Chapitre 1

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Mes ongles tapotent mécaniquement sur les touches de mon clavier. Je redresse la tête et parcours des yeux le grand open space ou je me trouve. Il est plus de 22h et un bon nombre d'employé sont déjà rentrés. Un gobelet apparait soudain devant moi et je relève la tête, surprise.

"- Vu ta tête, je pense qu'un peu de caféine ne te fera pas de mal. Me dit Joe.

- Merci Joe... ça ne sera que le dixième de la journée. Tu n'es pas encore partie non plus, ceci dit. Je dis.

- Non. J'attendais Ja... je veux dire Mr Lynch." Il répond.

James Lynch. Ce nom fait trembler plus ou moins tout le monde dans la boite. Je ne l'ai croisé que très rarement depuis que je suis entré dans la société, il y a deux ans. The company... l'entreprise dont tout le monde parle et ou tout le monde veut travailler. Pour ma part, je n'ai pas volé ma place. Et je continu de me battre bec et ongles pour la garder. Ici, c'est chacun pour soi, dieu pour tous ! Les amies d'aujourd'hui peuvent très bien devenir les ennemis de demain.

"- Pipa n'est pas là ?" me demande Joe.

Je souris devant l'air innocent de Joe. C'est un petit génie de l'informatique tombé en disgrâce. On raconte que c'est Lynch qui l'a sortie du caniveau. Rien de telle qu'une dette pour s'assurer de la loyauté de quelqu'un.

"- Non, désolé pour toi, mais tu l'as raté de peu. Je réponds.

- Ok, ne reste pas ici toute la nuit. Il dit.

- J'ai presque termine. Je suis encore sur l'offre de Tech Care." Je dis.

Quelque chose me chiffonne avec ce contrat, et je ne pourrais pas dormir tant que je ne saurais pas ce que c'est.

"- je vais te laisser bosser alors. Dit Joe.

- Tu ne devais pas attendre Mr Lynch ? Je demande.

- Non, je crois que je vais rentrer en fait. Ça ne sert à rien, il en aura surement pour toute la nuit lui aussi. A demain, du coup. J'aimerais bien te souhaiter bonne nuit, mais bon... Il répond, dépité.

- Bonne nuit à toi aussi Joe. Je dis.

- Ne te tue pas à la tache ! Il lâche.

- Allez, laisse-moi bosser au lieu de causer !" je lance avec un grand sourire.

Joe me sourit et traverse l'open space en direction des ascenseurs. Me voilà seule dans un grand silence. Seul l'écran de mon PC éclaire mon visage. C'est loin d'être la première fois que je fais des heures supp jusqu'à tard dans la nuit. Mais lorsqu'on travaille à The company, chaque seconde compte. Tout un tas de vautours attendent qu'on se vautre pour prendre notre place à leur sortie des meilleures facs du pays.

Je le sais parce qu'il y a peu, j'étais comme eux. Prête à tout pour me faire engager. Maintenant que je suis là, hors de question de me reposer sur mes lauriers. C'est pourquoi à 23h je suis toujours sur ce contrat d'acquisition. Lisant et relisant les petites lignes du document. Il faut que je trouve ce qui cloche dans ce dossier parce qu'il y a un truc qui va pas, je le sais.

Il est presque 1h du matin et je lis à nouveau la page 30 du mandat. Je ne compte plus les gobelets de café vide dans ma poubelle et je m'apprête à jeter l'éponge, lorsque soudain, la partie encore réveillée de mon cerveau a une illumination.

"- Mais oui ! C'est ça ! C'est ça le problème !" Je m'exclame.

Ma voix resonne dans tout l'open space, alors que je lève les bras en signe de victoire. Maintenant, il ne me reste plus qu'à convaincre mon chef de m'écouter... Ça risque d'être amusant. Pour lui, je ne suis qu'une femme qui finira par quitter mon poste lorsque j'aurais trouvé un mari. Les femmes du service sont des boulets à ses yeux. Ce qui fait que mes collègues féminines et moi devons bosser encire plus dure pour espérer être considérées... En songeant à mon cretin de chef, mes doigts se referme sur le gobelet vide que je tiens dans la main.

James et TheresaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant