelle pas loin et je me suis dis que ça faisait une pierre deux coup ! » explique-t-elle. Je me détends. « C'est bon tu peux respirer maintenant ! » dit-elle en rigolant. Je souris et l'attrape par les hanches pour la ramener vers moi. Je l'embrasse tendrement. « Je t'ai vraiment manqué ? » demande-t-elle, même si elle connait déjà la réponse. « Heureusement que je suis venu. » continu-t-elle. J'acquiesce. Elle me tapote la tête et se dégage de mon emprise. Je fais la moue. Elle me pince la joue et se retourne. Elle attrape mes bras et les mets autour de se taille. Nous marchons comme ça jusqu'à la machine à café puis vers le sac qu'elle va poser dans ma chambre. Nous nous asseyons sur le lit et elle me raconte sa journée. Au fil du temps, je sens que je devrais lui parler du père de Maxime. Elle me voit baissé la tête et être dans mes pensées.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? »

Myrtille (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant