Chapitre 8

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Quelques jours plus tard.

Je n'ai plus eu le temps de me balader. Nous préparons un bal. Les serviteurs agençaient la salle de bal et décoraient. Il aura lieu dans quelques heures.

Psychologiquement, je n'étais pas prête à voir le comte. Surtout après ce qu'il s'était passé. Enfin, il ne s'est pas passé grand chose mais pour ma femme de chambre, si. Elle m'a fait un sermon d'une demi-heure sur le fait de ne plus me retrouver seule avec un homme, même s'il y a ses hommes. Ce n'était pas correct et j'aurais pu entacher la réputation de la famille. Encore une fois, j'ai eu énormément de chance de tomber sur le comte et pas sur quelqu'un d'autre. Je savais très bien que je ne pouvais pas me promener seule. Mais Gislène était là, certes perdue mais elle est arrivée.

Nous nous avions beaucoup discuté, à l'abri des oreilles indiscrètes. Elle a décidé de n'en parler à personne. Je l'ai remercié mille fois. De toute façon, je ne faisais que bavarder avec lui, même si c'était déjà de trop. Mais elle a des soupçons quant à notre proximité.

Dans ma chambre, je faisais les cent pas, mordillant mon doigt. J'étais stressée de le voir ce soir. Ma mère l'avait invité, folle de joie quand il avait répondu présent. Elle se sentait pousser des ailes.

Et moi, mon cœur battait à vive allure. Prêt à se décrocher de ma poitrine. Je m'efforçai de rester calme et d'arrêter de ronger mes ongles. J'allais encore me faire crier dessus. Une dame doit avoir des ongles d'une longueur respectable.

Mais je ne suivais jamais les règles qu'on me disait. Et ce, depuis ma naissance. J'étais un électron libre.

Ma porte s'ouvrit et Sissi entra en vérifiant de bien fermer à clé. Je l'observai, curieuse. 

- Gabi ?

- Oui ? Que se passe-t-il ?

Ma sœur ainée soupira et se laissa tomber sur mon lit recouvert de robes aussi divines les unes que les autres.

- J'aime Arthur Dash.

Je crus que ma mâchoire allait se décrocher tant je fus étonnée par sa révélation. Elle leva les yeux vers moi. Ils étaient remplis de larmes.

- Pourquoi pleures-tu ? m'empressai-je de lui demander en allant m'assoir à coté d'elle.

Je la pris dans mes bras et la serrai contre moi. Je caressai ses cheveux tandis qu'elle s'efforçait de calmer l'océan qui menaçait de se déverser sur son beau visage.

- Parce que nous ne sommes pas assez riches pour lui.

Je ne comprenais plus rien.

- Comment ça ? Nous sommes juste après lui au niveau de notre fortune. Je ne comprends pas.

Elle renifla contre mon épaule.

- Papa a eu de gros problèmes d'argent récemment et nos dotes ont été fortement réduites. Si quelqu'un veut nous épouser, Gabrielle, ce ne sera certainement pas quelqu'un comme lui.

Je comprenais mieux pourquoi père se montrait moins et que maman avait arrêté de s'acheter des choses. A nous, elle nous payait des robes mais elle se privait. Et voilà pourquoi nous avions quelques serviteurs en moins. Nous survivions.

- Il t'épousera s'il t'aime, Sissi. La dote ne devrait pas l'importer sur ses sentiments pour toi, lui dis-je en essayant de la réconforter.

- Hélas, je sens que si. Il est terriblement riche. Ce serait se rabaisser que de se marier avec moi. Même avec Faustina, il n'aurait jamais cette honte.

Je soufflai en réfléchissant.

- Voyons ce qu'il se passe ce soir au bal et on avisera. Il doit d'abord faire sa demande. Vous ne vous connaissez que depuis peu de temps. Tu as encore toute la saison pour apprendre à e connaitre et à découvrir si c'est vraiment l'homme qu'il te faut.

Les sœurs Wood : balOù les histoires vivent. Découvrez maintenant