nous y étions presque
deux êtres seuls
sous la noirceur des réverbères
allumés baignant dans
une douce lueur d'automne
nous étions bien
paisibles même
alors que nous avancions
lentement
affrontant tout ce mal
qui t'habitais soudain
cette peine horrible
t'arrachant rapidement
toutes envies de
demeurer porteur de sourires
et de pétillements de joie
perdus dans le labyrinthe
gonflé de tes tristes pensées
nos mains entrelacés réchauffant
nos coeurs abandonnés
au centre de
cette ambiance pluvieuse
tes yeux bleus brillaient
animés comme l'océan déchainé
par une tempête mortelle
alors que les voiliers
se perdent dans les flots
infini
d'une mer colérique
tes mots étouffés quittaient
difficilement ta gorge roué
parsemée de bruyants silences
semblables à un merle se posant
sur la pointe
d'une calotte glacière
tes paroles sincères glissaient
dans l'air du début de soirée
se baladant aisément
entre les sables mouvants
des conversations sucrées
crées par des êtres
faussement unis qui attendaient
la musique de ses bars bondés
résonnait sous les enseignes