Le pardon s'accorde

Petit con.

Hailey : I am fresh and I am bone, Rise up ting-ting like glitter and gold...I got fire in my soul...

Aucun son extérieur ne pouvait pénétrer le casque qui lançait la musique au maximum dans les oreilles du lieutenant. Elle se déhanchait tranquillement tout en préparant quelque chose à manger dans la salle commune du dortoir de la 141. Complètement dans son monde à s'imaginer en pleins concert elle ne remarqua pas l'arrivé de Soap dans la pièce. Ce ne fût que lorsqu'elle se retourna, sa tartine de beurre en main, qu'elle vit son compagnon bras croisés, l'air renfrogné. Elle retira son casque.

Hailey : qu'est-ce que j'ai fait encore ?

Soap : lis.

Hailey : tu pourrais me répondre au moins.

Soap : lis.

Hailey : ok sergent, ton air grincheux ne m'annonce rien de bon.

Elle fit le tour de la table pour aller face au papier que Johnny avait délicatement -brutalement- posé dessus. Elle prit un moment pour en faire la lecture et agrippa le document comme si elle venait d'attraper la gorge de son pire ennemi.

Hailey : oh le sale petit connard !

Soap : je t'avais dit de rester loin de lui. Je t'avais dit d'arrêter de faire copain-copain. Regarde le résultat, tu ne m'écoutes jamais.

Hailey : épargne-moi tes remontrances Mactavish, on verra ça plus tard.

Soap : t'as plutôt intérêt à arranger ça avant que je ne lui tombe dessus.

Balançant casque et tartine, elle sortit comme la pire des furys du bâtiment. Tous ceux qu'elle croisa sur son passage s'écartèrent sur son chemin. Déjà que personne n'osait trop l'approcher, lorsqu'elle était en colère, c'était carrément le désert autour d'elle. Son pas avancé ne mit pas longtemps à l'emmener jusqu'aux quartiers de la Shadow compagnie. Elle tomba sur trois soldats fumant une cigarette et décochant des regards horrifiés en la voyant. L'impression de voir la mort leur tomber dessus.

Hailey : il est vous votre patron ?

soldat : notre patron ?...

Hailey : l'abruti qui vous sert de commandant.

Soldat : dans le hangar, il inspecte notre avion...

C'est en alignant parfaitement sa grâce à son humeur qu'elle déboula dans le fameux hangar. Si la force d'Hercule lui avait été donné, elle en aurait explosé les portes tant elle les expulsa avec violence de devant elle.

Hailey : Philip Graves ramène toi ici et tout de suite.

Ne voyant aucun mouvement de celui qu'elle recherchait, elle balaya l'endroit de son regard et une jeune femme, se sentant soudainement très lâche face à la lieutenant, pointa l'intérieur de l'engin du doigt, espérant apaiser la colère de cette tornade en lui donnant ce qu'elle voulait. Sans plus attendre, Jake's s'introduit dans l'énorme avion, voyant enfin sa futur victime qui avait l'audace de se retourner avec l'air le plus tranquille du monde.

Graves : ah, tu arrives au parfait moment. J'allais justement réunir tout le monde pour discuter de l'organisation de l'opération.

Hailey : j'espère que c'est une mauvaise blague l'éclopé. Qu'est-ce que c'est que ça ?

Elle lui balança le papier qu'elle tenait au visage, ce dernier tombant lamentablement au sol.

Graves : ton affiliation de mission ?

Hailey : merci, je sais lire. T'as 5 secondes pour t'expliquer.

Graves : je t'avais dit que j'avais besoin d'un sniper, tu étais la seule disponible.

Hailey : et je t'avais dit que je ne voulais pas.

Graves : ça va être sympa, il va y avoir de l'action. Tu aimes ça non ? Toujours à te plaindre...

Hailey : avec tes conneries, tu m'as à nouveau mis Soap à dos et je parie que toute la 141 est en rogne aussi.

Graves : qu'ils soient en rogne si ça leur chante.

Haussant des épaules d'un air détaché, ce qui ne fit que mettre plus en colère Hailey, Philip continua à inspecter l'intérieur de son coucou comme si tout était normal. Le lieutenant décida de se planter devant lui pour le stopper dans sa marche.

Hailey : Price ne laissera pas passer ça.

Graves : et qu'est-ce qu'il va faire au juste ? Hm ? Il n'est que Capitaine. Je suis Commandant. Par conséquent, c'est moi qui ai le dernier mot. Si je dis que je veux l'un de ses snipers dans mon équipe, il s'exécute sans dire un mot et c'est terminé.

Hailey : et moi dans l'histoire ? Mon consentement dans le lot ?

Graves : oh arrête, je te connais maintenant. Tu va me faire ta petite colère pendant une journée ou deux et après, tu seras ravie d'être sur le terrain.

Hailey : j'aime être sur le terrain avec MON équipe. Pas avec t'as bande d'imbéciles incapable de mettre un pied devant l'autre, aussi borné et têtu les uns que les autres et qui sont presque tous au niveau de ton énorme égocentrisme et de ta recherche constante de supériorité maladive !

Graves : oui, oui... J'ai déjà fait emmener t'est affaires. On part demain matin.

Philip se dégagea de l'emprise de Hailey et sortit de son engin, descendant les escaliers alors qu'elle continuait de l'insulter de tous les noms depuis la porte.

Hailey : c'est la première et dernière fois que je monte dans ta poubelle volante Graves ! Je ne viendrais pas avec vous !

Le lendemain matin, tout le monde était concentré sur ses outils de navigation, guettant la moindre interférence, le moindre petit mouvement anormal. Autours, les soldats étaient au repos en attendant d'être parachutés, ils discutaient entre eux. Au milieu de tout ça, Hailey était adossé à la paroi de l'avion, bras croisé. À croire que son aura noir qu'elle dégageait faisait office de barrière car personne n'osait l'approcher.