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Les appels incessants de Zachary ne m'arrête pas dans ma course effréné. Après lui avoir raconté toute cette histoire, je ne pourrais plus le regarder sans que je ne vois de la pitié traverser ses yeux. Je ne veux pas qu'il est pitié de moi, ou pire qu'il se rapproche de moi à cause de cette histoire. J'aurais l'impression d'être une sorte de mission pour lui, d'être la fille qu'il essaye de sauver.

Mais qui a dit que je voulais l'être ?

La pluie qui s'abat sur ce côté de la France depuis ce matin, n'arrange en rien ma condition et rends ma course encore plus difficile, semé d'embûches. Pourtant, je ne lâche rien et redouble même d'effort. Après tout, c'était ce en quoi j'étais la plus douée. La fuite.

Et c'est quand j'arrive près du lac à côté de chez moi, que Zachary  m'attrape le poignet pour que je tourne ma tête vers lui. Malgré cet arrêt précipité, je garde ma tête baissée et j'en profite pour reprendre maladroitement mon souffle face à ce jeune homme complètement fou.  Fou de prendre le risque de tomber malade. Fou d'avoir couru après moi alors que je ne suis rien. A force d'entendre les autres le dire, on finit malheureusement par le croire puisque personne ne vous dit le contraire. Et personne ne me dira jamais le contraire. C'est la vérité.

"Jane regarde moi", m'ordonne-t-il doucement.

Je secoue ma tête vivement et regarde mes chaussures à qui j'ai fais subir les pires épreuves sous cette pluie battante. Elles sont aussi abîmés que moi.

En voyant que je ne lèverais pas ma tête de moi-même, il la relève doucement à l'aide de son index posé sous mon menton mais ce n'est pas pour autant que mon regard se porte sur lui. Je ne le regarderais pas. Je me souviens de ces mots "Le regard en dit long sur la personne. Ne sous estime jamais son pouvoir." Il ne faut pas qu'il me déchiffre. Il ne faut pas.

"Jane, s'il te plait", me supplie-t-il d'une voix douce.

C'est un supplice d'y résister. Je suis peut-être et bizarre et compliqué et tout un tas d'autres choses mais je déteste quand les gens me prennent par les sentiments avec une voix suppliante. Mes parents comme mes anciens amis le savent plus que quiconque, Sotera le sait aussi d'ailleurs puisqu'elle l'utilise un nombre de fois incalculables en une journée.

" Jane..."

Je le vois se rapprocher de moi et sa main se déplace sur ma joue. Je ne sais pas ce qu'il est en train de faire mais c'est en train de fonctionner. Je ne vais pas tenir longtemps. Ma raison me hurle de profiter de son instant de faiblesse et de m'enfuir en courant parce que Zachary fait surement partie d'un des plans machiavéliques de mon frère. Mon cœur me dit tout le contraire et c'est très frustrant.

Qui croire ?

La raison l'emporte sur le cœur, je ne vais pas risquer de me faire avoir encore une fois. Assez de jouer avec mon cœur comme un vulgaire punching-ball. C'est sur cette pensée que je me remet à courir de plus belle, pas assez vite visiblement, parce que je me fais rattraper par Zachary une fois de plus. Et pour qu'il soit sure de ne pas me laisser m'échapper encore une fois, son bras vient s'entourer autour de ma taille et me rapprocher de son corps par la même occasion. Inutile de dire que mes joues se sont enflammées tel un volcan en éruption. J'aimerais tellement pouvoir rentrer chez moi et m'enrouler dans ma couette avec un bon chocolat et Sotera sur mes genoux.

"Puisque tu n'es pas décidé à me regarder, je vais quand même te dire ce que j'ai à dire." Je l'entends prendre une grande respiration. "Il y a quelque chose que tu ne sais pas c'est que Lauren est ma cousine et que toute cette journée a été organisé par nous." dit-il d'une traite.

Immédiatement, je relève ma tête vers lui et cherche une quelconque explication dans son regard mais rien, je ne vois rien. Qu'est-ce qu'il veut dire par nous avons tout organisés ? Et Lauren sa cousine, vraiment ? J'ai l'impression de ressentir cette même sensation qu'il y a quelques mois, celle de s'être fait avoir mais en moins accentué.

Terminus.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant