Seule et insouciante,
Abandonnée mais bien vivante,
Son enfance volée par ces souvenirs qui la hantent,
Elle crie, elle pleure, rêvant de trouver,
Un chemin, une rivière, une amitié oubliée.
Ses paroles virevoltent au gré du vent,
Elles vont, elles viennent,
Toutes en même temps,
Elles livrent un appel de détresse,
Un rire, un pleur, un cri de douleur,
Tout pour exprimer l'ampleur de sa tristesse,
Ses mots maudits, noirs de malheur,
Par sa propre famille, elle fût chassée,
Telle une vulgaire maîtresse,
Ils l'ont rejetée.
Elle cherche des solutions,
Ou es-ce des gestes signant l'abandon?
Couteaux, cordes, miroirs en morceaux...
Ils effaceront ce sourire faux,
Avec elle, disparaisse ses malheurs,
Les souvenirs de ce qui a brisé son coeur,
Impossible de retourner en arrière,
Elle a changée, elle n'est plus comme hier,
De ses mains est tombé le fardeau,
Aura-t-elle enfin droit à un monde plus beau?
Cette jeune fille, comme plusieurs avant elle, cherchait simplement un peu de reconnaissance,
Une façon de changer les choses, de démontrer un grain d'assurance,
Son geste triste et cruel fut son dernier appel.
Aveuglée, appeurée, isolée,
Elle ne se voyait pas aimée.
Elle se croyait seule.
Seule et insouciante.
Sans aucune importance.
Sans modèles, sans parents,
Sans amis, sans confidents,
Sans amour, sans compliments,
Pleurant, criant en attendant,
Mais personne ne vit ses signes,
Personne ne cru qu'elle puisse faire cela,
Elle était belle, elle était intelligente, elle était souriante, elle était entourée...
Pourtant, elle se sentait seule.
Elle était seule.
Où étaient-ils lorsqu'elle criait?
Où étaient-ils lorsqu'elle pleurait?
Qu'elle les cherchait? Où étaient-ils lorsqu'elle avait besoin d'eux?
Elle ne les voyait pas.
Elle se voyait seule.
Ils ne voyaient pas sa douleur.
Ils la voyait heureuse.
Elle partit.
Soulagée, enfin sa libertée.
Eux, ils se questionnent.
Attristés, pourquoi nous a-t-elle quittée?
