Chapitre 28

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James se redresse un peu et me regarde avec un sourire triste qui me brise le cœur.

"- Non, tu n'as rien fait de tout ça. TU n'es pas responsable du poids qu'on a fait peser sur tes épaules. Mais maintenant tu n'as plus à la porter seul. Et je suis sûre que Sean serait aussi d'accord pour te soulager un peu.

"- Honnêtement, je ne l'envie pas du tout. Je sais qu'il voulait absolument ma place. Mais vu la situation, ça risque d'être relativement tendu pour lui. Il dit.

- C'est son problème, il pouvait très bien refuser la proposition de votre père." Je dis.

Le visage de James se détend un peu.

"- Je sais qu'il est tard, mais je ne suis pas sûre de pouvoir fermer l'œil. Du moins pas tout de suite. Je continu.

- Désolé. Lâche James.

- Tu n'as pas l'être. Mais on pourrait mettre à profit ses heures d'insomnie pour discuter encore un peu. Parle-moi de toi. Je dis.

- Parler de moi ? Je ne sais pas s'il y a grand-chose à dire de plus. Il dit.

- Bien sûr que si. Dans les magazines on ne parle que James Lynch, le PDG de The Company. Mais moi je sais que cette image est fausse, du moins en partie, et je veux tout connaitre du vrai toi. J'en sais déjà pas mal, parce que tu acceptes de t'ouvrir à moi, mais je suis aussi là si tu veux me parler de choses plus difficiles. Ton enfance, par exemple..." Je dis.

James se tend un peu et je sais que j'ai touché juste. A ma grande surprise, il finit cependant par accepter.

"- D'accord et je crois que ça me fera aussi du bien. Mais pas dans le bureau. Je crois qu'on sera mieux dans notre lit." Il dit.

Je souris et prends sa main pour rejoindre la chambre, laissant les gélules par terre.

Nous nous glissons à nouveau dans le lit qui est froid maintenant. Je me presse un peu contre James, ma joue contre son épaule et attend un peu avant de reprendre la parole. Je ne veux pas non plus lui mettre le couteau sous la gorge et lui donner le sentiment qu'il doit parler coute que coute. James attrape ma main et l'embrasse.

"- Je ne sais pas par où commencer, en vrai Theresa. Je n'ai pas non plus envie de te donner l'image d'un gamin malheureux, d'une cosette version petit garçon. Mes parents n'étaient pas des Thénardier non plus. C'est juste que... je ne crois pas que je sois né parce qu'ils en avaient envie, mais parce qu'ils en avaient besoin. Ils ont eu de la chance, j'imagine. Sur le papier, j'étais un petit garçon. Il dit.

- Tu veux dire que ton père aurait été déçu si tu avais été une fille ? je demande.

- Absolument, Sean aurait eu la voie libre... Il répond.

- C'est honteux d'avoir encore ce genre de mentalité à notre époque. Je lance.

- Je suis tout à fait d'accord avec toi, mais mon père a des principes vieux-jeu parfois. Et donc, ma naissance a été un peu une bénédiction pour lui. L'avenir était assuré. Mais ensuite, il a bien fallu qu'il fasse de moi son successeur parfait. Tu crois qu'un gosse de 6 ans a envie d'avoir des heures de cours particulier tous les jours. Ça pour apprendre à parler plusieurs langues, jouer des instruments dont il se fiche. J'ai suivi des cours d'étiquette, pour savoir bien me comporter en société. Et pendant ce temps Sean avait le droit de s'amuser tant qu'il le voulait. Sean m'enviait et moi je l'enviais lui, ironique, non ? Il dit.

- Est ce que ton père était violent avec toi ?" Je dis.

J'ai un peu peur d'être allé trop loin avec ma question mais James s'accorde juste un instant de réflexion.

James et TheresaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant