Bus Stop 2.

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L'observer m'a au moins appris une chose essentielle à propos de moi-même. Je ne suis pas normal. Je veux dire, on ne m'a jamais apprécié à l'école surement à cause de mon tempérament ou de ma personnalité, bien qu'il y ait peu de personne qui ont essayés de la découvrir. Je n'ai eu que très peu d'amis dans ma vie qui ont, au fil du temps, décidés de s'éloigner de moi sans aucune raison. Alors, j'ai commencé à ne compter que sur moi-même. Au moins, je suis sure d'une chose c'est que je ne me trahirais jamais et que je ne pourrais pas me fuir. 

Vraiment très rassurant. 

Le monde est rempli de personnes différentes mais j'imagine que j'étais bien trop différente pour faire parti de ce monde, comme si j'étais né à la mauvaise époque et que ce monde n'était pas le mien. Que la rejeté de service témoigne sa présence, si elle m'écoute !

Je ris seule à ma blague et poursuis mon activité. Quelques traits avaient déjà été tracés mais rien qui ne puisse laisser paraître son identité. Il y a quand même quelqu'un à côté de moi qui pourrait très bien découvrir ce que je fais alors je me rapproche au mieux de la vitre et tourne mon cahier vers celle-ci. La personne ne bouge pas et fixe intensément un point dans le bus. Je deviens parano.

D'accord, il faut que j'arrête de la regarder. Je reprends mes coups de crayons en levant furtivement la tête vers le jeune homme qui est en face de moi. Je ne cesse de me demander ce qu'il fait ici. C'est évident qu'il ne vient pas d'ici, son allure est tout à fait différente des gens qui vivent ici. C'est donc un nouvel arrivant.

Apparemment, pas très enchanté par cette petite ville de Gironde, vu les traits assez mécontents de son visage. Je ne l'étais pas plus que lui à vrai dire. Les jours y étaient sans vie avec de la pluie et du mauvais temps assez souvent ces temps-ci. Pas de quoi se réjouir.

Mais Montalivet avait aussi son avantage : une vaste étendue d'eau salée à quelques pas de chez moi. C'était une chance que d'habiter sur la côte et de pouvoir en profiter. L'air marin me mettait dans tout mes états et c'était l'endroit que je préférais. Si j'étais un animal, je crois que je serais un dauphin ou n'importe quel animal qui se rapporte à l'eau. Ce sentiment de liberté qu'ils doivent ressentir est tellement magique que s'en est un rêve pour moi.

La réalité vous rattrape tôt ou tard, malheureusement pour vous rappeler que vous êtes un être humain, forcé de vivre sur la planète Terre. Bien dommage.

Le bus s'arrête une fois de plus et les échanges se font. Certains montent dans le bus et d'autres en descendent avant que le bus ne continue sa route tout comme mon dessin, qui progresse doucement mais sûrement.

Pour tout vous dire, je n'ai jamais compris le but d'appuyer sur ce petit bouton dans le bus. Ça prévient le chauffeur que vous descendez au prochain arrêt et qu'il doit s'y arrêter mais est-ce vraiment nécessaire ? Le chauffeur n'est-il pas obligé de s'arrêter à tous les arrêts ? Si personne n'appuyait sur ce bouton et qu'il ne s'arrêtait à aucun des arrêts de sa liste, nous descendrions tous au terminus puisqu'il est contraint de stopper le véhicule à ce moment. Mais alors ça voudrait dire que vous, n'êtes pas où vous devriez être mais où vous vous êtes laissés porter. 

Peut-être que oui, peut-être que non.

Terminus.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant