Le vol

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Je traversai le couloir à toute allure , une barre de chocolat dans ma poche arrière. C'était si facile de voler dans ce genre d'endroit.

J'ouvris les portes donnant sur le parking et je m'assis sur le trottoir.

Je reçus un message d'Harper me disant que maman ne mangerait pas à la maison ce soir. Je lui dis de ne pas s'inquiéter pour moi. Mais au lieu de m'écouter, elle ignora mon message et s'inquiéta.

Epuisé, je me frottai les yeux. Le lendemain, je devais aller en cours.

J'avais raté la première semaine. On avait appelé chez moi une centaine de fois, mais qui aurait bien pu répondre ? Ma mère travaillait sans arrêt pour subvenir à nos besoins, et Harper faisait de son mieux pour rembourser ses emprunts, et peut être qu'un jour elle aurait les moyens de partir de la maison.

Je m'adossai contre l'arbre et je regardai la ville autour de moi.

J'étais fatigué. J'avais vraiment pas envie d'aller en cours. Franchement, à quoi bon ? Je n'aurais même pas le bac et je ne me voyais rien faire d'autre si ce n'est devenir un crackhead.

Qui sait, maman a sûrement dû foirer un de nous deux pour qu'Harper soit la fille heureuse et mature.

Maman... elle était gentille. Elle était toujours épuisée. Elle faisait de son mieux pour une femme qui en a vu beaucoup, et qui, de plus, n'avait aucune motivation pour vivre.

Mon téléphone sonna. J'attendis un instant avant de répondre.

- Oui ?

- Reid, dit Harper sur un ton qui n'annonça rien de bon. L'école a appelé, ils s'inquiètent pour toi.

Je n'avais pas envie de parler. Parfois, la fatigue me frappait d'une telle force que j'étais soudainement épuisé.

Je n'eus pas la fois de bouger mon bras pour raccrocher et je ne fis pas l'effort de lui répondre – mon téléphone était juste posé sur ma cuisse, en hautparleur.

- Allo ? elle répéta plusieurs fois avant de raccrocher.

Je n'avais aucun avenir, alors tout me paraissait difficile. Je n'avais aucun objectif à atteindre.

Avachi, je pensai à quel point j'étais pathétique. Même si je n'avais pas été né dans la meilleure des situations, j'aurais eu la possibilité de m'en sortir en travaillant dur. Mais je n'y arrivais pas. Sans rien pour me booster, ni motivation, comment y arriver ?

Alors, je ne fis rien, je me détestais. La seule chose que j'avais à faire était de me lever et d'essayer, mais je n'y arrivais pas. Je ne pus me lever. C'est comme si je fus paralysé, plus rien ne m'importait, je restai donc assis en silence à observer ce qui se passait autour de moi.

Harper se faisait du souci pour moi. Elle se souciait tellement pour moi qu'elle me forçait à essayer d'aller mieux. Elle essayait de me comprendre mais elle n'y arrivait pas. Selon elle, j'étais fainéant, mais je m'en foutais. J'étais indifférent.

J'étais épuisé à ne rien faire. Aussi, je détestais être le fardeau. Personne ne voudrait me supporter. J'étais trop compliqué. 

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