La part des choses

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Sa tête bourdonnait depuis ce matin et le tapotement de ses propres doigts sur le clavier de l'ordinateur intensifiait son agacement déjà bien présent. Elle était postée devant cet écran depuis huit heures ce matin, il était déjà presque midi. La dose de rapport qu'on lui avait demandé lui prenait un temps incroyable. Être lieutenant n'avait pas que ses avantages, les responsabilités de ce grade était parfois plus pénible qu'autre chose. Cela faisait une semaine qu'elle avait repris son travail et bien qu'elle était autorisée à effectuer des quelques tâches, elle avait interdiction de trop en faire. De toute manière, même en le voulant ça lui était impossible. Sachant bien qu'elle ne tiendrait pas en place longtemps, Price l'avait assommé de travail de bureau pour au moins une bonne semaine encore. Soap venir souvent la voir, autant pour lui faire décrocher les yeux de son ordinateur que pour s'assurer qu'elle était sage et suivait les indications du médecin, en plus de lui faire avaler les médicaments qu'elle rechignait à prendre. Pire qu'une mère avec son enfant, elle avait l'impression d'avoir cinq ans. Comme elle partageait son bureau avec Ghost, les arrivés de son infirmier personnel se transformait souvent en discussion autour des activités du groupe. Chaque fois qu'elle les écoutait parler elle sentait la frustration de ne pas pouvoir y participer la prendre. Aujourd'hui, aucun Ghost présent et pas de Soap en vue, ses nerfs n'étaient pas mit à rude épreuve.

Elle releva son nez vers l'horloge, elle devait encore apporter les rapports à Price. Si elle voulait avoir le temps de manger quelque chose mieux valait les emmener tout de suite. Elle se leva tout en lâchant un juron à sa blessure encore douloureuse. Le moindre mouvement trop brusque lui sciait les côtes. Marmonnant des malédictions au soldat lui ayant causé ça, elle attrapa les dossiers imprimés et se mit en route. Le bureau du Capitaine n'était pas très loin du sien, elle ne mit pas longtemps à y arriver. Face à la porte, elle toqua à cette dernière et attendit la permission pour y entrer.

Hailey : Capitaine.

Price : un timing parfait, j'allais justement aller à ton bureau.

Hailey : j'ai tous les dossiers que vous m'avez demandés.

Price : je te remercie.

Elle posa les classeurs sur le bureau avant de reculer de quelques pas et de se planter devant. Elle resta comme ça un long moment, Price lui jetant parfois quelques regards tout en feuilletant les pages devant lui. Le jeu du silence devenant pesant et sachant très bien qu'elle était capable de le tenir longtemps, il décida de couper court et de répondre à la question qu'il savait être déjà dans la tête de son lieutenant.

Price : pour la centième fois Jake's... Non.

Hailey : vous vous souvenez dans quel état j'ai laissé ma cible au dernier entraînement ?

Price : oui, et ?

Hailey : si vous me laissez encore une seule petite heure face à mon ordinateur, je vous emmènerais son cadavre.

Price retira ses lunettes de son nez pour se frotter les yeux. Cette femme pouvait être aussi têtue qu'un âne quand elle s'y mettait. C'était reparti pour cet interminable débat concernant son repos. Être le Capitaine d'une telle furie n'était pas de tout repos.

Price : fait ça et je passerais les frais sur ton salaire.

Hailey : ça aura le mérite de m'apporter quelques secondes de satisfaction.

Price : Hailey, les médecins ont été clairs et t-

Hailey : doit prendre du repos, je sais. C'est vraiment du repos si mon état mental ne suit pas ?

Price : d'accord, très bien... Tu m'épuises avec tout ça. Je t'autorise à travailler dehors, mais seulement si tu me promets de ne faire aucune activité physique.

Le pardon s'accordeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant