Notre première dispute.

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Les jours passent et Myrtille n'est toujours pas rentrée chez elle, je sais qu'on est occupé à organiser le voyage mais sa présence constante m'inquiète et me rappelle de mauvais souvenirs. Malgré ma bonne volonté, il est difficile d'effacer les expériences passées. On part demain et je sens que je ne peux pas partir avec un poids sur le cœur. L'honnêteté n'était pas la seule chose qui manquait dans mon couple avec Maxime, il n'y avait aussi aucune communication. Je n'arrivais pas à lui dire ce que j'avais sur le cœur et elle non plus. Bien que j'ai peur de lui faire de la peine, je dois en parler a Myrtille, mais après le petit déj. Je me lève mais elle tire sur mon t-shirt comme si elle avait compris, qu'elle avait peur que je m'échappe. Je retire doucement sa main pour ne pas la réveiller. Elle se tourne et je suis libre de mes mouvements. Je vais dans la cuisine et répète dans ma tête ce que je vais lui dire. On va trop vite ? Mais elle va penser que je ne veux pas partir avec elle. A notre retour, on devrait rester un peu chacune chez soi. Mais pourquoi ? Plus j'y pense et moins je trouve de raison à tirer le frein à main. Je suis complètement perdu, je ne sais pas si je dois suivre mon instinct ou écouter cette petite voix qui me dit que je suis en train de répéter les mêmes erreurs.

Je suis tellement absorbé par mes pensées que je manque de me brûler avec le café. « Hello my love ! Fais gaffe ! T'es ailleurs ce matin ! » s'exclame Myrtille. Je sursaute et m'éloigne brusquement de la machine à café qui manque de tomber. J'essaie de rattraper la tasse, en vain, elle s'écrase sur le sol et éclate en plusieurs morceaux. « Putain ! » râlais-je. Myrtille qui ne comprend pas ma réaction se penche pour m'aider à ramasser les morceaux. « C'est pas grave, je te racheterai une tasse. » dit-elle gentiment, mais tout ce stress me met sur les nerfs. « Non mais toi aussi t'étais obligé d'arriver furtivement comme ça ? » grondais-je. Elle me regarde comme déçu. « Quoi tu m'as pas vu arriver depuis la chambre ? Pourtant tu m'as regardé. » réplique-t-elle. « Ouais aller c'est bon, on s'en fou. » lançais-je d'un ton glacial. Elle se relève et commence à marcher vers la chambre. Je ne la suis pas, elle va surement se calmer. Ne pensant n'avoir rien fait de mal, je prends une autre tasse de café et m'installe sur le canapé. Quelques minutes plus tard, elle ressort de la pièce et se dirige vers l'entrée avec son sac. « Où tu vas ? » demandais-je. Je ne m'attendais pas à ce genre de réaction. « Je reviendrais quand tu te décideras enfin à me dire ce qui te tracasse au lieu de t'en prendre à moi, un jour avant notre départ. » explique-t-elle. Même si je trouve sa réaction exagérée, je ne veux pas la laisser partir. Tout ce que j'ai à faire c'est parler. Les mots ne me viennent pas. Elle baisse la poignée. Si les mots ne viennent pas, les gestes suffiront peut-être. Avant qu'elle n'ai fini de franchir le pas de la porte, je me précipite vers elle pour la retenir. J'entour mes bras autour d'elle.

« Je suis désolé, à force de pas vouloir te blesser avec mes pensées débiles, j'ai finis par te blesser avec mes mots. » avouais-je. Elle me rend mon étreinte et se retourne. « Bon, on peut discuter maintenant. » dit-elle en me tendant son sac. Je le prends et suis étonné par sa légèreté. « Quoi, t'as fait semblant ? » m'étonnais-je. Je rigole et nous nous asseyons sur le canapé. « Tu m'as bien eu ! J'ai cru que t'allais retourner chez toi et plus jamais me parler ! » continuais-je. « Je savais que t'allais trouver la force de me parler. » dit-elle. Je lui caresse la joue et elle pose sa main sur la mienne. Elle descend ma main sur sa cuisse et la serre. « Qu'est-ce qui te tracasse ? » demande-t-elle. « Je sais que j'ai dit qu'on devait vivre au jour le jour mais en ce moment, j'ai l'impression de rien plus contrôler. Je veux pas te blesser mais comme je t'ai dit, j'ai eu une rupture plutôt difficile avec mon ex et j'ai peur de commettre les mêmes erreurs. Je ne sais pas si tu t'en ai rendu compte mais ça ne fait que quelques semaines qu'on se connait et tu as passé la semaine chez moi. Je dis pas que j'ai pas aimé ça, au contraire, mais j'ai une impression de déjà vu. Je sais pas si tu comprends ce que je veux dire. » expliquais-je. A ma surprise, elle est super attentive et à l'air de comprendre. « Je comprends tout à fait. Je sais que j'ai tendance à m'attacher trop vite quand je suis dans une relation et que je vais à la vitesse grand V. Je comprends que tu ai pris peur. Est-ce que ça veut dire que tu ne veux plus venir en Australie avec moi ? » demande-t-elle, hésitante. « Non pas du tout, je vais aller en Australie avec toi, mais j'aimerais qu'après ces vacances, on essaie de ralentir le rythme ? » dis-je. Elle lâche un soupir de soulagement et me fait un câlin. « Merci de m'avoir dit ce que tu ressens, on va essayer de faire marcher tout ça pour que ça corresponde à nos attentes à toutes les deux. » me rassure-t-elle. Je souris et la serre fort contre moi. 

Myrtille (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant