Chapitre 4

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Cela fait déjà cinq jours que Chrome et Aki sont partis. Je suis restée deux jours dans ma cabane à dormir, mais Suika a finit par réussir à m'en tirer. Je prépare l'atterrissage d'un objet que je n'ai jamais vu. On m'a juste dit que c'était un gros ballon, mais même ça, je ne vois pas à quoi ça ressemble ! 

Alors que je me tiens prête à discuter avec Senku qui va arriver, Ukyo qui est juste à côté de moi s'affole. 

- Aki est de retour. 

Enfin, je crois que c'est à cause de lui que je m'affole. 

- Suis-moi ! m'intime-t-il. 

Je dégaine mon naginata, une arme que Kaseki m'a fabriqué. C'est une longue lance comparable à celle que j'ai toujours eue, mais celle-ci est dotée d'une lame en "fer", ce serait un "métal". Encore une fois, je n'ai pas tout comprit à ses explications. 

Je suis pourtant Ukyo, je me fie à mon instinct qui me dit de lui faire confiance. Il a bandé son arc, et semble plus que concentré. Je n'ose pas dire le moindre mot, et me déplace avec le plus de discrétion possible. La vision qui s'offre à moi après quelques minutes de course me terrifie. Aki gémit, couché car sa patte est en sang. 

- Reste sur tes gardes, on est pas tout seuls. 

La voix que je trouve douce d'habitude ne l'est plus du tout, il a un regard plus que sérieux. Aki a sûrement des ennemis, il a dû perdre un combat contre un autre pour une femelle. Je suis à gauche de mon compagnon, Ukyo est à sa droite. Ainsi positionnés, si celui qui s'attaque à Aki n'a aucune chance de s'en tirer. 

- Baisse-toi ! 

Je m'exécute, et Ukyo qui s'est retourné décoche l'une de ses flèches sur l'animal qui vient de surgir. Celui-ci gémit, blessé au flanc, et rate l'archer de peu. Je réagis enfin, et avec le manche de mon arme, je frappe violemment les pattes arrière de l'animal pour le faire fuir. Une fois que je le vois partir, je me précipite aux côtés d'Aki. 

Ukyo reste encore debout, et tend l'oreille. 

J'examine mon ami, dont le cœur bat encore très fort, sûrement à cause de son précédent combat. Il est épuisé, et son corps est couvert d'entailles. 

- Mais qu'est-ce qu'il t'as pris ! 

Je ne peux m'empêcher de m'inquiéter, je sais pourtant que même avec toute la volonté du monde, il ne pourra pas me répondre. Je regarde autour de moi, on est pas très loin de la cabane en fin de compte. 

- Tu peux marcher ? je lui demande, désormais plus calme. On va essayer d'aller jusqu'à la cabane. 

Pour toute réponse, il se contente de se lever maladroitement, en essayant de se tenir sur ses quatre pattes. Ukyo nous accompagne, il n'a toujours pas sorti le moindre mot. Nous marchons lentement jusqu'à mon chez moi, et je demande à l'homme qui nous accompagne de rester en bas avec mon ami. Je monte les marches à toute vitesse, et me saisit de quelques plantes que j'ai déjà utilisées sur lui, et dont je connais l'efficacité. Je redescend en trombe, tout en faisant attention à ne pas reverser l'eau que je tiens dans le pot en terre cuite. J'ai les membres engourdis, malgré tous mes efforts, je renverse quand même un peu d'eau sur les escaliers. 

- Tu as besoin d'aide ? me demande Ukyo. 

- Ca va, je réussi à répondre, haletante. 

Mon souffle est de plus en plus court, j'ai si peur de le perdre. Aki a toujours eu un corps faible. J'arrive au niveau de mon ami, et commence à écraser les plantes dans un bol, en bois pour changer. Je rajoute un peu d'eau, et continue mon mélange, jusqu'à ce que Ukyo pose sa main sur la mienne. 

- Tu trembles comme une feuille, laisse-moi m'en charger. Tu n'as qu'à me dire ce que je dois faire. 

Il me fixe du regard, ses yeux verts feuille me transpercent. Est-ce que je peux vraiment lui faire confiance ? Il m'a l'air vraiment gentil, et sans arrière pensée. Je soupire, et lui demande de faire un feu. Je ne fais jamais de feu à l'intérieur de la cabane, toujours au même endroit. J'ai réussi à faire un foyer, de cette manière, je peux suspendre un récipient pour faire chauffer de l'eau. 

C'est ce que Ukyo fait, il prend l'un des récipient plein d'eau claire pour en faire chauffer. Une fois que l'eau a atteint une température idéale, je l'ajoute aux morceaux de plante pour en faire une pâte. 

- Tu utilises de la lavande ? 

Je relève la tête, intriguée. 

- Je ne savais pas que ça s'appelait comme ça. T'avais pas dit que tu n'étais pas un scientifique ? 

Il enlève son carquois, probablement pour être plus à l'aise. Il alimente à nouveau le feu. 

- Tous les contemporains savent ce que c'est de la lavande. Enfin, "lavande" est le terme commun. Elle a un nom plus technique et il existe des dizaines d'espèces de lavande différentes. Chaque fleur à un nom. Je pense que Gen est le plus apte à te donner leurs noms, si tu t'y intéresse. 

J'hoche doucement la tête. Visiblement, discuter avec Ukyo m'a détendue. Comment est-ce qu'il fait ça ? Je me lève et vais laver mes mains dans un des pots que je laisse toujours au pied de l'arbre, puis je reviens les sécher auprès du feu. Je m'agenouille aux côtés de mon ami. 

- Prépare toi Aki. Je me lance. 

Je prends une petite quantité de pâte, et je l'étale sur la plaie qu'il a à la patte avant gauche. Il gémit, mais je lui parle doucement pour le rassurer. Je suis très concentrée, et je fais de mon mieux pour ne pas lui faire mal. Il a de nombreuses plaies sur les flancs, sûrement dues aux griffures qu'il s'y est pris. 

- Oh Aki... je murmure. 

Ca me fait tellement mal au cœur de le voir comme ça. Lui qui en temps normal paraît si fort. Une main se retrouve sur ma tête, c'est Ukyo. Je ne vois pas son visage. 

- Laisse-moi prendre le relais, s'il-te-plaît. 

- Non, ça ira. 

- Hanami, tu as les yeux pleins de larmes, tu ne peux pas voir clairement comme ça ! 

Je reste figée par le fait qu'il ait prit un ton plus dur, ça ne lui va pas. Je me lève à contrecœur, et lui tends le bol, il ne reste que très peu de plaies à nettoyer, ensuite il faudra les bander. Je monte alors les escaliers, et me dirige en haut pour aller chercher des peaux de bêtes qui me servent généralement de bandages pour mes bras. J'en ai beaucoup, alors j'en aurais largement assez pour couvrir le corps énorme de mon ami. Quand je reviens, Ukyo caresse lentement la crinière de Aki, qui semble s'être assoupi. Ou au moins détendu. 

Je profite qu'il ne sache pas que je suis là pour l'observer. Il a de courts cheveux blancs, cachés sous sa casquette. Il a toujours un air bienveillant, j'ai fini par le remarquer. Suika ne l'a jamais vu en colère, c'est quelqu'un de très calme. 

Je sèche mes yeux qui sont sûrement tout rouges, et à cet instant, Ukyo relève la tête. Il m'a entendue bouger ? Il m'adresse un chaleureux sourire, et je renifle en descendant. Je ne sais pas ce qu'il me prend, je me sens très émue. Pas triste, ni en colère, mes larmes coulent sans que je ne puisse rien y faire. Lorsque j'arrive à sa hauteur, le blanc prend les bandages de mes mains, et enroule la grosse patte de mon ami dedans. Aki geint de douleur, je serre les dents tant j'ai mal pour lui. 

- J'ai comme l'impression que j'arrive au mauvais moment, dit une voix que je ne connais pas. 

- Ne t'en fais pas pour ça Senku. Ca fait des kilomètres que je sais que tu es là. 


Nounouch.

Vers de nouveaux horizons (Ukyo Saionji x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant