CHAPITRE 1 : RETOUR À POUDLARD

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      Le grand jour est enfin arrivé. Comme à mon habitude, je suis en avance pour le départ. Je me dirige tranquillement sur la voie 9 ¾ en poussant le chariot qui contient ma malle et mon matériel scolaire. Mon regard erre sur le quai... En général, je suis vraiment heureuse de retourner à Poudlard car j'y retrouve mes amis. Mais surtout, parce que Poudlard est comme ma deuxième maison. Et cette année plus que les autres, je devrais être euphorique d'y retourner puisqu'être nommée Préfète-En-Chef est la récompense de tout le travail et de tous les efforts que j'ai fournis depuis notre première année. Au lieu de ça, je me sens fatiguée et angoissée car je sais que cette année sera différente...

Je suis perdue dans mes pensées au moment où je sens une main se poser sur mon épaule. Je sursaute mais je me détends en reconnaissant immédiatement le professeur McGonagall. Elle me dévisage de façon étrange. Sûrement car j'ai une mine affreuse. Un malaise se crée mais elle ne pose aucune question et reste silencieuse quelques secondes.

- Bonjour Professeur ! Dis-je, avec un petit sourire crispé pour briser le silence.

- Bonjour Miss Granger. Comme vous avez dû le lire dans ma lettre, vous avez été choisie pour être Préfète-En-Chef et Monsieur Malefoy sera votre binôme pour cette année.

Un frisson parcourut mon corps à l'entente de ce nom.

- Quoi ?!! Mais... Ce n'est pas possible ! Professeur, on ne peut pas être Préfets-En-Chef tous les deux !

Je me sens tout à coup encore plus démoralisée.

- Le Professeur Dumbledore a voulu baser cette année sur le rapprochement des maisons et, comme vous le savez, les maisons Serpentard et Gryffondor ont pour réputation de ne pas s'entendre. Le meilleur moyen de renouer les liens entre les élèves de ces maisons était de vous nommer tous les deux. Vous qui venez de mondes totalement différents, cela sera une expérience intéressante et ouvrira peut-être vos horizons à tous les deux... dit-elle sur un ton de sous-entendu. Vous serez parfaite pour cette mission Miss Granger, je n'en doute pas une seule seconde. Maintenant, allez donc rejoindre votre wagon. Poursuivit-elle.

- J'attendais Harry, répondis-je.

- Vous le verrez plus tard Miss, j'ai beaucoup de choses à vous expliquer pour cette année, à Monsieur Malefoy et vous.

Sur ces mots, je m'éloigne de mon Professeur et, la boule au ventre, je m'approche du wagon dans lequel je dois me rendre.
Non mais Malefoy ! Comment ont-ils pu nous nommer Préfets-En-Chef ensemble ?
D'ailleurs comment a-t-il pu être nommé Préfet-En-Chef tout court ?! Il va sans aucun doute me mener la vie impossible. Ça va être un cauchemar ! Mais bon, qu'est ce qui pourrait être pire que le comportement de Ron ? Je sens les larmes perler à mes yeux rien que d'y penser. Je souffle un grand coup pour me donner du courage puis ouvre la porte du wagon.
Il est là, assis sur la banquette, juste en face de moi, les yeux dans le vide et l'air pensif. Au moment même où il lève les yeux dans ma direction, son insupportable sourire narquois se dessine sur ses lèvres. Il m'énerve déjà !

- Ah, tu es déjà là ! Dis-je, d'une voix que j'espère ferme, tout en rangeant ma valise.

- Eh oui comme tu le vois, Granger ! Cependant, je ne suis plus aussi satisfait d'être Préfet-En-Chef depuis que je sais qu'ils ont nommé une Sang-De-Bourbe à mes côtés !

Je laisse échapper un soupir, « Reste calme Hermione, ça va aller ». Je me répète cette phrase tout en prenant place sur la banquette juste en face de lui et me plonge dans mon nouveau roman sans prendre la peine de répliquer à cette insulte.

                            —«- Drago -«—

J'ai à peine prononcé ces mots, qu'une pointe de culpabilité me gagne. Le fait qu'elle ne réponde pas à mon insulte me surprend. C'est étrange, elle est habituellement plutôt... réactive. Granger ne se laisse pas faire et c'est ce qui, j'avoue, est le plus amusant. Mais aujourd'hui, je la trouve... différente. Elle semble fatiguée et plus maigre. Trop maigre même ! Pourtant, ce n'est pas comme si elle avait eu des kilos en trop, loin de là ! Elle a toujours été plutôt fine.
Je l'observe un peu plus, et aperçois des traces sur son bras, comme si on l'avait serré très fort. Ça me surprend ! En regardant mieux, je remarque que son teint est terne et ses yeux gonflés laissant deviner qu'elle a sûrement beaucoup pleuré ces derniers jours. Puis, elle semble triste, elle qui d'habitude paraît si forte, c'est vraiment étonnant. La question m'échappe sans que je ne m'en rende vraiment compte :

- Qu'est que tu as fait ?!

- De quoi ?!

Son ton est cinglant.

- Je te croyais pourtant intelligente Granger... Je parle de ces bleus sur ton bras... et aussi de ton régime. Lançai-je, avec ce ton hautain dont je suis si fier.

Entre l'amour et la haine il n'y a qu'un pas.. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant